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Denain entame sa 2ème mutation urbaine

Pour ce 1er Conseil municipal en présentiel, à l’Hôtel de Ville de Denain, la maire de la commune a choisi une thématique choc, la rénovation urbaine à grande échelle. En effet, après l’ANRU 1 sur le Faubourg du Château, l’heure est au NPNRU (Nouveau Plan National de Rénovation Urbaine) à travers un chantier baptisé « Denain Centre » même si son périmètre est beaucoup plus large. L’autre délibération structurante est l’arrivée du « Permis de Louer » effectif sur la commune.

Anne-Lise Dufour : « C’est une délibération importante pour l’avenir de notre ville »

Dans un hémicycle agrandi pour cause sanitaire, même l’appel des élu.e.s présents sonnait plus fort, un moment de partage républicain retrouvé. L’édile ne cachait pas sa joie « enfin en présentiel ».

Après une information sur une prise d’indépendance de Michèle Dandois vis à vis de la liste d’opposition du Rassemblement National emmenée par Joshua Hochart, voire un débat stérile sur l’occupation illégale des gens du voyage aux abords du Stade Bayart, le Conseil municipal est parti d’entrée dans les hautes sphères de la rénovation urbaine.

Une thématique était donc au coeur de ce Conseil municipal, la réhabilitation urbaine, voire mutation, de l’îlot Basly « dont le dossier fut initié en 2011 », précise Anne-Lise Dufour. Ensuite, la Place Gambetta, déjà réalisée, et les îlots Mousseron et Villars, la rue Lazare Bernard, mais également la Place Wilson où un Groupe scolaire va s’installer. Contrairement au nom du dossier NPNRU « Denain Centre », ce n’est pas qu’une rénovation de centre-ville uniquement.

D’ailleurs, la maire avoue une certaine distance administrative toute jacobine « nous avons eu du mal à faire comprendre à Paris l’importance du quartier du Nouveau Monde qui méritait que l’on s’y attarde immédiatement. Aujourd’hui, c’est une délibération importante pour l’avenir de notre ville ».

Un véritable centre-ville

Anne-Lise Dufour, maire de Denain

Il est d’évidence, comme beaucoup d’autres, que la caractéristique des communes industrielles est l’absence de centre-ville. « On peut traverser l’avenue Villars et arriver à la Place Wilson sans savoir que vous venez de passer le centre-ville. Avec cette rénovation urbaine, nous aurons enfin un centre-ville avec une place autour de la statue du Maréchal Villars », indique Anne-Lise Dufour.

Outre le volet réhabilitation du quartier centre-ville, la dégradation de l’habitat génère des troubles sociaux. « Ce fut un autre volet à faire comprendre aux financeurs, les logements sociaux ne posent pas véritablement de problèmes, ils se règlent assez vite. Par contre, un habitat en centre-ville hyper dégradé, insalubre au fil des années, avec aussi des locations logements indécents, amène des troubles sociaux », poursuit la maire.

138 581 599 euros TTC

Après 110 millions d’euros pour l’ANRU 1 pour la rénovation du quartier Faubourg du Château, le NPNRU dégage une enveloppe de 138 581 599 euros TTC grâce à un financement multi-partenarial. « Le reste à charge pour la ville de Denain est d’un peu plus de 10 millions d’euros HT. C’est énorme pour nous, mais nous serons la meilleure gestionnaire possible. Ce chantier est programmé jusqu’en 2024 », explique Anne-Lise Dufour.

Pour autant, le fait marquant est le volume de financement extérieur, plus de 11 millions d’euros par La Porte du Hainaut, plus de 5 millions d’euros par la région des Hauts-de-France, plus de 19 millions d’euros par les bailleurs sociaux, 80 000 € par la Banque des Territoires, plus de 13 millions relatifs à de l’accession à la propriété, et le plus important avec plus de 32 millions d’euros de l’ETAT dans le cadre du NPNRU.

« Une Maison des Services sur la Fosse Mathilde », Anne-Lise Dufour

Depuis le début du grand chantier de la rénovation urbaine sur Denain, un acteur est indispensable au succès de ces projets urbains. Il s’agit de l’EPF (Etablissement Public Foncier) se portant acquéreur du foncier fléché en lieu et place de la commune pour une durée limitée.

