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Faire (re)venir à Denain

Le débat sur le ROB (Rapport d’Orientation Budgétaire) constituait l’essentiel de ce Conseil municipal de Denain. Fort d’un avis favorable de la Chambre Régionale des Comptes, Anne-Lise Dufour veut inscrire ce budget 2018 dans ces traces. Outre cette délibération, les mesures financières pour l’installation de nouveaux arrivants sur la ville Feumière sont à souligner (le trophée de la Learders Cup est fièrement montré au public).

La bonne nouvelle de ce conseil municipal est le retour de Christian Montagne absent pour rasions personnelles depuis des mois.

Plan Bassin Minier… inégalitaire !

Bernard Birembaux

Outre le ROB, le sujet prégnant de la soirée s’est porté sur l’attractivité de la commune. « Nous apprenons que le Plan Bassin Minier ne prend en compte les commerces existants. Il soutient seulement les nouveaux installés. De fait, les commerçants qui ont résisté depuis des années vont se retrouver avec une concurrence déloyale devant chez eux, punis d’avoir résisté durant toutes ces années », indique Bernard Birembaux.

Ce propos s’inscrit dans la visite du 1er ministre Edouard Philippe dans le Bassin Minier afin de confirmer ce programme. «  C’est une excellente nouvelle que le gouvernement respecte le Plan Mission Bassin Minier initié par Bernard Cazeneuve. Il vise à aider les nouvelles entreprises arrivantes, mais rien pour ceux déjà installés comme autrefois pour la Zone Franche Urbaine. Nous ne pouvons que soutenir ces commerçants », ajoute sur ce sujet Anne-Lise Dufour.

Soutenir un projet d’achat sur Denain

Pour autant, la municipalité a voté une autorisation d’engagement pour l’aide à l’implantation commerciale notamment avec une prise en charge partielle et dégressive du montant du loyer.

Dans le même souci d’attractivité, le conseil municipal a voté une aide à l’installation de nouveaux résidents sur la ville de Denain. « Il faut attirer de nouveaux habitants qui font construire sur notre commune. Je veux aider les personnes qui font ce choix avec une aide de 3000 € pour un logement de moins de 50M2, 4 000 M2 entre 50 et 100 M2, et 5 000 € pour un logement de plus de 100 M2 ».

David Audin à gauche et Yannick Andrejczak

Et ce n’est pas tout car le programme sur Bellevue « s’est vendu sans aucun problème. Cette aide sera multipliée par 1,5 dès lors que les nouveaux arrivants choisiront de s’installer dans le quartier du Faubourg de Château ou celui de l’îlot Bazly. Et ce ne sont pas des grands capitalistes qui vont s’installer sur Denain », en réponse à une inquiétude Jacky Boucot. Pour sa part, David Audin demande « une évaluation, un suivi très précis de ce dispositif »… approuvée par la maire de Denain.

Rénovation Urbaine

Un marché de taille a été validé par la majorité municipale. En effet, l’église Saint-Martin va bénéficier de 8 nouveau vitraux pour un montant de 1 154 245 €. « Au final, c’est 5 millions d’euros que nous engageons pour la rénovation de cette église », explique Anne-Lise Dufour. Le vitralliste bénéficiaire de cette commande d’Art de France est l’entreprise « L’En Verre du Décor », située dans le Morbihan. Depuis 1905, les bâtiments sacrés, avant cette date, appartiennent à la collectivité locale. La ville de Denain a fait son choix sur le sauvetage, ou pas, de certains patrimoines de la commune.

