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(St Amand) Au conseil municipal, le 1er adjoint est relégué

L’ordre du jour du conseil municipal qui s’est tenu jeudi ne présageait pas de longs débats et pourtant, il y a longtemps qu’on n’avait pas vu un tel public pour assister à une réunion. La raison ? La mise au vote du maintien ou non d’Éric RENAUD dans ses fonctions d’adjoint au maire.

Un large public assistait à la séance

Comme à l’accoutumée, Alain Bocquet a d’abord présenté un panorama de la situation actuelle et des événements vécus ou à venir dans le secteur.

Un rappel d’abord des tragédies terroristes survenues durant l’été et du nécessaire combat à poursuivre pour la Paix ; des tragédies climatiques aussi et de la solidarité qui s’est développée dans les jours qui ont suivi.

Un retour ensuite sur les annonces gouvernementales « qui menacent une nouvelle fois les finances des collectivités locales » : réduction des dotations, la suppression des emplois aidés nécessaires au bon fonctionnement des établissements scolaires, de nouveaux transferts de compétences envisagés sur les communes (enregistrements des PACS par exemple). « Les communes ont le bon dos déclare-t-il mais à trop forcer, elles risquent la scoliose ! ».

La nécessaire poursuite du combat pour l’emploi « qui à l’échelle locale se joue sur le terrain de l’investissement public », notant la baisse de 0,6% du nombre de chômeurs de catégorie A sur la commune au 30 juin 2017 contre une augmentation de 0,5% sur la région, et une augmentation de 1,2% sur les catégories A, B et C contre 2,8% sur la région.

Et de conclure sur le maintien d’un maximum d’animations en centre ville, des activités pour la jeunesse (400 jeunes chaque mois dans les centres de loisirs en juillet et août…), pour les seniors dont 824 ont participé au banquet annuel ; et de se féliciter des résultats sportifs des basketteuses qualifiée pour l’Eurocoupe, de l’équipe de handball et du SAFC qui vient de monter en nationale 3.

                      Les questions financières constituaient l’entame de la réunion :

Une décision budgétaire modificative adoptée à l’unanimité afin de permettre comme chaque année à la même époque, de préciser les montants de recettes notifiées (subventions, fonds de péréquation…) et de réalisations effectives en dépenses. Des modifications qui n’affectent que 0,4% de la section de fonctionnement du budget.

En investissement, il s’agit d’adapter les prévisions aux avancées des travaux et des études en cours. ( -2,7% du budget d’investissement global). Ces modifications nécessitent le recadrage des autorisations de programme et des crédits de paiement correspondants ( Église St Martin, Centre de ressources Louise de Bettignies, Palais des seniors, contournement Ouest)

La participation restant à la charge de la ville pour les travaux de construction par la CAPH du centre aquatique (coût global 18 778 369 €), arrêtée à 5 167 409 € et échelonnée sur une durée de 20 ans soit 258 370 € par an à partir de 2017

Au titre des investissements

La passation de marchés pour la réhabilitation du bâtiment 50, avenue du Clos en Palais des seniors ( les lots « couverture » et « menuiseries » ont été déclarés infructueux lors de l’appel d’offres et feront l’objet de nouvelles consultations) L’état intérieur de l’église St Martin. et pour la réhabilitation intérieure de l’église St Martin (serrurerie, menuiseries bois, ébénisterie, plâtrerie, faux-plafonds et revêtements de sols et muraux ont été déclarés infructueux). Le report des attributions de certains lots n’affecte pas le planning prévisionnel des chantiers.

Dans le domaine de l’urbanisme

  L’acquisition moyennant l’euro symbolique de parcelles de terrains rue Albert Camus face aux anciens Ets Simmons et souvent investies par les gens du voyage, pour une contenance totale de 15 937m2. Ces terrains pourraient être réintégrés dans le périmètre de la ZAC à vocation industrielle voisine tout en préservant les riverains des nuisances.

La vente au Centre hospitalier, au prix de 10 €/m2 fixé par le service des Domaines, d’une parcelle de 31 167 m2, partie de l’ancien site Leclerc rue Henri Durre, pour la construction d’un établissement d’hébergement pour les personnes âgées d’environ 300 lits. La vocation du surplus de terrain, notamment en bordures, reste le tertiaire et le commerce.

Une demande à la CAPH, compétente en la matière, en vue de modifier le Plan Local d’Urbanisme pour permettre d’assurer le maintien du linéaire commercial des rues Thiers, d’Orchies et de la Grand place et ainsi d’éviter la transformation de locaux commerciaux en locaux à usage d’habitation.

