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Les pollinisateurs « en quête » d’identification au PNR Scarpe-Escaut

La préservation de la biodiversité constitue un enjeu absolu pour notre planète. A tous les niveaux, les bonnes pratiques, les bons gestes, voire les démarches d’identification des espèces en danger deviennent une priorité. Dans cette optique, le Parc Régional Scarpe-Escaut, et son binôme belge, Plaines de l’Escaut, lancent la 2ème opération « Les enquêteurs du jardin » relative au repérage des « insectes pollinisateurs »…. dans son jardin !

Les pollinisateurs sauvages, espèce en danger imminent !

En 2018, une première opération baptisée « Les enquêteurs du jardin » visait à compter les oiseaux des jardins. Des kits du parfait enquêteur, mais également des animations, étaient proposés aux habitants du PNR. « Nous avons eu 184 personnes participantes avec le kit et/ou aux animations pour cette première enquête », explique Astrid Dutrieu, en charge du programme « Terre en action ».

Bien sûr, la collecte des données d’une année « N » n’interrompt pas le processus pour autant. « Plus l’enquête est sur le long terme, mieux c’est. Une enquête s’enrichit au fil des années », ajoute Gérald Duhayon, directeur général adjoint du PNR.

Ces consultations participatives auprès de la population, diverses selon les territoires, intéressent de plus en plus les citoyennes et citoyens. « De 2011 à 2017, il y a une hausse de 154% de participation », précise le DGA.

Un garde-manger pour les pollinisateurs

Pour cette deuxième édition « Les enquêteurs du Jardin », le PNR Scarpe-Escaut et le PNR Plaines de l’Escaut en Belgique, proposent une investigation de proximité sur les pollinisateurs. En clair, l’objectif est de recenser le maximum d’espèces de pollinisateurs sur ce vaste territoire. Comme pour l’édition précédente, un kit complet est disponible, mais le programme des manifestations de sensibilisation s’est étoffé (fin de l’article).

Cette manifestation est soutenue par l’Europe à travers deux programmes Interreg « Terres en action » et Intereg Sapoll (http://sapoll.eu/sapoll/qui-sont-les-pollinisateurs-sauvages/)

« En 2019, nous sommes incapables d’établir une liste précise des espèces de pollinisateurs en danger ! », Gérald Duhayon

La famille des hyménoptères pollinisateurs est très variée, abeilles, bourdons, guêpes, mais également les mouches, les papillons…, et pourtant cela paraît incroyable « en 2019, nous sommes incapables d’établir une liste précise des espèces de pollinisateurs en danger ! D’ailleurs, ce sont les pollinisateurs sauvages qui sont le plus en danger ».

Quel est le danger réel pour l’espèce humaine ? Gérald Duhayon cite un exemple édifiant : « Les tomates, les melons, les kiwis… sont fertilisés par les pollinisateurs. En Asie, un pays avait détruit quasiment tous les pollinisateurs. Ils ont dû embaucher des personnes pour fertiliser à la main chaque tomate etc. ». Oui, la disparition de ces espèces de pollinisateurs déboucherait à court terme sur la fin d’un mode de vie, et bien plus dans la foulée !

Dans le viseur du sauvetage, les pollinisateurs sauvages « comme les bourdons travailleurs quel que soit le temps, contrairement aux abeilles de ruches ne sortant que quand il fait beau ».

« Laisser une partie de votre jardin en friche », Astrid Dutrieu

Dans le concert d’initiative en faveur des abeilles, des insectes en général, vous trouvez dans de multiples communes des hôtels à insectes… ! Comment dire, les membres du PNR ont vilipendé ces initiatives. « C’est un garde-manger pour les oiseaux, cela multiplie les facteurs de maladie, et parfois, ils sont positionnés sur des sites avec un non sens total, comme sur un rond point », lancent de concert les agents du PNR, et notamment Cécile Plumecocq, éco-garde au PNR.

La bonne attitude est de « laisser dans son jardin une friche avec des herbes hautes, des fleurs sauvages etc. Il faut semer une prairie fleurie», explique Astrid Dutrieu. Chaque année, une mise en lumière des agriculteurs laissant des « prairies fleuries » est organisée sur ces deux PNR, regroupant tout au plus une dizaine de participants, le chemin sera long dans le domaine.  

Ensuite, il est indispensable d’espacer les gîtes « entre les abris pour une famille d’insectes et une autre », ajoute Cécile Plumecocq . Donc, l’hôtel à insectes est pas essence un merveilleux produit marketing…, et rien d’autre.

Une photo peut beaucoup pour la nature…

Toujours dans la lignée participative, un programme de prise de photos s’inscrit dans cette démarche d’une meilleure connaissance des espèces. « Vous pouvez tout simplement prendre une photo d’un insecte dans votre jardin, et l’insérer sur la plate-forme pour une identification sur : « SPIPOLL » http://www.spipoll.org/identification-de-vos-insectes », explique Astrid Dutrieu.

Le contact pour obtenir un kit complet « Les enquêteurs du jardin » : Astrid Dutrieu, Parc Naturel régional Scarpe Escaut/ tel 03 27 19 19 70/ a.dutrieu@pnr-scarpe-escaut.fr

Daniel Carlier

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