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Xavier Bertrand « l’Etat prépare l’assassinat d’Ascoval »

Coup de pression en direct du Conseil régional des Hauts-de-France, car les négociations concernant la poursuite, ou pas, de l’aciérie ASCOVAL patinent. L’inquiétude et la colère montent avec un ultimatum, il faut une décision claire d’ici le 24 octobre prochain !

Olivier Burgnies, porte parole pour les syndicats d’ASCOVAL : « Il faut que le Groupe Vallourec arrête de nous balader ! »

En compagnie de plusieurs maires, de parlementaires du Valenciennois, et des représentants syndicaux d’Ascoval à Saint-Saulve, la séance plénière du Conseil régional Hauts-de-France s’est interrompue pour un coup de menton a destination de l’Etat et du Groupe Vallourec.

L’échéance du tribunal de Strasbourg se rapproche, mais les tractations s’enlisent dangereusement. Deux attitudes inquiètent les syndicats, et les élus des Hauts de France… « Le Groupe Vallourec doit cesser de démolir le projet Altifort avec son jeu de chiffres. l faut que le Groupe Vallourec arrête de nous balader. Le projet Altifort est bon. Nous exigeons une table ronde avec l’Etat, la région, et le Groupe Vallourec avant mardi après-midi », explique Olivier Burgnies, syndicat CFDT, porte parole des syndicats d’ASCOVAL lors de cette manifestation au Conseil régional des Hauts-de-France.

Le président du Conseil régional des Hauts-de-France enchaîne : « Le représentant de l’Etat dans ces négociations fait tout pour faire échouer cette reprise par un industriel français. L’Etat prépare l’assassinat d’Ascoval. Pour réussir, il faut que le Groupe Vallourec soutienne pendant 18 mois, comme il était prévu en janvier 2017, l’entreprise Altifort afin qu’elle construise son train à fil. En janvier, le Groupe Vallourec était prêt à soutenir un repreneur pendant 7 ans. Là, il faut pleurer pour obtenir 18 mois. On marche sur la tête », assène Xavier Bertrand.

Qui plus est cette continuité industrielle ne s’arrête pas à Ascoval « à 281 salariés, mais à l’embauche d’autres salariés jusqu’à 414 emplois. Pour cela, il faut soutenir le projet Altifort pendant 18 mois, car si cette aciérie de proximité cesse son activité, la Tuberie s’arrêtera, Val-Dunes sur Trith Saint-Léger… toute la filière sidérurgique peut disparaître », ajoute Olivier Burgnies

« Nous exigeons une réunion conclusive avant mardi après-midi », Xavier Bertrand

Ensuite, le président de la région HDF va plus loin : « Vous allez voir, le 24 octobre prochain, le Tribunal de Strasbourg va reporter sa décision au mois de novembre, le temps de laisser Emmanuel Macron faire sa tournée des commémorations, notamment dans le Nord. A un moment donné, les beaux discours sur l’importance de l’industrie en France se confrontent au mur des réalités. Ensuite, on demande 18 mois, pas 18 ans, c’est un solde de tout compte pour Vallourec ».

Le besoin financier est parfaitement identifié. Alitifort a besoin de 35 millions sur 18 mois à travers un prix d’achat garanti de l’acier produit. Ensuite, 12 millions d’euros pour le train à fil, et 6 millions pour le social. Vallourec a réalisé 400 millions de déficit au 1er trimestre, alors que des concurrents directs en France ont fait 700 millions de bénéfices. « Il y a clairement un problème de management chez Vallourec », ajoute le président de la région des Hauts de France. »

Sur le timing très contraint, l’ultimatum est clair pour les syndicats comme pour Xavier Bertrand : « Nous exigeons une réunion conclusive avant mardi après-midi, pas une réunion pour ne rien dire. Il faut que l’Etat, et le Groupe Vallourec, expliquent leur choix. Nous, on croit dans l’industrie ! ».

« Je rencontre Emmanuel Macron ce vendredi 19 octobre, je vais lui parler de ce dossier« , conclut-il ! 

« C’est une chaîne de valorisation complète« , Cedric Orban, président d’ASCOVAL

Bien sûr, le président d’ASCOVAL a tenu à mettre en perspective le potentiel industriel de cette reprise de l’industriel français Altifort. « L’installation d’un train à fil va permettre de diversifier notre production d’acier. C’est une chaîne de valorisation complète d’amont en aval. Pour réussir, il faut une garantie de prix d’achat durant 18 mois. D’ailleurs, une usine comme Agrati à Vieux-Condé est prête à acheter une partie de ses besoins chez Ascoval ».

« Il faut une réponse avant le 24 octobre », Nacim Bardi

Les salariés d’ASCOVAl sont sous tension, Nacim Mardi, délégué CGT chez ASCOVAL répète à l’envie «  que nous sommes le sommet de l’iceberg, si ASCOVAl tombe, toute la filière en France peut sombrer, ASCOVAl est en amont de cette chaîne de production ».

Ensuite, il adresse un avertissement sans frais… jusqu’au 24 octobre  : « Si nous n’avons pas de réponse le 24 octobre, Emmanuel Macron va entendre parler de nous lors de son passage dans le Nord (en novembre) ».

Ascoval sera-t-elle le Florange d’Emmanuel Macron ?  Mille fois plus important que n’importe quel citoyen, quel qu’il soit, l’industrie française est sacrée… !

Daniel Carlier

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