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(St Amand) La Résidence Paul Manouvrier, une renaissance programmée sur 10 ans

Au coeur de la cité thermale, la Résidence Paul Manœuvrier a traversé son histoire, mais vit aujourd’hui avec 232 logements dont l’usure du temps a fait son office. Evidemment, les problématiques pour les occupants s’accumulent d’où un projet de rénovation lourde depuis longtemps en gestation administrative et… financière jusque 2023. Ce jeudi 11 avril, le lancement officiel, bien accompagné, de la 1ère tranche des travaux est intervenu comme un soulagement et une future métamorphose urbaine sur le temps long (visuel Alain Bocquet manie la truelle).

Alain Bocquet : « C’est la 1ère pierre posée d’un projet exceptionnel pour notre cité thermale »

Idéalement positionnée à quelques pas chaloupés de la Grand Place, cette Résidence Paul Manouvrier à Saint-Amand-les-Eaux fait partie du coeur battant de la commune. Il serait injuste de dire que les logements sont indignes, voire insalubres, mais les problématiques de chauffe, d’humidité, de froid et par capillarité de facture énergétique, mais également en souffrance d’une inefficacité thermique chronique avec des fenêtres en simple vitrage (8mm), des pièces de petite taille à l’ancienne, sans oublier des espaces communs plus du tout adaptés… ! Un combo où le confort de vie du résident s’étiole un peu chaque jour. 

Fort de ce constat, le maire avait déjà alerté le bailleur social « Habitat du Nord » par courrier en 2013. Le président actuel et à l’époque, Jean-François Devillers, a entendu et écouté cet appel d’un édile dont un véritable quartier de collectifs vieillit mal tout en portant le nom de Paul Manouvrier, maire de 1947 à 1953 de Saint-Amand-les-Eaux, et « administrateur d’Habitat du Nord en 1956 », précise Franck Poirier, le Président du Directoire d’Habitat du Nord. 

Dans ce cadre, les premières ébauches d’un projet sont arrivées au sein du Conseil municipal en décembre 2018, avant une consolidation et validation en décembre 2021. «  C’est la 1ère pierre posée d’un projet exceptionnel pour notre cité thermale. Nul doute qu’avec cette résidence de nouvelle génération, les habitants du quartier vont gagner en qualité de vie », déclare un premier magistrat satisfait, Alain Bocquet.

Ce chantier a fait l’objet de nombreuses réunions de concertation avec les résidents, il est fait « pour et par les habitants », mentionne Franck Poirier. Le point fondamental à souligner est que ce chantier majuscule travaille sur le bâti existant, pas d’extension avec une 1ère phase où 61 logements seront réalisés. A ce titre, il répond parfaitement à la loi « ZAN (Zéro Artificialisation Nette), car il ne consomme pas de foncier supplémentaire, mais « un chantier impossible sans l’aide de l’Etat, de La Porte du Hainaut, de la commune de Saint-Amand-les-Eaux, et du député Fabien Roussel », ajoute Franck Poirier. 

Pour sa part, Aymeric Robin, le Président de la Porte du Hainaut rappelle « le rôle de l’action publique dans la transformation urbaine ». Dès lors, il paraît assez incompréhensible de vouloir affaiblir le poids des collectivités locales et territoriales tout en sachant que 70% des chantiers dans la bâtiment sont d’une origine publique locale ou intercommunale… !

« Chaque euro compte pour ces familles », Fabien Roussel

Pour autant, ce dossier a failli ne jamais voir le jour, car il manquait pour « Habitat du Nord » 5 millions d’euros pour boucler ce dossier. A l’occasion du rendez-vous très médiatisé à l’Elysée de tous les présidents de partis politiques, le député de la 20ème circonscription a mis sur la table ce bouclage financier impossible : « Le Président de la République m’a promis de faire quelque chose, il a respecté sa parole et ses services ont contacté la Préfecture des Hauts-de-France. Ensuite, pour la phase 2 et 3, l’ancien Préfet de région Georges-François Leclerc a pris des engagements ». Pour démarrer ce chantier, cette phase 1 va réhabiliter 61 logements sur la Résidence Paul Manouvrier. Fort de ce bouclage financier avec 5 millions (re)trouvés, un autre sujet était sur la table, les charges trop lourdes à payer pour les locataires. 

En effet, ce manque d’efficacité énergétique génère une surconsommation énergétique et en corrélation avec l’inflation en la matière, même si le bouclier tarifaire a prolongé un temps les particuliers, les charges explosent. « Je reçois à ma permanence ou Mathilde (Valembois) des résidents qui ne peuvent pas payer ces hausses de charges, car chaque euro compte pour ces familles », ajoute Fabien Roussel. 

Et là, nous atteignons l’ubuesque administratif et budgétaire, car le fameux chèque énergie, en l’occurrence très pertinent, n’était pas possible pour des logements collectifs. « Oui, j’ai constaté cette anomalie lors de ma fonction de Préfet dans l’Essonne. C’est un problème de compteur individuel et en l’espèce il est collectif avec un retour de charges pour le locataire », confirme Bertrand Gaume. 

L’agacement faisant place à l’énervement, un rendez-vous à Matignon du député et du bailleur social a débouché sur une modification du budget 2024 où un français dans un collectif de logements pourra dorénavant bénéficier du chèque énergie… L’empire du bon sens contre-attaque, on ne l’attendait plus ! « Je remercie Habitat du Nord pour un avoir, pour chaque locataire, de 150 euros venant en plus du chèque énergie. Cela soulage un peu les finances des occupants », conclut-il.

« 1 demande sur 7 est honorée pour un logement social », Bertrand Gaume

Le nouveau Préfet de région Hauts de France connaît, dans un département comme le Nord, toute la place du logement social. « En 2024, nous sommes aux 70 ans de l’appel de l’Abbé Pierre et 1 demande sur 7 est honorée pour un logement social en France », commente Bertrand Gaume. Cette lucidité ne masque pas les problématiques administratives pléthoriques en matière de projets urbains. 

Concernant la Résidence Paul Manouvrier, elle n’a jamais été identifiée dans un des dispositifs ANRU, PNRQAD, ou tout autre fonds d’Etat, mais est fléchée « en Politique de la Ville ce qui permet de débloquer plus de crédits, même si cela démontre le niveau de précarité sociale sur cette résidence Paul Manouvrier. Nous devons être utiles aux gens », conclut Bertrand Gaume.

 

Daniel Carlier

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