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Laurent Depagne : « Un maire dans la 19ème circonscription n’a aucune aide du député Sébastien Chenu »

Comme un écho à l’article diffusé dans la Voix du Nord- Valenciennes-Denain où Sébastien Chenu s’exprime, Laurent Depagne réaffirme ses principes politiques chevillés au corps. Son avenir d’élu s’inscrit dans une certaine cohérence politique locale comme nationale, histoire de ne pas succomber à une maladie, plus ravageuse que la grippe espagnole, comme l’amnésie politique !

Socialiste hier, socialiste demain

Avant toute chose, le maire d’Aulnoy-lez-Valenciennes tient à replanter son décor politique personnel : « Suite à la candidature de Benoit Hamon pour la présidentielle, il était impossible que je demeure au Parti Socialiste. J’ai donc quitté le P.S, mais je ne suis pas parti ailleurs, je reste socialiste ! Je crois profondément dans le débat droite/gauche, deux projets de société en opposition», ça c’est dit !

Bien sûr, l’état de santé de l’ancien parti politique au pouvoir inquiète. Pour autant, Laurent Depagne affiche son optimisme « je pense qu’il existe un espace politique, plus encore aujourd’hui qu’hier, entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélanchon ». Propos concret à la lumière des tergiversations de Laurent Wauquiez, un jour opposé à toute alliance avec le Rassemblement National, et de l’autre laissant des portes béantes pour un rapprochement sur une plate-forme politique commune. Une frange du parti LR partira un jour ou l’autre avec le Rassemblement National, le seul frein demeure quelques égos naviguant encore sur l’épiderme de la vie politique. Mais le fond de la marmite est bien là, ce qui laisse effectivement une place pour un parti sociale démocrate…. plus à gauche ! Sauf qu’il manque toujours une tête de pont, un leader en capacité de renverser la table, il n’existe pas à ce jour malgré certaines gesticulations livresques.

Ensuite, il est lucide « ce qu’il manque actuellement, c’est un programme au Parti socialiste. Toutefois, on ne va pas reprocher à Olivier Faure nos erreurs depuis 10 ans ». Outre un leader, il serait donc nécessaire de présenter un programme, une colonne vertébrale politique. « Les élus locaux sont en attente, les militants du P.S également. J’espère qu’il y aura un sursaut », conclut-il sur ce point.

« Sébastien Chenu n’est pas un élu de proximité », Laurent Depagne

Rappelons certaines vérités de terrain, en juin 2017, l’arrivée sans surprise au second tour de la législative de Sébastien Chenu dans la 19ème circonscription ne fut pas accompagnée d’un tir de barrage de tous les cadors politiques du Denaisis. Ce silence, malgré quelques lignes lapidaires de soutien à la candidate de LREM, restera une erreur politique indélébile .« Je fus un des seuls élus à soutenir avec force Mme Hebbar entre ces deux tours de la législative », assène-t-il.

Néanmoins, Sébastien Chenu est un élu de la République, et pourtant « ce n’est pas parce qu’il est élu démocratiquement que cela fait de lui un républicain. Je n’oublie rien du passé du Front National. En devenant un acteur majeur du Rassemblement National, Sébastien Chenu a épousé son histoire ». Très prisé sur les médias nationaux, le député de la 19ème est devenu mécaniquement un repère, une voix politique écoutée sur un territoire en souffrance. La problématique est que le discours sur un plateau télé, et sur le terrain du député de la XIXème « est très éloigné. Il a un propos pour les chaînes d’informations en continu, et un autre sur le terrain », commente le maire d’Aulnoy-lez-Valenciennes.

Concernant l’action sur la 19ème circonscription du député Sébastien Chenu, le propos est au vitriol. « Il s’agite sur les réseaux sociaux. Par exemple, il demande à la Sous-Préfecture la liste des subventions DTER (Fonds d’Etat ) et s’attribue le versement par l’Etat de proximité grâce à son action. La réalité est que c’est la municipalité qui a réalisé le dossier, et la Sous-Préfecture qui l’a instruit, il n’y est pour rien Sébastien Chenu ». Plus cocasse, sa communication sur Facebook  » il arrive devant la Marie d’Aulnoy, se prend en selfie devant, repart immédiatement, et insère un contenu sur Facebook  indiquant sa visite sur la commune. Sébastien Chenu n’est pas un élu de proximité, il papillonne sur le territoire. Un maire dans la 19ème circonscription n’a aucune aide du député Sébastien Chenu « , ajoute le maire d’Aulnoy-lez-Valenciennes.

Pour conclure sur une note culturelle afin de décrire l’action politique sur la 19ème de Sébastien Chenu, Laurent Depagne se réfère à Jean de la Fontaine dans sa fable « Le Coche et la Mouche », instructif. Le natif de Château-Thierry avait tout compris de la politique des siècles avant tout le monde !

Eh oui, avertissement aux citoyens pendant les prochaines élections municipales de regarder avec une extrême vigilance les contenus des réseaux sociaux des candidats politiques sortants ou postulants, la manipulation sans vergogne sera à l’ordre du jour ! Lisez la presse locale !

Maire, un lien sociétal

Sur le rôle du maire, le vice-président de Valenciennes Métropole reste perplexe face à la politique nationale. « La limitation du budget de fonctionnement pour les intercommuanlités et les grandes communes est scandaleuse (demain les petites ?). C’est un manque de respect des élus locaux. Pourquoi un maire élu n’aurait pas le libre arbitre sur ses choix budgétaires ? Si les administrés ne sont pas satisfaits, ils le sanctionnent à la prochaine élection ».

A la question qui fâche sur un déficit abyssal potentiel sans limitation budgétaire « je suis maire d’une ville qui a le plus réduit son endettement. De plus, l’opposition municipale, tout comme vos adjoints, sont présents également pour vous dire si vous dérapez », explique Laurent Depagne.

Ce sujet ramène la thématique de fond, quel est l’avenir d’une commune en France ? Le maire, simple coupeur de ruban, n’est plus maître de son destin financier. La tutelle financière de l’intercommunalité est prégnante, voire malsaine, et plus encore depuis l’avènement de la révolution administrative de la loi NoTRE ! « Il ne faut pas que le rapport de la commune se transforme comme celui d’un pays de l’UE avec l’Europe. Il ne faut pas trop distendre le lien entre le maire et le citoyen  ! », conclut Laurent Depagne.

Daniel Carlier

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