1. Accueil
  2. Valenciennois
  3. L’ANRU 2, c’est parti à Valenciennes !
Valenciennois

L’ANRU 2, c’est parti à Valenciennes !

Après une première phase de rénovation urbaine grâce à l’ANRU 1 dès 2010, le quartier de la Chasse Royale à Valenciennes démarre une nouvelle mutation via l’ANRU II. Ce lundi 25 février, sous un soleil de printemps en février, une cérémonie symbolique de démolition a démarré sur la résidence de la Roseraie ( Visuel Pierre Tonneau et Laurent Degallaix).

Laurent Degallaix : « Aujourd’hui, c’est le coup d’envoi d’une grosse opération de rénovation urbaine »

Les quartiers de la ville de Valenciennes ont connu une rénovation spectaculaire, sous l’ère de l’ANRU 1, comme celui de Dutemple, et du Faubourg de Cambrai. Rattrapé de justesse à travers une enveloppe additionnelle sur l’ANRU 1, le quartier de la Chasse Royale s’est transformé également, mais partiellement. « Le vieux quartier de la Chasse Royale a connu sa transformation, aujourd’hui, nous démarrons un chantier sur dix ans dans le jeune quartier de la Chasse Royale. C’est le coup d’envoi d’une grosse opération de rénovation urbaine », souligne le maire de Valenciennes.

« Nous avons demandé une démolition anticipée de ce collectif », Pierre Tonneau

Face à la Résidence de la Roseraie, les habitants curieux étaient venus pour cette cérémonie symbolique. Evidemment, construite en 1963, cette résidence collective de 26 logements était devenue très vétuste. Deux responsables chez le bailleur SIGH, issu de la fusion V2H et La SA du Hainaut, précisent la fin de vie de ce collectif : « Nous sommes arrivés en mars 2017, il ne restait déjà plus que 19 locataires. Peu à peu, des dégradations, des squats, des actes de violence sont  apparus au sein de cette résidence de la Roseraie. Les 16 deniers locataires sont partis en juillet 2018 ».

Assurément, ces bâtisses étaient devenues une passoire thermique, et la coexistence entre squat et locataire étaient devenus compliquée. « C’est pourquoi, nous avons demandé une démolition anticipée de ce collectif, même si la convention financière de l’ANRU 2 n’était pas encore signée. Je remercie le Sous-Préfet de Valenciennes pour nous avoir facilité les actes administratifs », commente Pierre Tonneau, le président du Directoire de la SIGH, seul bailleur social sur cette opération de rénovation urbaine.

Cette phase de démolition, de facto de remise à zéro, prendra environ deux à trois mois. Ensuite, dans un temps plus long, ces 26 logements collectifs seront remplacés en 2022 par 13 logements individuels.

Ce nouveau chantier ambitieux s’inscrit dans le programme NPRU (Nouveau Programme de Rénovation Urbaine) initié par l’ancien premier ministre Manuel Valls. Improprement baptisé « ANRU 2 », mais « c’est plus lisible sur le Valenciennois », rétorque Jean-Marcel Grandame, ce nouvel opus national de la rénovation urbaine a vu « son enveloppe doublée par le gouvernement, nous sommes passés de 5 milliards à 10 milliards. Il y a quelque mois, nous étions au siège de l’ANRU afin de défendre le dossier sur le Valenciennois, retenu parmi les 200 quartiers en France, notamment à Valenciennes, Condé-sur-l’Escaut, Marly, et Anzin », indique Christian Rock, le Sous-Préfet de Valenciennes.

432 logements détruits, des réalisations de collectifs plus réduits, et des habitats individuels

Plus globalement, ce volet ANRU 2 va se décliner sur une longue durée pour les habitants du quartier de la Chasse Royale. « Vous êtes partis pour dix ans. En décembre prochain, il y aura la démolition de la Tour Jonas, (une barre rouge), puis un ensemble de trois tours (ensemble Mousseron) », poursuit l’édile de Valenciennes.

Comme souvent, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cette phase de l’ANRU 2 comprendra sur dix ans, 432 logements détruits, 288 logements réhabilités, et 120 logements neufs construits sur site. Point important à signaler, « nous privilégions le déménagement définitif, ce n’est pas une opération à tiroir ».

Justement, le peuplement de cette nouvelle transformation urbaine constitue un enjeu majeur. « Nous devons tendre vers une véritable mixité. Sur les deniers locataires de la Résidence de la Roseraie, 8 sont partis dans notre parc sur le Valenciennois, 1 sur Denain, 1 sur Lille, 1 sur Berck-sur-Mer, 1 dans un nouveau logement sur la Chasse Royale, et d’autres dans le parc privé », précise Pierre Tonneau. Ce propos mérite une précision technique. L’ANRU 1 avait une clause de peuplement d’au moins 50 % des personnes issues de ces logements détruits ou réhabilités au sein des nouveaux habitats, pas simple, d’où quelques initiatives visant une incitation des résidents, par tous les moyens, à rester au sein de leur quartier d’origine. C’était un gros enjeu financier pour les bailleurs de l’ANRU 1., presque malsain dans la démarche. Cet effet contre-productif a justement été supprimé dans la nouvelle version de l’ANRU, version Manuel Valls.

Avec un équipement culturel de qualité, l’Odyssée grâce au Conseil départemental, mais également un futur collège d’excellence, puis le prochain Groupe scolaire réunissant les deux écoles communales, un ensemble de commerces de proximité grâce à l’EPARECA, le quartier de la Chasse Royale sera absolument méconnaissable dans une décade, c’est le temps nécessaire d’une révolution de quartier.

Daniel Carlier

 

Print Friendly, PDF & Email
Articles Similaires