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La Ferme de la Boucaulde ou l’agriculture polyvalente de proximité (2/4)

Dans le cadre de la journée « ALIM’TOUR », organisée par la Porte du Hainaut, un premier rendez-vous de bon matin à la La Ferme de la Boucaulde, sur Flines-lès-Mortagne, nous éclaire sur l’adaptabilité nécéssaire et inévitable d’un agriculteur du XXIème siècle. En effet, ce professionnel travaille un petit élevage de vache laitière, la polyculture à travers un maraîchage biologique, en circuit long et court, comme un symbole d’une agriculture près de chez vous, en mode couteau suisse, car cette polyvalence devient la norme pour vivre tout simplement de son (beau) métier… !

La force de conviction du BIO malgré les embûches

Franck Desousa, l’agriculteur avec sa femme Agathe, accueille une délégation de 30 personnes environ venue comprendre les besoins des agriculteurs de son intercommunalité dans le cadre de l’élaboration du PAT (Plan Alimentaire Territorial). Son histoire sur la commune de Flines-lès-Mortagne, dans l’Amandinois, est simple avec la reprise d’une ferme familiale, sur 30 hectares avec une vingtaine de vaches laitières, en 2010. « Cela ne suffisait pas pour vivre même si nous vendions toute notre production. C’est pourquoi, nous avons commencé la polyculture (production de plusieurs espèces végétales au sein d’une même ferme) avec une certification BIO en 2016 », commente l’agriculteur.

Céline Imbert, Directrice Eco Responsabilité et Gestion des Ressources naturelle à la CAPH, et Franck Desousa, devant la prairie dédiée aux vaches laitières

Dans un premier temps, sa production maraîchère partait au lointain et parfois, compte tenu de l’enclavement, aucun grossiste ne voulait venir sur Flines-lès-Mortagne…, le conflit d’usage classique et quelque part insupportable.  Dans cette optique, le professionnel a voulu radicalement changer d’orientation et « s’inscrire dans une AMAP afin de fidéliser des habitants à proximité. Ils s’engagent à l’année sur un panier de légumes que nous adaptons suivant la saisonnalité, salade, tomate, aubergine, carotte, navet… », poursuit-il. Ce passage d’un circuit long au circuit court, ou plutôt de proximité, car le circuit court sans intermédiaire peut se faire entre le nord de la France et l’Espagne. Là, nous parlons bien d’une vente de légumes les yeux dans les yeux. Symptôme d’une inflation prégnante « le fromage, le lait et les yaourts ne se vendent plus dans nos paniers en ce moment, trop chers pour les consommateurs », précise-t-il.

« Le nombre de professionnels du BIO va diminuer », Franck Desousa

Evidemment, le choix de produire en mode BIO résulte, pas pour tous, d’une conviction écologique très ancrée. A ce stade, la crise en Ukraine positionne le marché conventionnel en concurrence frontale avec celui du BIO, les professionnels du secteur souffrent et certains agriculteurs cessent ce type de production. « Je reste convaincu et la certification BIO (coût 1 000 à 2 000 euros annuel environ) demeure une garantie pour les clients. De plus, il y a eu une aide importante pour l’installation de professionnels BIO avec une obligation d’exploiter des produits BIO durant 5 ans. Lorsque cette obligation va cesser, les moins convaincus reviendront au conventionnel.  Le nombre de professionnels du BIO va donc diminuer », explique Franck Desousa.

Il n’est point question de cela pour Franck et Agathe Desousa, convaincus jusqu’au bout des ongles par cette démarche du bien manger. Ce mode agricole baptisé « polyculture-élevage » répond aux besoins d’une petite structure avec ce besoin impérieux de s’adapter, mais surtout il constitue le terreau d’une agriculture de proximité, indispensable à cajoler comme un joyau, car il préserve notre terre commune, fertile, productrice de produits de qualités, beaux ou moches, mais avec du goût.

Il ne fait aucun doute que notre communauté de destin goûtu passe également par l’engagement des collectivités locales à faire travailler leurs agriculteurs au coin de la rue. « Un marché public local peut permettre beaucoup de choses avec la rédaction adaptée », soulignait l’ancien Sous-Préfet de Valenciennes, Thierry Devimeux, si simple, mais si compliqué face à un code des marchés publics abscons.

Enfin, le maintien de certaines pratiques n’est pas non plus incompatible avec la modernité. En effet, la Ferme de la Boucaulde se lance également sur le net afin de promouvoir ses produits http://lacombine.bio

Daniel Carlier

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