L’espace Pasolini « L’ADN de ce que nous sommes est le lien qui nous lie, il faut le cultiver longtemps telle une fleur précieuse. »
Toujours un peu à part, l’espace Pasolini souffle quelques mots de sa jolie saison qui éclot le 17 octobre sur TAMPOEM # 2, le Rêve de K Sandra, une création du laboratoire artistique. Passage en revue des points forts : les écoutes sonores, le NEXT Festival, les instants magnétiques, le carrefour international…autant de signes importants qui démontrent la vitalité artistique retrouvée ici à l’espace Pasolini, depuis 2 ou 3 ans.
« A Pasolini, la notion d’art est très importante et nous permet de nous ouvrir à l’autre. Comprendre sa sensibilité, ses coutumes, sa manière d’être constitue un enrichissement pour nous personnellement mais aussi pour la société », annonce la trésorière Marie-Noelle Manet.
Nathalie Le Corre est souriante, un zeste soulagée pour cette saison qui s’effleure. C’est entourée de personnalités du territoire, parmi lesquelles Romaric Daurier, le directeur du Phénix, et d’élus, tels Patrick Roussiès, ou encore Nathalie Lorette, que la directrice de la maison Pasolini lève le voile sur cette programmation 2017/2018 avec une nouveauté : « des work-shop agrémenteront chaque spectacle, l’occasion de discuter avec les artistes et d’entrer, d’un peu plus près, dans leur univers. », explique Charlotte Saletzky, du laboratoire des publics.
TAMPOEM # 2 où le rêve de K Sandra et les écoutes sonores.
Tampoem est né à l’université de Valenciennes en octobre dernier, «peut-on avec des tams et des gongs quand on est devenu musicien de sons écrire un poème ? » C’est une jolie histoire, comme toujours chez Pasolini, « une rencontre a tout bouleversé. Une rencontre avec le handicap a tout changé. Une rencontre magnifique… », confie Philippe Asselin, calme, souriant et débordant d’émotions dont on oserait à peine caresser l’intensité pour ne pas tenter de poser des mots sur un trouble qui ne se définit pas, qui juste se savoure intérieurement et rayonne sur l’extérieur…
« TAMPOEM est né une seconde fois d’une rencontre, une oreille particulière celle de K Sandra, une jeune fille rencontrée lors d’un atelier à l’Institut Médico Educatif de Jeumont, atteinte d’une maladie rare – on appelle ça comme ça. Elle a développé une sensibilité de l’oreille toute particulière.. », et voilà comment TAMPOEM #2 « est devenu une sorte de journal intime. »
Nathalie Le Corre revient sur la genèse du projet « Philippe Asselin a pensé cette création, le laboratoire artistique a évolué. C’est un point de pression entre le son, la poésie et le corps performance. Une création fondamentale. » En représentation du 17 au 20 octobre, cette création ouvrira les Instants Magnétiques du printemps 2018. Ces Instants qui avaient été annulés faute de moyens durant quelques années. « Pas un festival non, mais vraiment une plateforme sur laquelle travaille un collectif d’artistes. »
L’univers de Philippe Asselin est indissociable du travail de Nathalie Le Corre, ajouté de celui de Sophie Lepoutre, Pasolini offre La semeuse de rêves, en matinées scolaires du 4 au 15 décembre et en représentation le mercredi 13 décembre à 18h. «L’univers sonore de Philippe par son originalité et sa finesse, donne l’impression de respirer un autre air…celui de la poésie, du chant des oiseaux, du vent dans les roseaux, du bruissement de feuilles, de l’odeur de l’herbe mouillée après un orage d’été, du temps qui s’étire… »
Festival Nomade Le Carrefour International, du 11 mai au 10 juin 2018. Pasolini se fait terre d’accueil.
C’est Marie-Odile Raux, « la nomade de l’équipe » qui en parle, «c’est un endroit où le monde se rencontre. Ici est cultivé un autre art. La relation entretenue avec chacun d’entre vous. Les relations avec les artistes, des histoires oui, des partenariats qui se nouent, avec des collèges, l’IME de Jeumont… des ateliers qui réunissent de plus en plus de parents / enfants. »
Les artistes de cette 9e édition voyageront sur tout le territoire, élargi, avec une ouverture à Quiévrechain, la traditionnelle clôture au Phénix, les 9 et 10 juin. Un carrefour inédit parsemé de bienveillance, et de rencontres / spectacles dans le pays Solesmois et dans le Val de Sambre. « Le carrefour international se développe dans le temps mais aussi géographiquement, nous avons aussi rencontré une nouvelle génération d’éthno-musicologue ». Les prises de contact se prennent, le programme est attendu dès mars 2018.
2017 : Le Next Festival, déclaré par Xavier Bertrand, Président de la région Hauts de France, comme « festival d’intérêt régional. »
Après l’obtention en 2015 de l’EFFE Award désignant NEXT comme l’un des douze festivals les plus innovants d’Europe, cette 9ème édition du NEXT festival, du 09 au 25 novembre 2017, s’annonce remplie de pépites. Rendez-vous incontournable basée sur une plate-forme culturelle tenue à bras le corps par un partenariat incroyable entre des structures culturelles françaises, belges… dont le Phénix et l’espace Pasolini, le Next est the place to be du croisement des figures émergentes de la création contemporaine. «C’est un choix audacieux de rejoindre ces espaces nationaux qui sont partenaires. C’est l’affirmation de l’identité de ce lieu. Mais aussi un choix ambitieux de réunir nos diversités… » Nathalie Le Corre ajoute « la subvention Next par la région a changé beaucoup de choses. C’est un véritable second souffle pour ce festival né en 2008 et soutenu par les fonds européens ».
17 jours de festival, plus de 40 spectacles, danse, théâtre et performance, dont une vingtaine de spectacles internationaux (hors Belgique et France), plus de 70 représentations dont 5 à l’espace Pasolini. Y seront visibles «quatre chorégraphes, quatre artistes féminines, jamais venues ici, avec des performances sensibles, profondes, intelligentes » : Being de la danseuse et chorégraphe Bara Sigfusdottir, 25.06.76, un solo autobiographique d’Ayelen Parolin, et La Esclava où l’artiste est associée à Lisi Estaras, Ecce (H)omo de Paula Pi et Se sentir vivant de Yasmine Hugonnet.
Les mots de la fin à Nathalie Le Corre « il est important de développer ces territoires sensibles, l’art se positionne là, où l’on se sent humain. C’est toujours une chance de transmettre cela. Tout ce qui est rare est précieux, tout ce qui est précieux est fragile… »
Céline Druart