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Construire une école, une compétence municipale… pas encore transférée !

L’inauguration officielle du Groupe scolaire, regroupant les écoles Condorcet et Langevin, sur. la commune de Roeulx rappelle une vertu communale. En effet, les communes de France peuvent (encore) réaliser le bâtiment emblématique d’une République, celui de la transmission du savoir chez les primo-apprenants.

Charles Lemoine, maire de Roeulx : « Ce qui compte désormais, c’est de faire vivre cette école »

En présence de Christian Poiret, vice-président du Conseil départemental et président de Douais Agglo, de Salvatore Castiglione, 1er vice-président de la Région Hauts-de-France et vice-président à la Porte du Hainaut,  de nombreux élus, et de la population, Charles Lemoine a inauguré officiellement ce Groupe Scolaire tant attendu.

La visite de cet équipement de proximité fut très instructive, car cette réalisation vient de loin. «Les importants travaux à engager dans les deux écoles auraient dû nécessiter des investissements conséquents, estimés à plus d’un million d’euros, sans pour autant résoudre les autres difficultés inhérentes à la configuration des locaux et nous aurions toujours un bâtiment de type Pailleron.

Ensuite, nous nous sommes interrogés sur la question de savoir s’il était possible de réhabiliter sur place chaque bâtiment ou s’il fallait construire une seule école élémentaire. La meilleure solution était bien évidemment de concevoir un groupe scolaire réunissant les 2 écoles élémentaires afin de mutualiser les coûts »., explique l’édile de la commune.

Bambou

Des murs intérieurs en bambou

Ce choix d’un regroupement éducatif est payant. Extension, réhabilitation avec un équipement intégralement de plain-pied à travers un choix écologique assumé pas toujours évident. En effet, si les travaux lourds sont soumis à des impératifs sur le clos et couverts, notamment afin d’éviter les passoires thermiques, l’aménagement intérieur est plus souple. « La décision de poser des murs intérieurs en bambous n’a pas fait l’unanimité au sein du Conseil municipal. Un week-end, j’ai même eu l’idée de tout faire retirer. Les architectes, « Les Murs ont des Plumes », m’ont convaincu que c’était le bon choix. C’est vrai, il faut toujours écouter son architecte », ajoute Charles Lemoine. Le bambou dont les qualités de solidité, d’isolant etc. n’est plus à faire, constitue de facto un geste écologique fort par cette commune du Denaisis.

La visite a permis au public de visualiser la qualité intérieure de ce Groupe scolaire communal,  le mobilier d’une grande qualité, notamment dans chaque classe équipée en plus un TBI (Tableau Blanc Interactif), des espaces de circulation très vastes, lumineux grâce à la configuration des espaces vitrés voire de nombreux puits de lumière. Un sentiment de retour dans le futur pour quelques heures vous traverse en voyant ces classes de travail, on voudrait redevenir le temps d’une journée en petit écolier, un passage de l’encre sur le tablier à l’apprentissage digitale… ! « C’est une école du XXIème Siècle où chacun pourra travailler, découvrir et apprendre, repensée, fonctionnelle, et moderne ! Et je suis sûr que cette réalisation attendue de tous sera gage de qualité tant pour les professeurs et le personnel que pour nos enfants », ajoute Charles Lemoine.

«  Nous avons économisé comme des écureuils », Charles Lemoine

Bien sûr, le financement demeure pour toute collectivité locale le point sensible. La faisabilité d’un projet structurant pour une petite commune est encore plus problématique sur le long terme, c’est souvent le projet d’un mandat, alors que pour d’autres localités plus importantes, ce sera un chantier, certes conséquent, mais parmi tant d’autres.

Salle de classe

« Les travaux représentent un montant de 3 042 000€ TTC (y compris les honoraires d’architecte, la coordination SPS, les diverses études, les assurances, la publicité… Nous avons obtenu des subventions non négligeables pour un total de 1 140 000 € », précise Charles Lemoine. En effet, la ventilation est intéressante dans le découpage : Etat (197 194 euros), Région via le FRATRI (100 000 €), Conseil départemental (250 000 €), La Porte du Hainaut où nous avons concentré notre fonds de concours sur ce mandat sur un seul projet (450 000 €), mais en plus 100 000 € toujours de la CPAH compte tenu du FRATRI, récupération de TVA (300 000 €), vente foncière (200 000 €), aide des sénateurs Michelle Greaume et Eric Bocquet (15 000 €), fonds propres ( 1 300 000 €), et enfin un emprunt de 600 000 € ce qui est infime compte tenu d’un montant global de 3 024 000 € TTC au sein d’une commune de moins de 5 000 habitants. « Notre commune n’était pas endettée, et surtout nous avons économisé comme des écureuils depuis des années », explique Charles Lemoine… ceci expliquant le délai de mise en oeuvre, le temps de sortir les noisettes !

« Cette place est symbolique aves son école, son église, et la mairie », Christian Poiret

Pour le vice-président du Conseil départemental, homme fort du Douaisis venu annexer amicalement la commune de Roeulx, cette réalisation est importante mettant en exergue « que la commune est nécessaire même pour un président d’intercommualité comme moi », lance Christian Poiret.

Ensuite, l’emplacement de ce nouveau Groupe scolaire est effectivement un résumé d’une petite commune française de moins de 5 000 habitants, plus de 32 000 en France. « Cette place est symbolique aves son école, son église, et la mairie », ajoute-t-il.

Avec sa casquette départementale, le vice-président souligne l’impact du soutien financier : « Le Conseil départemental fait réellement la différence sur les projets dans les communes de moins de 5 000 habitants. Notre apport financier a un réel impact comme en l’occurence sur ce Groupe Scolaire », conclut Christian Poiret.

« Je suis un peu jaloux », Salvatore Castiglione

Comme le département, la Région des Hauts-de-France est présente sur les outils incontournables de la pédagogie. « Je suis très satisfait que la Région est répondue favorablement. D’ailleurs, avec Charles Lemoine, bien au delà de tous les clivages politiques, nous travaillons efficacement. Néanmoins, je suis un peu jaloux compte tenu de la qualité de cette réalisation, car je suis sur un projet communal sur Wallers.. », commente Salvatore Castiglione. C’est sûr, le bambou  dans une école publique, c’est écologiquement révolutionnaire, et  » ce qui compte désormais, c’est de faire vivre cette école », conclut le maire de Roeulx.

Daniel Carlier

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