 L’immeuble 61 Grand place. La cession après désaffectation, au prix de 230 000 € fixé par le service des Domaines, de l’immeuble 61, Grand place pour l’installation d’un cabinet d’avocats (des professionnels déjà installés dans la ville).

                    Au menu également

                      Des subventions aux associations, au Relais amandinois du Fonds de participation des habitants, devenu « Projet d’Initiative Citoyenne » pour 956 € en complément de la subvention accordée par le Conseil régional à hauteur de l’opération menée,

L’approbation des modifications statutaires du SIAN-SIDEN pour lui permettre d’exercer ses compétences dans les domaines de la « Gestion des milieux Aquatiques et de la Prévention des Inondations  (GEMAPI) ».

La passation d’un marché avec la société GSF pour le nettoyage des bâtiments communaux, et avec divers opérateurs pour la fourniture de services de télécommunications.

La modification du tableau des effectifs du personnel communal compte tenu des départs à la retraite, des promotions internes et des avancements de grades.

LE PREMIER ADJOINT RELÉGUÉ

Ce n’était plus un mystère pour personne : un différend s’était établi entre Alain BOCQUET et Éric RENAUD. « Un climat d’hypocrisie planait sur la gestion communale » dira le maire. Il est loin le temps où ce dernier a été entrainé dans la vie politique et les fonctions électives par celui qui allait devenir maire de St Amand en 1995…Tout allait très bien entre les deux hommes, jusqu’au jour où des divergences sont apparues, se sont multipliées et accentuées. Une cassure s’est produite lorsqu’Éric RENAUD, conseiller sortant, s’est présenté face au candidat investi du parti communiste dont il s’est affranchi., aux élections départementales de 2015. Le clou s’est encore enfoncé quand aux dernières élections législatives, il s’est opposé à Fabien ROUSSEL, choisi par Alain BOCQUET pour lui succéder.

« Estimant qu’il n’est pas normal qu’un maire et son adjoint soient sur des tribunes différentes lors d’élections, Alain BOCQUET a donc « pris ses responsabilités en conscience » et, « considérant les prises de position publiques de son 1er adjoint et que son défaut de loyauté nuisait à la cohésion de la majorité municipale était de fait préjudiciable au bon fonctionnement de l’administration de la commune », il a, par arrêté du 7 septembre 2017, retiré à Éric RENAUD les délégations (urbanisme, état-civil, juridique, ressources humaines) qu’il lui avait déléguées le 17 décembre 2014. Une décision qui oblige le conseil municipal à se prononcer sur le maintien ou non d’ Éric RENAUD dans ses fonctions d’adjoint au maire.

Durant le vote. Invité à prendre la parole, Éric RENAUD a tenu à saluer « ceux qui, de tous horizons, lui ont témoigné leur soutien, leur incompréhension et même leur colère » après cette décision, « la plus belle reconnaissance de ses engagements et de son action publique depuis bientôt 40 ans dont 25 auprès des Amandinois. »

Il a précisé ne pouvoir accepter « une sanction brutale et cynique infligée sans préavis et sans respect du parcours commun de près de 30 ans. » » Les vraies raisons sont différentes des faits invoqués. Les attendus de l’arrêté de retrait de délégation ne sont pas liés au fonctionnement de l’administration communale. et sont contestables dit-il. Ils le seront bien entendu, devant la juridiction compétente. Je n’entends pas non plus ajoute-t-il, accepter d’être accusé de défaut de loyauté à la majorité  et à son chef et de manquer au respect du programme municipal et du contrat passé avec la population qui nous a élus. Me sanctionner, c’est sanctionner le choix des électeurs amandinois. Ai-je failli à mon mandat d’élu municipal ? Ce sont donc bien des seuls motifs politiques qui justifient la délibération qui vous est soumise.

Quelle qu’en soit le résultat je n’entends pas m’éloigner de la majorité municipale. Je respecterai jusqu’au bout le contrat que nous avons passé ensemble. Le mandat m’a été confié par la population, elle seule a le pouvoir de me le retirer. Je reprendrai toutefois ma liberté de parole et d’action pour mettre en exergue les manquements à sa mise en œuvre et à ceux liés à la gestion municipale en général. »

32 conseillers municipaux présents ou représentés (sur 33), ont procédé à un vote à bulletin secret. Par 19 voix contre 12 et un vote nul, le retrait de ses fonctions d’adjoint à Éric RENAUD est décidé.

 Patrick WILLAI

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