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(20ème) Daniel Zielinski : « Un député n’est pas là pour remplacer les élus locaux »

Sur la 20ème circonscription, l’investiture Em Marche, dès le 11 mai, de Daniel Zielinski pourrait ressembler à un parachutage. Et pourtant, cela n’est pas le cas, car Daniel Zielinsiki est candidat dans la circonscription qu’il a choisi, celle de ses origines. Lui comme sa suppléante sont de plein droit au coeur de cette âpre bataille législative (point d’étape sur la 21ème en fin d’article).

Daniel Zielinski : « Cette circonscription est celle que j’ai choisi dans mon dossier de candidature En Marche »

Avec un comité En Marche/Escaut sur la 20ème, fort de 84 membres, la campagne présidentielle a peaufiné la pratique d’une campagne électorale, mais aussi aiguisé les ambitions avec la victoire d’Emmanuel Macron. «  Nous réalisons du porte à porte sur quasiment toutes les communes, en plus des marchés habituels où nous croisons d’autres candidats. D’ailleurs, les habitants nous indiquent qu’ils ne voient personne venir à eux », souligne une militante. « Nous enchaînons sur l’élection législative, mais nous avons beaucoup appris durant la précédente », ajoute un autre militant.

Voilà pour le décorum de la « République En Marche » sur la 20ème circonscription, car il s’accompagne d’une candidature à l’image de ce mouvement politique atypique, celle de Daniel Zielinski, fin connaisseur de la politique sociale, des rouages de la loi via son chemin parlementaire, et de Karine Parmentier, chef d’entreprise tournée vers l’Europe et rompue aux affres du monde économique.

D’origine polonaise, Daniel Zielinski, 57 ans, connaît parfaitement le Valenciennois, né à Valenciennes, grands-parents mineurs, des parents dans le monde ouvrier, et dès ses premiers pas professionnels, une appétence pour l’engagement social s’est faite jour. Les traits saillants de sa carrière professionnelle se traduisent par un poste long dans le cadre d’une mission pour l’Europe, et notamment la création de liens entre les pays de l’Europe orientale et continentale. Ensuite, son chemin professionnel s’est construit au sein de la direction de l’association des collectivités locales des centres sociaux. «  Mon président était Patrick Kanner, et je précise que je ne m’engage jamais pour un temps court. Je suis resté 14 ans dans cette association. Notre action en soutien des CCAS communaux ne regardait en aucune façon quelle était l’obédience politique »…, la précarité n’a pas de couleur politique, mais des solutions concrètes sans idéologie. Enfin, Daniel Zielinski a eu l’opportunité de prendre la direction de cabinet de trois ministères, dont Patrick Kanner à son arrivée au sein du Ministère de la Jeunesse et des Sports. « J’ai une parfaite connaissance des réseaux. J’ai d’ailleurs participé au parfait achèvement de l’ANRU, et la mise en place du nouveau programme NPRU (Nouveau Plan de Rénovation Urbaine). Je veux mettre au service de la 20ème circonscription mes réseaux acquis au fil de ma carrière professionnelle ».   

Pour Karine Parmentier, ses études d’ingénieure ont amené cette jeune étudiante, en fin de cursus, à effectuer un passage par la formule 1, au sein de Prost Grand Prix, puis dans deux autres écuries de F1, l’une Suisse et l’autre Allemande. «  En 2009, la maison mère Toyota a abandonné son investissement en F1. Suite à ce plan social, je suis revenue dans le Valenciennois, où je suis née. J’ai lancé mon entreprise, avec mon conjoint, Yanara Technologies sur la zone industrielle de Prouvy. Nous sommes une TPE, avec moins de 10 salariés, qui exporte  55 à 60 % de nos produits », souligne-t-elle.

Puis des militants En Marche…

En prélude, il est éclairant d’indiquer que Daniel Zieleinski a vécu de près l’opposition systématique au parlement. « Dans mon dernier ministère, j’ai présenté des textes de lois sur la jeunesse, suite à des amendements de gauche ou de droite. J’ai constaté que c’était un vote systématique négatif d’un bord politique contre l’autre car ces mesures n’étaient que positives ». Les Français sont fatigués par cette vieille politique, c’est clair depuis le 07 mai dernier.

Daniel Zielinski, séduit par ce mouvement politique, a rejoint En Marche assez rapidement. «  C’est un mouvement dynamique, qui parle positivement des territoires. Parlons de ce qui va bien également, même si nous devons apporter des solutions aux problématiques du territoire. Emmanuel Macron parle de façon pragmatique, et pas théorique ». Enfin, il balaye d’un revers de main toute accusation de parachutage parisien : « C’est mon choix dans mon formulaire d’inscription chez En Marche, la 20ème circonscription et aucun autre second choix. C’est un retour au pays, c’est mon territoire de coeur. Je travaille sur Paris, mais ce n’est que mon territoire de travail. Je me suis en disponibilité auprès du Ministère de la Jeunesse et des Sports. J’espère d’ailleurs l’être à 100% dès le 19 juin », explique Daniel Zielinski.

Pour sa part, Karine Parmentier s’est rapprochée du mouvement En Marche « car, elle se reconnait dans son discours sur l’Europe. Comment peut-on promettre que sans Europe tout ira mieux ? ». D’ailleurs, cette chef d’entreprise vit au quotidien l’exportation de ses produits ». Pour la suppléante, sa situation de co-dirigeante « me permet de dégager au maximum mon planning pour effectuer sur le terrain cette campagne électorale ».

