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(Maing) P.Baudrin : « Une fermeture de classe, je comprends, deux cela ne passe pas ! »

Toutes les collectivités locales, les parents d’élèves, et la communauté pédagogique attendent avec fébrilité l’annonce officielle (en février) des fermetures de classes, la fameuse carte scolaire pour la rentrée 2024, sur leur commune. Sur celle de Maing, les premiers échos officieux suscitent un tollé général compte tenu d’un contexte global et local défendu par son édile, Philippe Baudrin.

Philippe Baudrin : « Nous sommes typiquement dans une règle arithmétique »

Comme dans tous les départements, le nombre d’enfants en primaire (élémentaire et maternel) constitue le coeur du choix par l’Académie de Lille, comme dans les autres.  Dans ce cadre, le maire de la commune, membre du Bureau des maires du Nord, est tout à fait conscient de cette donnée centrale. : « Dans le département du Nord, nous passons en dessous de la barre des 200 000 enfants  et 80 enfants scolarisés en moins, sur Maing, en dix ans ».

C’est pourquoi, la suppression en septembre 2023 d’une classe, puis une « fermeture de classe en septembre 2024, je comprends, mais deux cela ne passe pas ! », tance l’édile. Ancien enseignant sur un périmètre pédagogique de la maternelle au BTS, le premier magistrat de Maing a une vue d’ensemble réfléchie. « Clairement, avec une fermeture de classe, on partage la pauvreté de l’Education nationale, car l’école n’est pas une priorité pour ce Ministère. Ce dernier constate une baisse des apprenants et l’Etat juge aussi qu’il a trop d’enseignants. C’est un fait ! », poursuit Philippe Baudrin.

Par contre, la seconde fermeture de classe met en colère toutes les parties concernées. « Nous sommes typiquement dans une règle arithmétique, le couperet tombe sans le moindre regard sur le contexte particulier de notre commune », déclare le maire.

« Victime de la loi SRU », Philippe Baudrin

Pour donner corps à sa courroux, le maire évoque sa problématique sur les logements sociaux. « Nous sommes une victime de la loi SRU, nous avons un déficit de 180 logements sociaux et cela va s’accroître avec de prochaines constructions privées. A ce stade, nous payons 25 000 euros chaque année  », explique-t-il. En effet, deux communes rurales de Valenciennes Métropole ne remplissent pas les taux minimum de logements sociaux sur son sol. Bien sûr, la déclaration de Gabriel Attal, le nouveau 1er Ministre, sur la prise en compte des logements intermédiaires dans le décompte SRU « nécessite des écrits, des décrets…, j’attends de voir », commente, sur un ton très dubitatif, le maire sur la réalité de l’annonce !

Pour autant, la majorité municipale agit pour revenir à niveau de la loi SRU existante à ce stade. « Nous avons plusieurs programmes en cours, en 2024, pour 70 logements construits. Ensuite, pour 2025, nous avons également des projets en cours, mais nous avons eu des retards, dégradation, vols sur les chantiers, etc. Certes, nous n’allons pas encore équilibrer conformément à la loi SRU, mais de nouvelles familles en logements sociaux ou dans un habitat privé arriveront prochainement sur notre commune ». Par capillarité, de nouvelles familles, de nouveaux enfants susceptibles d’une scolarisation sur Maing amène un autre regard sur la situation. « Je demande à l’Académie de Lille de prendre en compte la situation globale, sur les prochaines années, car il est beaucoup plus facile de fermer une classe que d’en ouvrir une ! », commente Philippe Baudrin.

« Eviter l’effet boule de neige », Philippe Baudrin

Ensuite, le maire veut absolument « éviter l’effet boule de neige. Il ne faut pas véhiculer de fausses informations. La fermeture de deux classes conduit, en moyenne, à des effectifs par classes de 23 à 24 élèves. Dans cette optique, si des familles font le choix de partir dans le privé (dans l’hypothèse de deux fermetures), c’est la catastrophe ! ». 

Aucun doute sur la ténacité de l’édile afin d’arracher la réduction d’une seule classe et pas de deux, mais en l’espèce il explique également les tenants et les aboutissants d’une Direction d’école. « Le maire n’a aucun pouvoir sur le choix des niveaux de classe, et c’est logique. En effet, sur proposition de la Directrice et après du choix de la communauté de l’établissement scolaire, la formation de classes à double niveau, ou pas, est validée. Par ailleurs, sur cette école, cela pourrait conduire à une ou deux classes à double niveau. Ensuite, ce n’est pas toujours négatif pour les élèves si cette pédagogie est bien menée ! », indique-t-il.

A cet effet, une réunion extraordinaire se tiendra ce jeudi 17H30 en présence de l’Inspecteur d’Académie sur ce périmètre scolaire, les parents d’élèves, et les enseignants. « Cette réunion est à mon initiative, car je tiens beaucoup à exposer la réalité des choses », conclut le maire.

Samedi 03 février, les parents d’élèves ont installé des banderoles sur plusieurs points, très visuels, de la commune afin de montrer leur colère teintée d’un ressenti sur l’abandon de la puissance publique comme un sentiment puissant et partagé depuis quelques temps. 

Daniel Carlier

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