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Une convention « utile » entre AGEVAL et le SPIP

L’insertion n’a ni frontière, ni CV, et certainement pas une recette miracle connue, mais pour autant les différents protagonistes d’un parcours de vie contraint peuvent changer en profondeur une dynamique sociale individuelle, voire collective. C’est pourquoi en 2018, l’association d’insertion AGEVAL avait signé avec le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation), antenne de Valenciennes, une convention afin d’accompagner au sein des activités d’insertion de l’association des personnes condamnées à des TIG (Travaux d’Intérêt Général) (visuel Patrick Roussiès et Philippe Arhan).

Philippe Arhan : « La peine utile ! »

La justice passe…, mais pour les faits mineurs, ou « petites infractions », la solution des TIG est choisie par les magistrats en lieu et place d’une incarcération. Plus qu’une sanction, cette signature renouvelée imprime une autre vision d’une condamnation pour un justiciable, pas une fin de vie pour beaucoup. « Ce n’est pas toujours un public simple, mais cette convention est une opportunité pour les personnes concernées compte tenu d’un encadrement, d’un accompagnement durant cette application de la peine. De plus, nous savons que des freins périphériques existent et parfois sont une raison de ces délits. Nous parlons donc de la peine utile ! », commente Philippe Arhan, le Directeur du SPIP dans le département du Nord.

En effet, en septembre 2023, AGEVAL et le SPIP signent une nouvelle convention pour 5 ans avec en fond de toile un véritable message sociétal. « J’ai toujours été très sensible à la réinsertion des personnes à la sortie du milieu carcéral. D’ailleurs, je suis très indulgent avec les gens qui tombent et se relèvent. On apprend plus dans l’échec que dans le succès », répond Patrick Roussiès, le Président de l’association.

Des interlocuteurs spécialisés !

Mis sur les fonts baptismaux en 2018, l’Agence du Travail d’Intérêt Général et de l’insertion professionnelle  a été lancée en 2019 afin de travailler sur une meilleure utilisation des fameux TIG en vigueur depuis le 01 janvier 1984. En clair, il faut redynaminser ou transformer une sanction en nouveau départ ! « Nous travaillons avec nos partenaires, comme AGEVAL, sur le profil des personnes condamnées à des TIG. Sur le Valenciennois, nous avons 5 associations d’insertion concernées pour des solutions individuelles, voire collectives comme avec l’ONF (Office National des Forêts) », précise Caroline Prevost, référence territoriale TIG  au sein du SPIP.

De l’autre coté, vous avez le partenaire avec également sa réferente, la spécialiste du regard croisé entre l’insertion et le bon choix d’activité pour ladite personne. « On sélectionne une activité comme les espaces verts ou autres pour effectuer ces Travaux d’Intérêt Général. Ensuite, l’objectif est une poursuite de l’insertion chez nous suite à ces TIG. A ce titre, nous nous occupons de lever les problèmes potentiels autour de la personne, sociaux, de santé, administratifs ou familiaux. Ces personnes sont encadrées », explique Lucie Ferrara, référente justice pour l’AGEVAL.

Le Directeur d’AGEVAL, John Delannay a exprimé en chiffres cette collaboration sur 5 ans : « Nous avons intégré dans nos équipes 9 personnes en 2021, 12 personnes en 2022 dont 2 ont signé un CDDI chez nous, et 8 en 2023 (année en cours) avec également des personnes signataires d’un contrat chez AGEVAL ».

Durant une vidéo, très pédagogique, un encadrant d’une équipe « espace vert » souligne les modalités de travail. « Personne ne sait dans l’équipe que la personne effectue un TIG, elle est présentée comme un ou une stagiaire. De mon coté, je fais attention aux mêmes choses que pour les autres, les bons gestes du métier », indique un encadrant de l’association.

Masson, 26 ans, condamné à 80 heures de TIG est ravi d’intégrer un CDDI suite à l’exécution de la sanction. « Ma conseillère pénitentiaire m’a proposé ces TIG au sein de cette association où j’ai fait ma peine en juin 2023, puis enchaîné en juillet 2023 avec un contrat d’insertion avec AGEVAL de 24 heures par semaine. J’ai demandé dernièrement à passer à 32 heures par semaine. C’est presque une école de la 2ème chance », conclut-il.

Daniel Carlier

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