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Le champion Michel Bernard honoré

Sur Anzin, sa ville d’adoption, Michel Bernard a reçu les honneurs d’un complexe sportif à son nom. Un hommage fait a ce grand champion d’athlétisme français des années 60, une vie de sportif de très haut niveau, une autre d’élu de proximité, le tout passionnément !

Patrick Kanner, sénateur, et ancien ministre des sports : « Michel Bernard est une ancienne gloire de l’athlétisme français »

Pour les plus anciens, l’athlétisme français du demi-fond a été marqué par la rivalité entre Michel Jazy et Michel Bernard. Ce dernier a collectionné les performances, 10 fois champion de France de 1955 à 1965, champion d’Europe, 1er français champion des U.S.A, champion d’Angleterre, 7ème aux J.O de 1960 à Rome sur 1 500 mètres et 5 000 mètres, et 6ème aux J.O de Tokyo en 1964 sur le 1 500 mètres. L’autre fin limier du demi-fond, Michel Jazy, fut un artisan de ce duo de champion « voire duel pour les journalistes », souligne Alain Bocquet, président de la Porte du Hainaut.

« Les générations d’aujourd’hui n’imaginent pas la popularité de ce champion. L’ORTF, seule chaîne de télévision à l’époque, retransmettait les courses. A son retour des J.O, il était accueilli par des milliers de personnes de la Gare de Valenciennes à Anzin », commente Pierre-Michel Bernard, son fils, mais également maire d’Anzin, pas simple comme situation.

« Comme dans de nombreuses villes », Pierre-Michel Bernard

En réponse à des oppositions, le maire d’Anzin commente « il existe de nombreuses villes avec un bâtiment sportif baptisé Michel Bernard. Il m’a semblé qu’il était temps de le faire dans sa ville d’adoption. Par contre, je souhaitais baptiser notre nouvelle piste d’athlétisme, mais ma majorité municipale a choisi de rebaptiser l’ensemble du site sportif, ex Léo Lagrange, par Complexe Michel Bernard », déclare le maire d’Anzin.

Patrick Kanner, Pierre-Michel Beranrd, et Michel Bernard

Patrick Kanner, ancien ministre des sports, sénateur, a mis les mots justes là où il le faut. « Michel Bernard est une ancienne gloire de l’athlétisme français. Vous êtes une haute personnalité. C’est pourquoi, je suis venu avec la Grande Médaille d’or de la Haute Assemblée, la médaille du Sénat ! ».

Pour sa part, Alain Bocquet mettait en exergue « le coureur de fond, tu es un militant de l’athlétisme à une époque où tu travaillais dans l’usine d’Escaut et Meuse (Vallourec aujourd’hui), puis tu partais à l’entraînement tous les jours ».

C’était une autre époque assurément bien différente du statut de sportif de haut niveau dans l’ère moderne. Néanmoins, la performance chronométrique reste l’étalon suprême. « Sur le 1 000 mètres, son record établi sur une piste cendrée a été battu dans le Nord Pas de Calais seulement par Mehdi Balah, c’est dire le niveau « , explique Pierre-Michel Bernard.

D’autres personnalités présentes comme Laurent Degallaix, président de Valenciennes Métropole, et Fabien Roussel, député de la 20ème circonscription, n’ont pas connu cette glorieuse époque. « J’étais trop jeune, mais mon père m’a parlé de vos exploits. J’ai eu la chance de vous rencontrer comme jeune adjoint aux sports dans l’équipe de Jean-Louis Borloo. Vous m’avez conseillé, et j’ai appris beaucoup », souligne le maire de Valenciennes.

Fabien Roussel est sur le même tempo : « Mon grand père a même couru avec vous. Vos exploits ont une résonance dans nos têtes. En plus à l’époque, vous avez commencé à travailler à 16 ans suite au décès de votre père. Vous faisiez les 2X8 au sein de l’ex-Vallourec, puis l’entraînement une dizaine de fois par semaine ».

Michel Bernard, l’élu de proximité

Après sa carrière sportive émérite, Michel Bernard est devenu durant 20 ans le président de la ligue d’athlétisme du Nord Pas-de-Calais, mais également de la Fédération dédiée de 1985 à 1987.

Chaque orateur présent souligne le caractère « bien trempé, mais c’est sans doute ce trait de caractère qui a forgé son tempérament de champion sur les pistes », indique le plus informé sur la question, Pierre Michel Bernard. Visiblement, les soufflantes ont formé la jeune politique locale, ça débouche les oreilles parfois !

Alain Bocquet remercie l’élu de l’époque : « Moi, j’étais le parachuté de Lille. De suite, vous m’avez bien accueilli et soutenu. Avec Jean Degros (Basket), Jean Stablinski (Cyclisme), et vous même, vous étiez les 3 grands sportifs du territoire ».

Plusieurs mandats à son actif au sein du Conseil municipal d’Anzin, il est à l’origine, comme adjoint aux sports, de la création du tennis couvert, de la salle de sports polyvalente, et de la piste d’athlétisme achevée en 1991 « inaugurée par Roger Bambuck, ministre des sports à l’époque », explique le premier magistrat d’Anzin. D’ailleurs, la dite piste a été totalement revisitée pour un coût de 350 000 €. « Je remercie l’ancien sous-préfet de Valenciennes, Thierry Devimeux, pour le financement de cette réalisation à hauteur de 80% », précise Pierre-Michel Bernard.

La pointe humoristique de la journée s’est concentrée sur la  communauté de surprise des élus face « à l’absence d’une tribune au bord de cette piste d’athlétisme ». Le message communautaire fut parfaitement entendu par le président de Valenciennes Métropole, car « le foot, c’est Valenciennes, l’athlétisme, c’est à Anzin », conclut Pierre-Michel Bernard.

Dans sa 88ème année, Michel Bernard était très ému de cette cérémonie «  je ne mérite pas tout cela. Je vais continuer à me battre pour que le sport évolue, c’est ma passion« … et cela pourrait commencer par une belle tribune tout neuve !

Daniel Carlier

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