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2021, l’année de la politique du déchet… !

Le contenu de l’ordre du jour du comité syndical du SIAVED était assez routinier, mais le temps d’informations des élu(e)s fut par contre très dense avec une mise en perspective des enjeux colossaux à la clé, Centre de Tri public, travaux CVE, projet recycleries… (visuel Charles Lemoine).

Charles Lemoine : « Tout va se jouer en janvier 2021(Centre de Tri Public), ce sera une décision politique ! »

Au détour des délibérations, l’une d’entre elles ramène le sujet des travaux indispensables (très lourds) du Centre de Valorisation Energétique. « Nous connaissons et anticipons chaque année des arrêts du CVE pour raisons techniques, mais ici nous sommes dans un cas d’école avec des événements fortuits, bourrage, casse… ! Par suite, pour ces ordures ménagères non incinérées, nous devons choisir l’enfouissement auprès du Centre de Lewarde avec qui nous sommes en contrat. Le coût supplémentaire pour cette année 2020 est de 570 000 euros », explique le Président Charles Lemoine.

En plus, un CVE a l’arrêt, surtout en hiver, signifie moins de recettes à la vente de l’électricité. C’est clairement un cercle vicieux. Cette donnée chiffrée vient éclairer une information en fin de Comité syndical par Florian Paulin : « Le montant des travaux nécessaire pour la rénovation du CVE est de 18 millions d’euros. Il faut agrandir la fosse qui ne peut accueillir actuellement que  66 000 tonnes, modifier la voirie, réaliser une extension du CVE, etc. ».

Ensuite, un autre projet connexe est interdépendant de cette rénovation très lourde. En effet, celui de la récupération de la chaleur fatale (chaleur émise non récupérée) revêt un intérêt premier. « Le RCU 2  (Réseau de Chaleur Urbain) visant à alimenter la commune de Denain nécessite 9,9 millions de travaux d’investissement », précise-t-il. Après le RCU 1 sur des centaines de logements sur la commune de Douchy-les-Mines, les bénéficiaires sur Denain seront d’abord des bâtiments publics comme la mairie, le prochain complexe aquatique, le Centre Hospitalier, des établissements scolaires…, au total 13 abonnés à ce RCU 2. « Je rappelle que le RCU1 génère chaque année une recette de 350 000 € », précise Florian Paulin.

Bien sûr, dans un monde idéal, nous serions à 200 000 foyers zéro déchet dans le Valenciennois avec une réduction drastique des Ordures Ménagères telle que l’incinération ne serait qu’accessoire. Sauf que dans le monde réel en 2020, l’incinération et la revalorisation énergétique demeurent nettement plus écologique que l’enfouissement, le degré zéro de l’écologie et surtout le plus hypocrite, loin des yeux, loin de la pollution du sol… !

Centre de Tri public au 01 janvier 2023…

Ce comité syndical ne pouvait pas s’achever sans évoquer le gros dossier du Centre de Tri Public. La réflexion est engagée au sein du SIAVED depuis 2017 en phase avec la loi sur la Transition Energétique. A ce titre, elle impose la création d’un Centre de Tri aux nouvelles normes d’ici le 01 janvier 2023 ou l’addition sera très lourde pour les collectivités territoriales passives sur cette thématique.

Sylvie Deregnaucourt

Dans cette optique, les trois centres de tri existants sur le périmètre d’intervention du SIAVED ont été interrogés sur une modernisation éventuelle de leur sites (Lourches, Saint-Amand…), et la réponse fut négative. En même temps, le Ministère « a mis la jauge minimale à un territoire de 500 000 habitants pour la réalisation d’un centre de tri public. Un comité de pilotage d’élus et un autre technique ont donc travaillé avec une étude territoriale à la clé. Cette dernière a été validée par l’ADEME en 2018 », précise Sylvie Deregnaucourt, la directrice de Cabinet de Charles Lemoine.

A ce titre, trois scénarios sont sur la table, ne rien faire avec une addition terrible au niveau du tri dès 2023 pour le contribuable au final. Ensuite, un regroupement sur cette compétence Centre de tri « avec Valenciennes Métropole et le Pays Solesmois (le périmètre d’Ecovalor actuellement), et en scénario 3 l’extension (en plus du scénario 2) au pays de l’Avesnois représentant 245 000 habitants. Comme syndicat mixte ouvert, nous avons modifié nos statuts en 2019 pour permettre à des élus communautaires des autres EPCI de siéger dans cette assemblée. Toutes ces EPCI étaient autour de la table durant ces comités. Par contre, nous avions sollicité le Cambrésis sans succès », précise-t-elle.

Appel d’offre du Centre de Tri public… !

Ensuite, le processus très long de l’appel d’offre est très avancé puisque « la CAO s’est réunie la semaine dernière et a choisi le meilleur candidat. Nous respectons le coût d’objectif, l’élément le plus important. Bien sûr, nous sommes prudents dans cette phase de recours légal. Je rappelle que la mise en service de ce Centre de Tri public est obligatoire avant le 01 janvier 2023 », poursuit Sylvie Deregnaucourt.

