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Anne-Lise Dufour : « Je n’ai pas reconnu le Denain que je connaissais »

Suite aux émeutes en France de la semaine dernière, Anne-Lise Dufour, édile de la commune de Denain, a organisé une cérémonie en hommage aux intervenants durant ces jours chaotiques. La salle des mariages était bondée, des habitantes et des habitants, les forces de l’ordre de la Police Nationale et Municipale, les pompiers…, et les agents de la commune.

Anne-Lise Dufour : « Une horde de gamins ! »

Dans le discours de la première magistrate de la commune, le fait le plus marquant est sa surprise d’un tel déchaînement, une sorte d’amnésie totale des participants à ce chaos des efforts déployés par la collectivité publique, à tous les niveaux, pour (re)donner à Denain une trajectoire d’avenir : « Je n’ai pas reconnu le Denain que je connaissais. Certes, on parle souvent de Denain, parfois en mal, mais pas celui là ». C’est sans doute la clé de tout, « cela amène beaucoup de questions », glisse l’édile. Sur la même lignée, Manuel Schabaillie, le DGS de la mairie de Denain, reste interloqué « je n’ai vu aucun citoyen durant la nuit du 29 au 30 juin, cette nuit de tous les désordres à Denain ! »

Sur cette commune, la fureur, voire la haine, s’est déversée surtout durant une soirée, celle du « 29 au 30 juin. Comment ont-ils pu saccager des établissements (publics) à leurs destinations, des commerces qu’ils connaissent parfaitement…., nous avons vu une horde de gamins, très jeunes avec même un enfant de 8 ans, mais où étaient les parents ? », tance Anne-Lise Dufour particulièrement remontée.

Le coût pour notre collectivité au sens large est déjà connu « 500 000 euros que la commune devra avancer uniquement pour les réparations des bâtiments publics, plus à premier vue 100 000 euros pour les voiries. Bien sûr, nous irons chercher des subventions (Etat, Département, Région) à cet effet », précise Manuel Schabaillie. L’Etat a déjà répondu pour la remise en place et le renforcement de nos caméras de vidéo-surveillance : « Gérald Darmanin a fait débloqué 20 millions d’euros, Denain sera concerné par cette enveloppe ».

Toute cela sans compter le privé, 11 000 déclarations en terme de sinistralité (ce 11 juillet) en France, car de la même manière, le privé « après la Covid connaît une nouvelle crise ».

Honneur aux défenseurs de Denain

Oui, durant cette nuit, toutes les forces de l’ordre étaient à la tache. La Police Nationale a rapidement établi un périmètre autour de l’Hôtel de Ville. « Sans cette intervention, nous ne serions pas ici ! », précise la maire. Ensuite, la Police Municipale a fait le choix de passer de sa mission de surveillance a un appui de la Police Nationale « très efficace » sans parler des pompiers « dont 3 camions ont été endommagés », souligne le DGS, et sans oublier les agents publics de la ville mobilisés durant deux nuits.

« J’ai pris des mesures comme le couvre-feu (comme de nombreuses communes en France) et des arrêtés de sécurité. Cela a permis de suite de repérer les casseurs et de les appréhender », indique Anne-Lise Dufour. Plus globalement, l’exécutif voire le législateur devront se pencher sur les modalités de fournitures de matériels d’artifices. A ce niveau, d’évidence des stocks pléthoriques étaient déjà constitués bien avant ce mois de juin 2023.

Emeute et politique…

Indéniablement, l’enfer de ces nuits aura des conséquences sur les choix de la collectivité publique, sur l’aide sociale, le renforcement de la sécurité…, mais également un impact politique assumé où Anne-Lise Dufour fustige « des politiques irresponsables », car dans l’incapacité d’appeler au calme durant ces heures troubles. Sans jamais nommer Jean-Luc Mélenchon, la maire de Demain a érigé aujourd’hui et pour toutes les élections à venir un mur républicain entre la gauche radicale et elle.

Daniel Carlier

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