Daniel Zielinski : « L’emploi transfrontalier n’est pas assez mis en avant sur la 20ème circonscription »

De gauche et de droite, ce duo de la société civile vit parfaitement ses différences, ses raisons d’adhésion avec le programme d’Emmanuel Macron, un reflet d’une campagne politique atypique.

Pour la 20ème, Daniel Zielinski reconnait qu’il «  n’est pas un expert de la 20ème. Pour autant, un député n’est pas là pour remplacer les élus. J’apprends chaque jour, je parcours tout le territoire. Je ne vous cache pas que 2 à 3 semaines de plus eut été profitable. Moi, j’ai appris comme les autres le jeudi 11 mai mon investiture, puis j’ai assisté le samedi 13 mai à cette formation au Musée Jacques Chirac ».

Sur ce territoire, il met en exergue des pistes pour l’emploi. « En effet, nous sommes à quelques kilomètres de la Belgique, et nous regardons toujours vers la France. L’emploi transfrontalier n’est pas assez mis en avant sur la 20ème circonscription ».

OLYMPUS DIGITAL CAMERAMais ce qui ressort principalement de cette candidature réside dans la mise en exergue d’une élection nationale, et de son expérience dans les coursives de l’Assemblée nationale. Certes, ce sont des hommes et des femmes du territoire, mais pour voter des lois utiles,  proposer des textes correspondant aux problématiques de son territoire. « De plus, il faut bien connaître les rouages de l’Assemblée nationale. Il faut agir vite, faire partie de commission etc. pour exister, et peser tout simplement », indique Daniel Zielinski.

La classe politique de la 20ème

Avec 12 candidats potentiels, la 20ème circonscription est la quintessence de l’éclatement de la classe politique, façon puzzle. «  C’est un paysage politique complexe avec l’influence du député sortant, Alain Bocquet en faveur de Fabien Roussel. Le vote risque d’être extrêmement morcelé. Par voie de conséquence, il sera difficile pour beaucoup d’atteindre les 12,5% des inscrits ». Emiettement à gauche, plusieurs candidats à droite, plus le Front National, voilà le défi qui attend Daniel Zielinski et Karine Parmentier. En effet, la seule option d’En Marche est de dynamiter la classification politique régalienne, celle de gauche jusqu’à l’extrême ou de droite jusqu’au populisme. «  Ce qui réunit Karine et moi même, ce sont les bonnes idées de droite et de gauche », déclare Daniel Zielinski.

Bien sûr, sur la 20ème, le Front National a fini en tête avec 56, 44 % au second tour de cette présidentielle. Un score que l’on ne peut ignorer. Daniel Zielinski se voit, comme tous les favoris, le rempart contre le Front National. Son discours positif pourrait faire, selon lui, la différence. Tout est possible durant cette année électorale incroyable.

Et les autres circonscriptions, la 19ème et la 21ème

Aujourd’hui, 16 mai, le mouvement En Marche a investi dans la 19ème Sabine Hebbar, élue d’opposition dans la commune de Denain. Dans le Valenciennois, il reste de fait la 21ème ou Daniel Zielinski reconnait « le comité En Marche/Escaut est issu de celui de Valenciennes/Watteau. Delphine Alexandre est très dynamique sur le Valenciennois. Pour autant, c’est une circonscription très compliquée ». 

Pas tant que cela si l’analyse est plus locale. Quelle sera la partie jouée par le mouvement national En Marche, celle de la dynamique présidentielle, de la société civile avec une représentante très lisible et identifiée ou la carte politique, la bonne vieille tambouille à l’ancienne. De Paris, il doit sembler évident que la victoire d’un Laurent Degallaix serait acquise dans un fauteuil, car il sera soutenu par Jean-Louis Borloo. Sur le terrain, il est plus revigorant de voter positif En Marche, que de voter pour un maire au charbon des difficultés locales, et sujet à une contestation vivace. Pour avoir cet éclairage, il faut un minimum prendre la température sur le terrain de la 21ème, connaître les aspérités locales, et certainement pas d’un QG parisien. Le ticket pour la gagne est d’évidence Delphine Alexandre/titulaire et Laurent Degallaix/suppléant, faudrait-il encore raisonner pour gagner collectivement, et de laisser vivre jusqu’aux législatives une ambition personnelle du maire de Valenciennes pour un poste ministériel, notamment de Secrétaire d’Etat. C’est un secret de polichinelle, Jean-Louis Borloo s’activerait au plus haut point pour placer son poulain dans le futur gouvernement, du 17 mai, mais plus probablement celui d’après le 18 juin.

La tendance de la journée du 16 mai est que Laurent Degallaix devrait se présenter à la députation (sous quelle bannière ?) et surtout laisser sur le flanc toute la dynamique du Comité En Marche Valenciennes/Watteau. Les électeurs d’En Marche seront-ils des moutons, rien n’est moins sûr !

Sur une candidature de Jean-Louis Borloo, le cas est plus simple. En effet, il a plus de 2 mandats au compteur, ce qui est un casus belli pour le mouvement En Marche, sauf entorse nouvelle à la règle… toujours possible ! A moins, qu’un retour en politique sous la bannière de l’UDI soit au goût du jour, encore plus drôle vis à vis de la position de Jean-Christophe Lagarde, le fondateur serait-il exclu de son propre bébé… ! Ah la bonne vieille politique, c’est comme la fricadelle, tout le monde sait ce qu’il y a dedans, mais personne ne le dit !

 

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