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Les premiers pas opérationnels du nouveau SIAVED

Après l’installation de la nouvelle gouvernance du SIAVED avec 7 EPCI, le 13 mars dernier, le retour aux affaires urgentes était à l’ordre du jour où ce comité syndical avait en ligne de mire le travail sur le futur budget 2024 de la plus grande collectivité territoriale sur le Valenciennois.

(Visuel Charles Lemoine, Président et élu communautaire La Porte du Hainaut).

Charles Lemoine : « Cette fusion représente bien plus qu’une expansion géographique »

En discours liminaire, le Président rappelle quelques marqueurs sur la feuille de route commune aux 7 collectivités territoriales membres du SIAVED : «  Le ROB que nous examinons aujourd’hui nous offre une opportunité précieuse de définir les priorités, d’allouer les ressources et de fixer les objectifs qui nous permettront de naviguer avec succès à travers cette période de transformation. Cette fusion représente bien plus qu’une expansion géographique ».

En effet, l’heure est aux mains dans la glaise, l’évolution des coûts et des recettes associés aux déchets sont en mouvement constants. En 2015, la TGAP ( Taxe générale sur les activités polluantes) s’élevait à 25 euros la tonne, en 2025, elle sera de 65 euros la tonne. Toujours dans la lignée des taxes, une future « taxe carbone » se profile à l’horizon dont le montant serait « de 10 millions d’euros. En plus, là où nous travaillons pour réduire au maximum l’enfouissement (le pire écologiquement parlant), cette axe favoriserait la réduction de l’incinération et par suite une incitation à l’enfouissement (quel contre sens écologique !)», tance Charles Lemoine et « chaque année », ajoute Jean-François Delattre, élu du SIAVED et élu communautaire de La Porte du Hainaut. Pour le coup, l’assemblée a voté à l’unanimité la motion contre la mise en oeuvre de la taxe carbone (Projet de motion taxe carbone).

Alain Goetgheluck, vice-président, élu CA2C et Jean-Claude Denis, vice-président CCCO

Au niveau des recettes, la hausse de l’électricité a aussi profité à la production d’électricité. « Nous allons revenir certainement à notre prix historique, 60€ contre 250 € et plus durant 2 ans », commente Charles Lemoine. Philippe Baudrin, vice-président et élu communautaire de Valenciennes Métropole, exprime sont point de vue : « Il faut rester cohérent. On demande constamment la réduction du coût de l’énergie pour les particuliers et nous ne pouvons pas contester cette diminution pour nous. Toutefois, il faut veiller à que cette baisse existe aussi pour le consommateur ! ».

Pour sa part, Régis Dufour-Lefort, conseiller délégué et élu communautaire de Valenciennes Métropole, pousse la réflexion : « Il faut anticiper cette taxe carbone avec la valorisation des encombrants, le réemploi, la revalorisation… La finalité n’est pas de brûler les déchets. Certains syndicats ont pris cette voie et ça marche ! ». Jean-Claude Denis, vice-président et élu communautaire de la CCCO (Coeur d’Ostrevent) répond : « L’incinération des déchets génère des recettes indispensables face à nos investissements ». Charles Lemoine résume cette réflexion de fond de bon aloi : « Il faut trouver un juste équilibre. Nous avons déjà constaté une baisse des OM (Ordures Ménagères) en 2023 et cela continuer avec les biodéchets (obligation du 01 janvier 2024) ».

David Bustin, vice-président

Enfin, David Bustin, Vice-Président et élu communautaire de Valenciennes Métropole, évoque sa vision rêvée : « Il faut travailler à la maîtrise des coûts. Mon idéal est une collecte une fois par semaine du tri sélectif et tous les 15 jours des OM (Ordures ménagères) ». 

Si l’union est validée, il faut discuter « du contrat de mariage », conclut Charles Lemoine.

Les investissements et le fonctionnement sur le temps long

Sur ce type de structure, nous sommes face à ces investissements très lourds. Ce ROB présente déjà les premiers choix fléchés. Le plus important est celui sur le CVE de Maubeuge où une rénovation majuscule est prévue à hauteur de 45 millions d’euros « à travers un emprunt », précise le Président. Ensuite, le CVE de Saint-Saulve va connaître un lifting plus léger avec 2,5 millions d’euros. Enfin, le CVE de Douchy-les-Mines où « nous devons changer les deux chaudières est en réflexion ». En effet, la réorganisation de la provenance des déchets vers les différents Centre de Valorisation Energétique va constituer la future jauge, celle du tonnage nécessaire pour cette transformation. Pour rappel, une évaluation pour ce changement des 2 chaudières, sur Douchy-les-Mines et sans interrompre la production du CVE, était sur la table avec un coût de 120 à 140 millions d’euros associés.

Dans ce cadre, la charge de la dette actuelle sera de 85 millions d’euros au 31 décembre 2024, soit 127 euros par habitant, et 11 millions d’euros par annuité (capital + intérêt).

Ensuite, cette nouvelle mouture du SIAVED va comprendre 138 agents permanents et 50 agents temporaires avec une perspective d’un doublement des effectifs sur les déchetteries. 

Les contributions des EPCI

Evidement, comme pour le SIMOUV (Transports), le SDIS (Pompiers), le sujet de la contribution est central pour les 7 collectivités territoriales. La question intervient durant ce comité syndical avec de fait la mise en lumière d’une situation inédite. « Avec ce ROB, il est encore difficile de faire une projection. Nous annoncerons un montant des contributions pour le vote du budget. Toutefois, il y aura un comité syndical fin juin où ce BP sera modifiable, voire corrigé, car nous aurons des données supplémentaires. A ce titre, nous annoncerons le 11 avril prochain (vote du budget) le coût des retards (procédure de l’association Natur’Hainaut) depuis deux ans », commente Charles Lemoine. Clairement, ce nouveau SIAVED est dans une construction budgétaire inédite sur le Grand Hainaut, un peu l’atmosphère de la naissance des EPCI en 2001… sans l’angélisme de l’époque.

Daniel Carlier

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