Faute des éléments techniques, il est difficile de dire si ce projet est le meilleur, mais d’un point de vue factuel, il est de loin le plus avancé. « Tout va se jouer en janvier 2021, ce sera une décision politique ! », commente Charles Lemoine.

La recyclerie comme la résilience du déchet

Vanessa Guignandon

L’autre information de cette soirée résidait dans le projet de recycleries que le SIAVED veut implanter sur son périmètre. Plus connue sous le nom de « Ressourcerie », cette opération de gestion locale des déchets s’inscrit dans une réelle appétence du grand public, pour des raisons écologiques, mais également financières. « Cette valorisation de proximité a quatre fonctions, la collecte, la valorisation, le vente, et la sensibilisation. Ensuite, une recyclerie est créatrice d’emplois dans la grande majorité issue de l’insertion », explique Vanessa Guignandon, la chef de service sensibilisation et prévention des déchets.

L’objectif est triple, la collecte de produits, l’éventuelle réparation, et l’insertion. « C’est au final une offre de consommation à moindre coût à travers une solution locale de traitement des déchets », poursuit-elle. D’ailleurs, le concept de déchet s’évanouit derrière la notion de réemploi du produit, c’est une deuxième vie, voire une troisième, la véritable résilience de nos déchets du quotidien.

Dans cette optique, le SIAVED a lancé un diagnostic complet, le territoire des EPCI scanné afin de connaître les potentiels sur chaque zone géographique. « Nous avons constaté compte tenu de l’étendue du territoire qu’une recyclerie sur Douchy-les-Mines (site du SIAVED) serait une réponse insuffisante. Nous optons pour quatre recycleries, deux sur la Porte du Hainaut (Denaisis et Amandinois), une sur le Coeur de l’Ostrevent, et sur le Caudrésis-Catésis. Chaque site aura une partie atelier et une partie vente avec un minimum de 500 M2. La partie vente est essentielle. L’exception serait sur le Caudresis-Catesis où un site complet sur Caudry imposerait, compte tenu de la distance, un magasin en plus sur le Cateau », commente Vanessa Guignandon.

« Un potentiel de 98 emplois », Vanessa Guignandon

Bien sûr, chaque produit collecté nécessite différents niveaux d’intervention. Premièrement, la provenance est très hétérogène dans ce type de structure, apport volontaire, collecte à domicile où  récupération en déchetterie. Sur ce point, le dialogue et la formation des agents en déchetterie est fondamentale.

Ce diagnostic a pisté les coûts sur chaque site, 1,5 millions d’euros sur Douchy, 1million d’euros sur Saint-Amand-les-Eaux, 800 000 € sur la C3C, et 1,3 millions d’euros sur la C2AC. « Le potentiel humain (agents + encadrants) est de 98 emplois avec une majorité en insertion. De plus, ces créations sont à la mode, elles sont très subventionnées par l’Europe (FEDER), la région des Hauts-de-France, le Département du Nord, et l’ADEME », indiqua-elle.

Enfin, ce diagnostic a analysé les intervenants en la matière. Certains ont déjà « fait part de leur intérêt sur certains points du territoire couvert par le SIAVED. Rien n’est arrêté à ce stade. Enfin, il n’y a aucune concurrence avec les associations déjà actrices sur le sujet. Leur retour est d’ailleurs très positif avec, selon elles, une meilleur lisibilité de leur action au quotidien », conclut Vanessa Guignandon.

Ce dossier devrait mûrir durant de nombreux mois encore « pour vraisemblablement un phasage, il paraît difficile de réaliser les 4 recycleries en même temps. Vanessa a encore 1 à deux ans de travail sur ce dossier… », précise Charles Lemoine.

« Tous ces dossiers s’inscrivent dans France Relance », Sylvie Deregnaucourt

Site administratif du SIAVED

En prenant une vue plus globale, tous les dossiers de cet ordre sont pleinement dans le champ visé par France Relance présenté par Jean Castex en septembre 2020. « Cela fait partie de l’économie circulaire du Plan de Relance (le pilier transition écologique). Nous préparons des fiches actions pour aller chercher des subventions supplémentaires », précise la Directrice de Cabinet.

Broyage des végétaux

Nous étions demeurés au sein du Conseil communautaire de la Porte du Hainaut où le volet de la nouvelle fiscalité de la TEOM incluait un nouveau service, celui de la collecte des déchets verts chez les particuliers. Cette fois, nous parlons d’un service de broyage des déchets verts.

« Nous considérons que les déchets verts doivent demeurer dans le jardin. Il faut absolument réduire l’apport de déchets verts en déchetterie. Nous avons effectué un sondage suite à une campagne de test. Le retour est très positif. Ensuite, le broyat est un excellent engrais pour vos sols », commente Vanessa Guignandon.

Après un passage en revue pléthorique des travaux de rénovation, voire de création, des différentes déchetteries sur les 3 EPCI, le SIAVED doit répondre à un appel à projet de CITEOS sur l’extension des consignes de tri. « Nous allons devoir communiquer vers le grand public, car ils pourront demain jeter dans la poubelle de tri sélectif tous les types de plastiques même le pot de yaourt… », explique la responsable du projet…, pas une mince affaire !

Daniel Carlier

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