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Industrie, énergie, des secteurs stratégiques pour l’Etat !

A l’heure où les coûts de l’énergie explosent, malgré une régulation forte du Gouvernement, des questions se posent presque mécaniquement sur l’exposition des activités industrielles françaises. Sur le Valenciennois, terre d’industrie, les syndicalistes de la CGT lancent un message aux candidats à la Présidentielle, car l’urgence frappe à la porte de notre capacité à produire nos besoins industriels stratégiques. Compte tenu de notre balance commerciale déficitaire, la question est d’une cruciale d’actualité (visuels LME).

Dominique Ben : « Il faut relocaliser notre production industrielle dans les secteurs stratégiques »

Evidemment sur les Hauts-de-France, la 3ème région française en terme d’industrie, un territoire comme le Valenciennois où l’emploi industriel est omniprésent, à travers son activité ferroviaire et automobile, est concerné au 1er chef bien en amont de cette crise énergétique. Logiquement, ce questionnement sur le maintien, ou pas, d’un tissu capacitaire fort en France s’accentue avec le coût de l’énergie quasi explosif.

« Les profits du CAC 40 ont explosé (notamment Total), mais nous manquons de sites industriels en France. D’ailleurs, il y a une carence chronique d’investissement dans la Recherche & Développement d’un coté et une distribution astronomique de dividendes aux actionnaires. Sur le plan public, d’autres pays industriels sont nettement plus protectionnistes, notamment pour les commandes publiques. Il faut relocaliser notre production industrielle dans les secteurs stratégiques comme l’acier par exemple », explique Dominique Ben, responsable Energie à la CGT.

Justement, le Valenciennois connaît un exemple symptomatique de ce déficit de commande publique. « Pour Valdunes, la SNCF a besoin de 40 000 roues, mais n’a commandé que 7 000 à Valdunes, le reste de la commande est passée chez un industriel espagnol », commente un syndicaliste CGT chez Arcelor/Mittal à Dunkerque.

A ce titre, le Président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, est particulièrement visé par la CGT « très favorable à la mise en concurrence des services publics, comme pour les transports publics ferroviaire régionaux ».

Pour faire passer le message à tous les candidat.e.s, les syndicats veulent « une manifestation nationale le 26 février sur ce sujet dans tous les secteurs d’activités industrielles », indique Dominique Ben.

La nationalisation de l’énergie, une mesure indispensable ?

L’autre message central portait sur la maîtrise de l’énergie. « Il faut nationaliser EDF et ENGIE pour avoir une maîtrise totale de la distribution de l’énergie », ajoute un syndicaliste. Si cette mesure pouvait sembler extrême avant la Covid, la question n’est plus saugrenue début 2022. En effet, le miroir des économies a brillé sur chaque facture énergétique via une kyrielle de fournisseurs, voire des achats de groupe vers lesquels les particuliers et entreprises, mais son reflet est remis en cause par cette crise énergétique. En effet, lorsque le marché est stable, la concurrence entre les fournisseurs est intéressante, mais lorsqu’une crise mondiale intervient, votre tarif du prestataire privée explose en vol et votre garantie s’envole pour certains, voire n’assure plus le service du tout. A ce stade, EDF et ENGIE engrangent des milliers de retour au bercail depuis la montée vertigineuse des factures.

Face à constat factuel, le questionnement d’une nationalisation totale d’EDF (actuellement l’Etat est actionnaire à 85%) et d’ENGIE permettrait de maîtriser l’énergie où une trop grande volatilité est absolument mortifère. Ni de droite, ni de gauche, voire de droite et de gauche, l’Etat doit clairement se poser cette question centrale pour le pouvoir d’achat des particuliers et le fonctionnement des entreprises, et par suite supprimer tout fournisseur alternatif. Le miroir aux alouettes éphémère d’une énergie au coût volatile doit s’achever. A titre de comparaison, c’est un peu la différence entre un prêt à taux fixe avec un emprunt à taux variable sans garde fou. Quand tout va bien, c’est tout bénéfice. Quand tout va mal, vous êtes ruiné… Sur ce type de paramètre majeur pour la bonne gestion de votre foyer ou de votre entreprise, petite ou grande, vous ne pouvez pas jouer à la roulette russe… !

Daniel Carlier

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