Néanmoins, budget après budget, la dette très lourde de la commune vis à vis de l’EPF, 22 millions d’euros, pesait dans les débats budgétaires et en toute logique. « A travers cette convention de portage financier, nous réduisons notre dette de 20 millions, sur 22 millions, auprès de l’EPF. Je remercie Salvatore Castiglione, le président de l’EPF au moment des négociations, mais également le Préfet Michel Lalande sur le point de quitter ses fonctions. Ce dernier fut déterminant dans les négociations avec l’EPF », indique la maire de Demain.

Ensuite, la soulte de 2 millions à l’EPF ne reste pas lettre morte. « Nous avons deux projets dont un sur la Fosse Mathilde (élément classé Patrimoine mondial UNESCO… en grand danger). Nous voulons y implanter une Maison des Services et l’EPF prendra à sa charge 80% de l’aménagement », précise Anne-Lise Dufour. https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/patrimoine-minier-en-danger

En clair, à la fin de ce « mandat, notre dette sera totalement soldée auprès de l’Etablissement Public Foncier », conclut Anne-Lise Dufour.

« Stop aux marchands de sommeil », Anne-Lise Dufour

Cette délibération est la suite de la réflexion sur l’hyper centre-ville dégradé. « En recoupant les fichiers, nous avons détecté 137 propriétaires qui n’ont pas déclaré leur location. Je dis « Stop » aux marchands de sommeil. Aujourd’hui, nous validons un Permis de Louer. En l’absence des formalités liées à ce Permis de Louer, le propriétaire indélicat doit payer 5 000 euros d’amende la 1ère fois, 20 000 euros la 2ème fois », explique la maire.

Joshua Hochart, pour l’opposition, acquiesce « c’est une bonne mesure, malheureusement nécessaire ».

Les recettes des jeux de hasard… communautaire et les charges de centralité

Deux débats de fond intéressants se sont immiscés dans ce Conseil municipal sur près de 3 heures. Tout d’abord, Joshua Hochart lance le sujet des recettes des jeux de hasard. « Pourquoi la ville de Saint-Amand-les-Eaux ne laisse pas les recettes des jeux de hasard dans le budget communautaire ? ». « C’est un un débat récurrent à la Porte du Hainaut. Nous portons ce sujet au sein de La Porte du Hainaut », confirme David Audin, élu communautaire.

Pour sa part, la maire de Denain confirme qu’elle souhaite un changement à ce niveau : « Nous avons déjà obtenu la fin de l’écrêtement du FPIC, tout comme la prise en charge de la taxe GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) par l’intercommunalité. Ce sont des petites victoires, nous continuons à porter ce sujet à l’agglo ».

Il serait intéressant de connaître une donnée officielle, d’un Ministère, sur le nombre de villes thermales avec un Casino remettant dans le pot communautaire les recettes des jeux de hasard. Un chiffre jamais évoqué, ni vérifié, ni sourcé, ou parfois farfelu comme nous l’avons vu sur les six cantons dans cette dernière campagne cantonale.

L’autre sujet était les charges de centralité. « Je revendique que Denain est une commune avec des charges de centralité, comme Bouchain dans l’Ostrevant, et Saint-Amand dans l’Amandinois. Par contre, nous ne touchons aucune charges de centralité comme la 1ère ville de la Porte du Hainaut avec près de 20 000 habitants », commente Anne-Lise Dufour. Ce débat est commun à toutes les agglo françaises où la ville-centre évoque des charges structurelles afin d’accueillir des enfants et des adultes au sein de services municipaux dans de multiples domaines. Les opposants répondent que la ville-centre attire leurs administrés qui, outre le service public utilisé payant ou gratuit, vont consommer dans l’économie de proximité de la ville centre. Il faudrait donc une taxe de centralité en retour sur l’économie du quotidien vers les communes extérieures…, un débat sans fin car personne n’a complètement raison, ni tort au final… !

Daniel Carlier

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