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Pays de Condé

(FIM) Les marionnettes, «cet art en pleine affirmation»

Ce week-end, au Boulon s’est nichée l’inauguration du Festival Itinérant de Marionnettes. Orchestré par la compagnie Zapoï, ce festival emporte les petits et les grands dans le fabuleux monde de l’imaginaire. Interview de deux passionnés qui ont lié des ficelles à leur destin, Denis Bonnetier et son épouse Stanka.

FIM (Festival Itinérant de Marionnettes) : Denis Bonnetier et Stanka font danser les marionnettes sur le territoire.

Les gens passionnés, on les repère de suite, ils ont cette étincelle dans les yeux et converseraient des heures durant de leur passion, emportant les secondes au passage qui disparaissent sans que l’on s’en rende compte. Denis Bonnetier et Stanka en sont. Et c’est une chance pour l’art des marionnettes. Et pour nous, car voilà que se présente de plus en plus d’arts permettant de prendre le train des rêves. Il est vrai que par les temps qui courent, nous aussi on a envie de rêver. La preuve, les salles bondées du Gaumont de Valenciennes, pour la projection de Miss Pérégrine et les enfants particuliers, de Tim Burton, la semaine de la sortie en salle. Plus une place assise!

Un art en pleine affirmation avec la reconnaissance du diplôme d’acteur-marionnettiste

Denis et Stanka nous ont accordé quelques instants pour parler de l’art des marionnettes et de ce festival porté par leur compagnie, Zapoï, « c’est du militantisme artistique, nous défendons l’art des marionnettes. Aujourd’hui cet art est en pleine affirmation ». Denis explique « les arts de la marionnette sont une discipline centrale. On retrouve autour les arts plastiques, les sculptures, la peinture, la danse, la philosophie…c’est un art central qui convoque tous les autres.» Il ajoute «les gens sont de plus en plus friands des arts de la marionnettes. Nous avons de vrais fidèles. Lorsque nous avons créé le festival il y a 8 ans, il n’y avait aucune présence des arts de la marionnette sur le territoire. Nous sommes contents car nous avons réussi à amener le choix artistique et la qualité. Toutes les compagnies ont une histoire particulière, tous les artistes ont de vraies histoires. Cette grande diversité fait sa richesse. »

La légitimation du diplôme d’acteur- marionnettiste aura marquée cette année, Stanka confie «cette reconnaissance par le milieu professionnel est très importante. Enfin ! Nous voulions faire connaître la marionnette, c’est un art en pleine ouverture ». Comme d’autres avant eux se sont battus pour la reconnaissance d’une scène nationale, d’un centre des arts de la rue, Denis et Stanka luttent pour faire accepter la marionnette comme un art à part entière, « nous nous battons pour cela. Tous les arts de la rue sont passés par là », ajoute Stanka, qui s’allie à Denis pour affirmer qu’un « spectacle est une œuvre artistique à part entière.» Et pour tous, car petits ou grands, chacun a son niveau de lecture, « cela fait réfléchir les adultes philosophiquement, les enfants eux ont différentes clefs de lecture. »

Arrêt sur image sur la Cie dans l’arbre et la carte du territoire

Au boulon, des vieux objets, des fils et au centre une carte du territoire. Pauline Van Lancker et Simon Dusart, de la Cie dans l’arbre, aussi souriants que sympathiques, nous guident à travers cette étrange installation. Invités pour la première fois par la Cie Zapoï pour le FIM, Pauline et Simon expliquent «  nous travaillons beaucoup avec les petits objets, ils sont évocateurs de sens, ce sont des clés pour ouvrir l’imaginaire collectif, quelque soit l’âge ». Sur le coté, des tables avec des vieux objets, chinés, un vrai magasin. Car tous les deux, ils ont une passion pour le petit, pour le banal, pour l’ordinaire. Ils ont ainsi collectionné un grand nombre d’objets. Alors comment ça marche ? Simple. Un objet entre dans notre mémoire et ramène à la surface des souvenirs d’un autre temps, alors on note l’histoire ou l’anecdote sur une petite carte et on le relie via un fil en laine coloré à un point que l’on pique sur la carte du territoire.

la carte du territoire

Des bibelots abandonnés et de la société secrète internationale Zerba Zerba

Denis Bonnetier a monté une zone d’expérimentation des bibelots abandonnés, ceux dont personne ne veut. Lui il les sauve. Il les recycle. Il leur donne une nouvelle vie. Ici au Boulon, trônent sur le bar, des bibelots abritant de drôles de personnage, un prince charmant qui n’a pas terminé sa métamorphose, ou encore Jacques, et une œuvre réalisée avec Hippolyte, auteur de bande dessinée, avec qui Denis travaille sur son prochain spectacle, qui mêlera théâtre d’ombres et BD. Une vraie bande dessinée vivante à vivre, mais pas avant 2018. Des projets, ils en ont chez Zapoï, même celui de faire des sculptures comme celles-ci à St Omer, qui représenteraient des personnages de Shakespeare. Bien sûr !

zerba zerba de Denis Bonnetier

Le FIM ça continue encore jusqu’au 22 octobre et ce samedi d’inauguration, Elodie Mora présentait Balades immobiles.

Un spectacle à partir de 5 ans, avec marionnette et objets, animé par la conteuse Lilloise. Le résumé de la pièce promettait un monde imaginaire merveilleux : « Laissez-vous emporter dans son monde imaginaire fabuleux! ». Dans un décor de bric et de broc, au fond du grenier de l’imaginaire, derrière un livre, vit Don Chicote ! Un vieux bonhomme qui rêve des aventures fantastiques avec les objets qui l’entourent. Il voit un arbre plutôt qu’un vieux parapluie ! Parce que pour lui, l’impossible est possible, pourvu qu’on y croit ! Il rejoue les contes traditionnels et merveilleux avec des chaussures, des tapettes à mouches ou une cuillère…les 45 minutes de voyage, qui ont fait salle comble, se sont poursuivies avec un atelier de construction d’objets insolites. Alors si votre enfant cache au fin fond du tiroir de sa table de chevet, des petits objets. Chut, ne dites rien, c’est juste parce qu’il leur a inventé une autre vie, une autre histoire, et qui sait dans plusieurs années, il les reliera peut-être sur la carte du territoire…voilà pourquoi il faut toujours garder son âme d’enfant !

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