« Ce ROB est dans la droite ligne du rapport de la CRC », Anne-Lise Dufour

Les chiffres clés de ce ROB : une hausse de 1,12% des dépenses de fonctionnement et plus 3,64 % des recettes de fonctionnement. « Nos recettes restent plus importantes que nos dépenses même avec l’intégration de la régie des eaux. De plus, notre DSU (Dotation de Solidarité Urbaine) est de 5,8 millions d’euros (+ 20%) », explique le DGS de la commune. Faut-il se réjouir de cette dernière donnée, car elle souligne un peu plus fort que Denain est une ville avec un besoin abyssal de la finance publique. Néanmoins, et c’est tout le paradoxe de la comptabilité publique, elle permet à Denain «  de faire très peu appel à l’emprunt en 2018, car nous avons une capacité d’autofinancement de 4,5 M € ». C’est un véritable débat de fond. Denain en fait-il assez pour ses administrés compte tenu de la pluie d’argent public ? Ou en fait-il trop ne cherchant pas à réduire sa dette, ses emprunts, sa masse salariale, ou au contraire doit-elle  augmenter son intervention publique dans l’assistance sociale etc., un sujet de société ! Pour la note humoristique, parler du taux d’épargne avec des ratios de DSU parmi les plus élevés de France demeure toujours très savoureux, jouer l’écureuil avec la solidarité nationale, c’est cocasse !

Outre les délibérations ci-dessus, la majorité municipale a voulu porte le fer sur un PPI (Plan Pluri annuel d’Investissement) avec notamment la rénovation du Groupe Scolaire Berthelot  pour un montant de 6 072 408 euros, mais également un déroulé de rénovation de voirie à hauteur de 8 000 000 €. « Nous avons achevé des chantiers comme sur l’ANRU 1. Aujourd’hui, nous attendons l’ANRU 2 afin de lancer le programme sur l’îlot Bazly », explique la première magistrate.

Cette intervention a replacé au centre de la place publique, la dette de la commune vis à vis de l’EPF (Etablissement Public Foncier). « Nous devons 21 millions d’euros à l’EPF et 18 millions d’euros aux banques », précise Anne-Lise Dufour.

L’inquiétude est légitime dans l’opposition. « Quel sera l’impact de notre dette à l’EPF si nous ne réalisons pas de projet sur l’îlot Bazly, car notre convention de 5 ans vient à expiration en juillet 2018 ? », souligne David Audin.

La réponse d’Anne-Lise Dufour donne un délai… « heureusement que nous avons déposé un dossier pour l’ANRU 2. Nous l’attendons, et je peux vous annoncer que j’ai rencontré le président de l’EPF afin de prolonger cette convention de 5 ans ». Ensuite, elle veut complètement rassurer en soulignant que la négociation d’un remboursement de l’emprunt « est toujours possible. Nous avons eu 350 000 € à rembourser que nous avons pu étaler sur 3 ans » sauf que le dette est de 21 millions d’euros… ! Négocier et réduire au point zéro tout investissement futur, l’émergence de NPRU (Nouveau Plan de Rénovation Urbaine) baptisée ANRU 2, devient dans les années à venir le dossier numéro un…. Un sujet sans doute repoussé après les élections, le cinéma (privé) et le futur Complexe aquatique de Denain vont occuper le terrain d’ici là !

La masse salariale discutée

Les charges de personnel constituent 60,52% (un chiffre d’alerte pour l’Etat) des charges de gestion de la commune et 57,36% des charges réelles de fonctionnement. Comme de coutume, une pluie de justificatifs sont présentés tous azimuts. Cette donnée a fait débat dans l’hémicycle…. Mme Hebbar (candidate LREM en 2017) a fustigé « cette masse salariale trop importante ». La réponse fuse tout de go « je ne la nie pas, elle est nécessaire pour nos administrés », répond Anne-Lise Dufour.

De l’autre coté de l’échiquier, Jacky Boucot souligne « que pour des villes de même strate, elles bénéficient de 126 agents de plus, 126 chômeurs de moins »…, et on revient au sujet vu dans les paragraphes précédents.

Pas de compétence économique locale

L’épisode chirurgicale de la reprise de la Ruche d’entreprises par la commune a laissé espérer une latitude économique. Anne-Lise Dufour rappelle « que la commune n’a ni la compétence économique, ni la compétence commerce, ce sont deux prérogatives de la Porte du Hainaut ». Pou autant, l’été dernier, le grand vent qui a soufflé aux fenêtres de l’hôtel de ville a imposé une action hors sol de la commune compte tenu d’une cause exogène, la loi NoTRE. L’affaire fut réalisée entre le Conseil départemental du Nord et la commune, pas franchement en amour depuis mars 2015 ! Comme quoi, l’élu peut beaucoup même quand il vous indique « c’est pas moi, c’est un autre… ! »

Daniel Carlier

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