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Avis de naissance d’un centre-ville à Denain

Jeudi 05 octobre 2023, le Conseil municipal de la 2ème ville du Valenciennois lance une phase opérationnelle claire avec des chantiers pléthoriques. L’un d’entre eux est emblématique. En effet, l’émergence d’un véritable centre-ville constitue un marqueur fort pour une commune dont le passé industriel avait oublié un cadre de vie partagé.

Anne-Lise Dufour : « Les Denaisiens ont le droit au beau ! »

Durant ce Conseil municipal, plusieurs délibérations étaient directement liées aux émeutes fin juin 2023, car les incidences locales sont marquantes. D’abord, les conséquences au niveau national, comme local, amènent à une réflexion de fond sur les tenants et les aboutissants, mais également à certains choix assumés d’aménagement urbain de proximité.

Et à plus court terme, l’heure des comptes arrive ! Concernant la ville de Denain, la destruction des caméras de vidéo surveillance est chiffrée à 172 733 euros, un fonds dédié initié par le Ministre de l’intérieur, à hauteur de 10 000 € par caméra, devrait permettre de palier cette dépense. La suite est plus longue, véhicule détruit en épave 2 800 € assuré avec une franchise de 750 euros, voirie dégradée 22 000 euros avec une franchise de 750 euros, Maison de la Justice endommagée 7 000 euros avec une franchise de 750 euros, Hôtel de Ville attaqué 45 000 euros avec une franchise de 750 euros, sans parler du Théâtre de Denain et de sa Médiathèque communautaire dont les dégradations majeures sont à la charge de La Porte du Hainaut. « Sur les 3 000 euros de franchise, l’Etat va prendre en charge 80% de la somme », précise Anne-Lise Dufour.

Cette liste à la Prévert en terme de sinistralité conduit de facto à l’assurance des biens publics de la commune. « Nous avions lancé en juin 2023 un appel d’offres sur l’ensemble de nos contrats d’assurance à échéance du 01 janvier 2024. Le lendemain des émeutes, plusieurs postulants ont renoncé à faire une proposition. Nous allons relancé cet appel d’offres, mais elle pourrait nous imposer une franchise d’un million d’euros ? A quoi cela servirait-il de s’assurer dans ce cas? De plus, après vérification, elle n’est pas obligatoire pour une collectivité publique », commente l’édile. Incontestablement, un fond public serait nécessaire pour faire face à cette problématique, une proposition de l’édile de Denain va dans ce sens. On pourrait également joindre ce dossier avec le financement d’un ou d’une candidate à la présidentielle. Néanmoins, le financement public a un seul tuyau au bout du bout, et on l’oublie trop souvent !

Effectivement, peu de gens le savent, mais l’Etat est son propre assureur. C’est pourquoi, juridiquement les collectivités publiques ne sont pas obligées de s’assurer, mais l’immense majorité, pour ne pas dire la quasi totalité, fait le choix de s’assurer, car le premier magistrat de la ville pourrait être mis en cause en direct. C’est un véritable sujet de Droit commun qui pour rappel est toujours supérieur au Code des assurances.

Même dans le fonctionnement de la ville, le retour d’expérience de ces émeutes oblige la commune à revoir « le régime des astreintes, car nous avons vu que l’apport de notre Police municipale, très apprécié par la Police nationale, est indispensable face à ce type d’événement. Notre Police municipale ne faisait pas partie des agents mobilisables en terme d’astreinte. Je rappelle qu’elle est basée sur le volontariat », indique l’édile. Ensuite, le délai de prévenance étant fixé antérieurement à un mois ou quinze jours est revu, à titre exceptionnel, à 24 heures au cas où… avec une hausse de 50% de l’indemnité d’astreinte sachant que ce régime est fixé par décret en terme de rémunération.

Michele Dandois comme Joshua Hochart, fraîchement élu au Sénat, ont tenu à saluer le travail des forces de l’ordre durant ces événements douloureux fin juin 2023.

Les chantiers…

Projet validé avec la 1ère phase relative au Sacré-Coeur, édifice désacralisé, dont la dégradation bâtimentaire constitue un danger pour la population. Pour un coût de 871 200 euros, la façade du Sacré-Coeur sera rénovée et le clocher original préservé. « C’est une phase de confortation », explique Anne-Lise Dufour.

Le centre-ville est évidemment un pan majeur de cette mutation d’ensemble de la commune. Après l’ANRU 1 et le quartier du Faubourg du Château, le NPNRU permet à plusieurs quartiers de bénéficier d’une rénovation lourde comme le centre-ville ou plutôt la Place de Liberté, face à la Mairie, qui n’a rien à voir avec l’idée du coeur de la cité. Le permis de construire du « Forum » sera déposé le 15 octobre 2023. Il prévoit la réalisation d’un tiers lieu de 260 M2 à travers la création d’une salle polyvalente. Ensuite, un bar-brasserie avec espace de jeux d’une superficie de 560M2 est aussi au programme. « Actuellement, il n’y a pas de vie dans notre centre-ville. Lorsque, vous sortez du théâtre de Denain, vous n’avez aucune proposition pour manger, prendre un verre, etc., après le spectacle, sauf le Régent (Megarama) », déclare Anne-Lise Dufour. Le lancement de l’offre des travaux en janvier 2024, le démarrage des travaux en mars 2024, et la livraison du bâti en juin 2025.

Ensuite, l’ilôt Basly « après 15 ans d’attente pour le traitement de ce dossier, c’est long, trop long. Je comprends l’impatience des habitants. Néanmoins, sur 13 millions d’euros d’investissement, il reste 125 000 euros de reste à charge de la ville. Ce résultat est obtenu grâce au travail des services dédiés de la ville à la recherche de subvention et au montage (complexe) des dossiers », ajoute-t-elle. « L’aménagement public et les voiries vont démarrer, tout comme la nouvelle école Condorcet, puis ce sera le tour des bailleurs sociaux », poursuit-il.

Enfin, en chiffres, la 2ème salve de rénovation urbaine lourde s’établit à 122 millions d’euros, plus 14 millions d’euros de l’ERBM avec seulement 4,6 millions d’euros de reste à charge pour la ville. « Les Denaisiens ont le droit au beau ! ».

Comme pour les travaux de la Place Gambetta, le chantier du coeur de ville va impliquer une indemnisation des commerçants et artisans durant cette période compliquée assurément.

A bicyclette !

Comme à Valenciennes, la ville de Denain soutient la mobilité douce, en complément des deux agglos, avec déjà 139 dossiers subventionnés (comprenant les 36 dossiers du jour), l’achat d’un vélo, de son équipement, d’un vélo électrique, voire d’une trottinette électrique. « Nous voulons donner un coup de pouce à la mobilité. Par contre, en 2024, nous ferons une évaluation des usages de ces achats subventionnés pour affiner notre dispositif », conclut Yannick Andrzejczak.

Daniel Carlier

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