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MA STEEL/ValDunes perd son actionnaire principal chinois, catastrophe industrielle redoutée !

C’est la nouvelle de cette journée du jeudi 04 mai avec l’annonce au cours de l’Assemblée Générale en visio avec l’actionnaire chinois, groupe BAOWU-AG Steel, d’un retrait de ce denier. Les perspectives sur l’usine de Trith-st-Léger, comme celle de Lefrincouke, sont noires tant la possibilité d’un investisseur de dernière minute paraît improbable. Un piquet de grève s’est installé, pour une durée illimitée ce vendredi 05 mai, devant l’usine du Valenciennois où Marine Tondelier, Secrétaire du parti EELV, Fabien Roussel, Secrétaire du parti PCF, Celine Scavennel, Conseillère départementale EELV, le maire de la commune, Dominique Savary (PCF), ses adjoints, et Christophe Vanhersecker, opposition locale (EELV), sont venus en soutien des salariés avec la ferme intention d’alerter Bruno Le Maire pour une intervention urgente de l’Etat.

Même si des indices annonciateurs comme un approvisionnement famélique durant les derniers mois laissaient à penser que la météo industrielle était plus que couverte pour le Groupe MA STEEL, c’était la douche froide durant cette AG avec l’actionnaire principal chinois, par visio, et l’annonce officielle de son retrait. Cette donnée est irréversible, le groupe chinois retire ses billes après « un transfert de technologie et une captation du carnet de commandes », commente Christophe Vanherseker et « une relocalisation de la fabrication ailleurs avec la maîtrise complète du process. D’ailleurs, il maîtrise même l’approvisionnement de la matière première puisque l’acier chinois est, à ce stade, moins coûteux », indique Dominique Savary.

Piquet de grève…illimité !

Pourtant, les syndicats crient avec force que « nous avons alerté la région Hauts-de-France et l’Etat face au comportement de la SNCF privilégiant ses commandes en Espagne, en Italie, et Tchéckie depuis 18 mois ». L’acteur du rail français aurait… un peu corrigé le tir, mais ce sont des miettes par rapport aux besoins d’une usine rentable.

Ensuite, l’autre nouvelle est que la fonderie de Lefrincoucke n’est plus la seule menacée, le site de Trith-st-Léger avec tout le process de fabrication des essieux est voué à la fermeture avec le départ de l’actionnaire chinois,  236 salariés à Trith-st-Léger et 110 à Lefrincouke.

Marine Tondelier, la régionale de l’étape avec Fabien Roussel, souhaitait mettre en exergue « un savoir faire industriel unique en France. L’Etat nous parle de souveraineté industrielle et d’un grand plan ferroviaire. Nous voyons ici que c’est ni l’un ni l’autre… ! Je souhaite interpeller Bruno Le Maire afin que l’Etat intervienne auprès de la SNCF, voire d’envisager une nationalisation temporaire. Qu’il vienne sur ce site de Trith-st-Léger ! ». A cet effet, elle a réalisé une vidéo afin de véhiculer ce message sur ses réseaux sociaux.

Pour Fabien Roussel, l’Etat doit intervenir dans les meilleurs délais : « Il y a urgence ! J’ai déjà alerté Roland Lescure (Ministre délégué à l’industrie) sur ce sujet. Bruno Le Maire est prévenu également du désengagement de l’actionnaire chinois. Il peut intervenir via une nationalisation temporaire ou par le biais de la BPI, comme Stellantis, il existe énormément d’entreprises où la BPI est actionnaire. Il faut que l’Etat s’engage, car Val’Dunes est un outil stratégique pour l’industrie ferroviaire. Cette entreprise travaille avec la RATP, la SNCF et Alstom, et où vont s’approvisionner ces acteurs du ferroviaire si MA STEEL ValDunes disparaît ? ». 

Quelles sont les issues possibles ?

Tout d’abord, Daniel Cappelle, DG de Val’Dunes, a réuni l’ensemble des salariés ce matin afin de valider ce départ de l’actionnaire principal, mais « en indiquant que le carnet de commandes était rempli jusqu’en septembre 2023. Dans cette optique, ce dernier indique que ce laps de temps pourrait permettre de trouver des repreneurs », indique Dominique Savary.

La réaction des syndicats fut sans appel à la sortie de l’usine, ils ne croient pas du tout à cette éventualité et « il y aura un piquet de grève dès la reprise la semaine prochaine jusqu’à l’obtention d’une réponse claire de la direction », ajoute le maire de Trith-St Léger. Sur ce point, Christophe Vanhersecker ajoute un point crucial : « La masse salariale est de 2 millions d’euros par mois, ils ont 6 millions, si les caisses sont vides (dans quelques mois), il n’y aura pas de PSE… ! ». Se dirige-t-on vers une liquidation judiciaire sans repreneur privé du tout et sans intervention de l’Etat, ce scénario catastrophe n’est pas à écarter… !

Un épisode industriel au coeur du pôle ferroviaire français se déroule sous nos yeux, dans le bassin de vie du Valenciennois, l’impact sera-t-il aussi spectaculaire que lors de la déflagration médiatique avec ASCOVAL ? Les semaines prochaines seront déterminantes à ce titre où l’Etat met sur la table un affichage d’une (ré)industrialisation souhaitée, même si en l’espèce personne ne peut contraindre l’actionnaire chinois à rester, avec une véritable stratégie et l’occasion de le montrer concrètement… ou pas.  C’est devant le rail déchu que l’on voit une véritable politique ferroviaire de l’Etat ou un enfumage public… industriel !

Daniel Carlier

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