Amandinois

Raismes. Vernissage de l’exposition « (Ré)percussions »  de Sébastien HILDEBRAND ce vendredi 02 février.

Le parcours « L’art dans les quartiers, les quartiers vers l’art » se pose quelques jours au Centre Culturel Louis Aragon. En résidence depuis octobre à Raismes, l’artiste plasticien Sébastien Hildebrand expose ses travaux originaux ainsi que ceux concoctés avec les raismois. Le vernissage a lieu ce vendredi 02 février à 18h30 et l’exposition est visible jusqu’au 4 mars. Un artiste et un univers à découvrir.

Sébastien Hildebrand « on s’enrichit de ces rencontres. Les enfants m’ont offert de nouvelles pistes pour continuer ma démarche artistique… »

Ce projet de parcours du Printemps Culturel « L’art dans les quartiers, les quartiers vers l’art » fait naître de belles histoires. C’est ainsi que Sébastien Hildebrand est allé à la rencontre des raismois durant quelques mois, «il a travaillé avec différents habitants, l’école Anne Godeau, le club de pétanque, le club de couture, autour de ses thèmes de prédilection que sont la création artistique à contraintes et le geste répétitif », explique Johan Grzelczyk, le Directeur de projets du Printemps Culturel.

Né dans le Nord en 1980, après son diplôme de fin d’études à l’école des Beaux-Arts de Tourcoing, Sébastien poursuit sa formation en Master « Art Création et Ingénierie Numérique », il intègre ensuite Le Fresnoy, Studio des Arts Contemporains de Tourcoing. Le plasticien en résidence à la malterie a toujours eu « un attachement particulier pour le rapport entre l’homme et la machine. Il s’est d’abord révélé autour de travaux menés en peinture, puis par le biais d’installations interactives, ou encore dans des réalisations photographiques. Il s’agit toujours d’un travail en binôme, la machine impose des contraintes que l’humain s’efforce de suivre en y mêlant une réelle implication physique et temporelle. La question de fabrication de l’image occupe donc une place importante dans mes travaux, celle-ci se fait dans une temporalité propre à l’homme en réponse à l’état d’urgence dans lequel nous vivons. Fabriquer une image ! Dans quelle temporalité, selon quels protocoles, avec quelles techniques ? »

Ce travail en résidence est une aventure humaine qui nourrit l’imagination artistique.

Sébastien Hildebrand confie «  les enfants ont donné des nouvelles pistes pour continuer ma démarche artistique. » L’artiste en sort gonflé d’idées qui nourrissent son imagination artistique, « de vrais cadeaux…C’est très important pour moi, la découverte de ce médium, comme la couture m’a ouvert des pistes pour créer des projets personnels » Un processus gagnant – gagnant, pour l’artiste et pour le public. Un échange de bons procédés en somme. Les élèves de CM1 de Philippe Delory à l’école Anne Godeau ainsi que deux associations, le Dé Raismois et la pétanque ont participé au processus de création. Avec cette dernière, « c’est la force de frappe qui a été travaillée. L’impact. Nous avons créé des visuels en dessinant avec des boules de pétanque. » Quant au Dé Raismois, c’est la méthode «Glitch» qu’ils ont expérimentée, «un travail de couture, comme des erreurs faites par les cartes graphiques des ordinateurs, où l’image est altérée par le numérique…nous avons réalisé une séance photo avec des photos imprimées sur du tissu et un travail de redécoupage du tissu, etc…», détaille l’artiste. Dans le but de créer quoi? «Des erreurs! Et d’altérer l’image. On laisse des traces avec des choses du hasard…» CQFD

Sébastien, les enfants, les machines à écrire…ces objets anciens que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

«Je voulais faire découvrir ces choses anciennes à cette génération accrochée aux téléphones portables », note Sébastien Hildebrand. Les élèves de Philippe Delory ont fait connaissance, dans ces ateliers, avec des machines à écrire, sur lesquelles ils ont expérimenté « la force de frappe. Frapper avec plus ou moins d’intensité la machine à écrire. Une force de frappe qui est effectivement perdue pour cette génération avec l’utilisation du clavier numérique. » Les enfants ont crée des portraits « ils ont réinterprété leur portrait pour faire les visages en typographie, afin de leur rendre une matérialité. Avec l’objectif de repasser à une réalisation manuelle, artisanale. Il faut reprendre le temps de…il est nécessaire de reconsidérer le temps ! »  Quelques erreurs forcément, « c’est humain, tragiquement humain. Les portraits des enfants contiennent des fautes de frappe, ce qui donne aussi une mise en valeur différente… »

Ce travail en résidence a offert un cadeau tel un impact, celui des rencontres entre l’artiste et les enfants, entre l’artiste et les habitants, l’impact d’une rencontre et des traces magiques qu’elle laisse…

Céline Druart Beaufort

Infos pratiques : « (Re)percussions de Sébastien Hildebrand. Exposition Centre Culturel Louis Aragon de Raismes du 02 février au 04 mars.

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