Amandinois

La France Insoumise veut renverser la table

Le duo David Richer/Christine Dufner est lancé à plein régime, déterminé à bousculer l’ordre établi dans une circonscription remportée par Alain Bocquet, législatives après législatives, depuis près de 40 ans. La France Insoumise sur ce territoire veut toute sa place, et pas un fauteuil de strapontin.

David Richer « Changer l’avenir de nos enfants »

Dans cette circonscription, 12 candidats, et pas 13 comme prévu puisque les représentants du Parti socialiste ont choisi de se retirer, et de soutenir Fabien Roussel (PCF) avec comme suppléant le député sortant Alain Bocquet.

David Richer, 40 ans, formateur dans la sécurité, mais également très impliqué dans l’insertion sociale, attaque pied au plancher, il n’est pas tendre avec cette attitude : « Les Français en ont marre de toutes ces magouilles ». Il fustige les propos d’Anne-Lise Dufour, député-sortante dans la 19ème, sur ce retrait  « c’est une piste ouverte pour le Front National ! »

Concernant l’émiettement constaté de la gauche, presque partout en France, il est également sans concession. « Nous avons rencontré le Parti Communiste, nous parlions de programme, eux répondaient par manne financière. Nous sommes un mouvement politique, la suite n’est pas le sujet de cette élection », s’exclame David Richer. Pour être plus précis, chaque voix de citoyen pour un député élu rapporte une somme en moyenne de 1,42 € au parti politique suivant certains critères précis. Ceci permet un financement transparent de la vie politique française, outre les cotisations, et les dons, tout de même mieux que le far west avant cette loi de mars 1988 sur le financement des partis politiques. Par contre, il est indéniable que certains partis politiques pourraient disparaître à l’issue de cette élection législative 2017, faute d ‘élus en nombre suffisants. Ce qui est encore plus concret est que la France Insoumise viserait la majorité absolue voire relative à l’Assemblée nationale. Il devrait donc, comme En Marche le 15 juillet prochain, se transformer en parti politique pour installer la France Insoumise comme la 1ère force d’opposition, mais au final se muter en parti politique comme un autre ! Cette élection est le combat des idées, et pas la révolution du financement des partis politiques anciens ou naissants. L’électeur ne doit pas se tromper de motivation dans son bulletin de vote !

Sa suppléante, Christine Dufner, est agent administrif communal. Son engagement politique est plus atypique. « Je suis membre du CVB (Citoyen Vote Blanc), et j’ai rejoint la France Insoumise à la lecture du livre de Jean-Luc Mélenchon, l’avenir en commun. J’adhère à la révocation des élus, à la lutte contre la fraude fiscale, et surtout la prise en compte du vote blanc pouvant annuler une élection si le bulletin blanc est majoritaire », explique Christine Dufner.

Pour sa part, Julien Czapski, le directeur de campagne, au contact professionnel de la jeunesse se dit « très favorable à la hausse de l’allocation pour les jeunes, et à la transition écologique ». Quant à elle, Caroline Benia, la mandataire financière «  est séduite par la fin de la 5ème république ». Autre personnalité, la présence de Jean-Claude Brunebarbe, ex EELV reconnu sur le Valenciennois, mais il a quitté ce parti politique « quand Yannik Jadot a rejoint Benoît Hamon. Il ne fallait pas s’arrimer à lui. Il n’a pas pris la mesure du rejet du peuple de gauche».

Le socle programmatique JLM 2107

Face aux critiques sur le financement du programme de la France Insoumise. «  Il y a 5 heures, sur youtube, où des experts expliquent point par point le financement du programme. Rien n’a été démenti, il est réalisable, il est chiffré », précise-t-il.

Le pouvoir d’achat constitue l’épine dorsale du programme du leader de la France Insoumise. « Il faut faire passer le SMIG à 1326€ net, augmenter l’allocation handicap au  SMIG, établir la parité salariale homme/femme, la sécurité sociale intégrale à 100% et notamment pour l’optique, comme le dentaire, et enfin une hausse des petites retraites de 200 € », indique-t-il. Enfin, l’écologie n’est jamais éloignée de la France Insoumise. « Une pomme consommée en 1950 a autant d’effets nutritifs que 100 pommes aujourd’hui. Il faut promouvoir le circuit-court, et l’agriculture bio avec les nombreux producteurs dans l’Amandinois », ajoute-t-il. Un vaste chantier car 80 % des agriculteurs en France ne sont pas bio, sans compter les immenses difficultés de cette profession pour simplement survivre.

Impossible de ne pas mentionner le big-bang de ce gouvernement, avec la nomination du Nicolas Hulot, soutien de Jean-Luc Mélenchon en 2012 « Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il fait là. Je pense qu’il va vite déchanter, et rapidement quitter ce gouvernement », poursuit-il. Bien sûr, la fin du nucléaire est le seul axe énergétique pour la France Insoumise « nous sommes assez prévenus du danger ».  On peut noter le vote de la Suisse pour la sortie totale du nucléaire à terme, le chemin sera long, mais balisé chez les Helvètes.

Un programme qui a touché au coeur la jeunesse française (18-25ans). Elle fut très sensibilisée par le discours de Jean-Luc Mélenchon. Ce capital électoral constitue l’atout de ce mouvement politique aujourd’hui, sans doute celui de demain. «  Il faut changer l’avenir de nos enfants. La mal bouffe, les maladies provoquées par les perturbateurs endocriniens, le problème de mobilité vers l’emploi, l’accessibilité des personnes en situation de handicap », souligne le titulaire de la France Insoumise dans la 20ème.

Le panorama local

Très présent dans les trois circonscriptions, le parti d’extrême droite a fait forte impression au niveau des résultats ! La différence marquée entre le jeune candidat du F.N, et ce binôme, est l’ancrage sur ce territoire. La France Insoumise investit des acteurs insoumis d’un territoire. Autre élément factuel, David Richer constate «  trois candidats de droite sur la 20ème (hors FN) avec 3 étiquettes… ! ».

Enfin, le déroulé du programme d’Emmanuel Macron inquiète au plus haut point la France Insoumise. « L’Europe, la hausse de la CSG, la radiation d’un chômeur après 2 offres refusées, la loi travail plus plus etc. ».

Réponse dans les urnes dès le dimanche 11 juin… !

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