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Le réseau de chauffage urbain s’invite à Denain

Hier, sur le site administratif provisoire du SIAVED a eu lieu la signature de la DSP pour un nouveau réseau de chauffage urbain sur Denain. Incontestablement, cela constitue un momentum important pour la politique de ce syndicat vers une diversification de ses ressources énergétiques.

Le SIAVED augmente son réseau de chauffage urbain 

Le CVE du SIAVED sur Douchy-les-Mines

Avant d’évoquer cette signature structurante, il faut rappeler le principe environnemental d’un tel mode de chauffe. L’Etat a imposé les usines d’incinération depuis 1976 ; ensuite la loi de 1992 a obligé ces sites à valoriser les déchets dix ans après. Donc, le SIAVED, mis sur les fonts baptismaux en 1977, s’est adapté à la législation avec ses 3 intercommunalités membres du syndicat.

Aujourd’hui, le CVE (Centre de Valorisation Energétique) du SIAVED a une autorisation d’incinération, donc de valorisation énergétique des déchets, de 80 000 tonnes. « Une demande à 120 000 tonnes est en cours d’enquête publique », précise le président du SIAVED.

« C’est un réseau d’énergie vertueux », Sylvie Jéhanno

Sylvie Jéhanno

Donc, mécaniquement, ce CVE dégage une énergie, une chaleur perdue, dite fatale. « Cette chaleur dégagée par l’usine d’incinération partirait vers les oiseaux, mais ici elle est captée pour partir vers un réseau de chauffage urbain. Nous appelons cela énergie de récupération (ou fatale) chez Dalkia », précise la Présidente Directrice Générale de Dalkia Sylvie Jéhanno.

Sur la ville de Douchy-les-Mines, un premier réseau de chauffage urbain est opérationnel. Ce dernier alimente pas moins de « 13 bâtiments administratifs et 1 500 logements. C’est la réalité appliquée du développement durable. Ce deuxième réseau de chauffage urbain montre l’engagement de la ville de Denain sur le sujet », explique Michel Véniat, le premier magistrat de Douchy-les-Mines.

Pour Solange Lemoine, adjointe à la mairie de Denain, ce nouveau réseau de chaleur « va bénéficier à l’Hôtel de Ville, le prochain Centre aquatique de Denain, le Centre Hospitalier de Denain, des logements, la ZAC des Pierres Blanches, etc. ». Sur ce déploiement, la PDG de Dalkia donne une quantité très concrète de la réduction d’émission de CO2 : « C’est comme si nous retirions 2 000 voitures (thermiques) du réseau routier, et plus précisément 4 000 tonnes de CO2 ». C’est concret ! La PDG rappelle quelques indicateurs si personne ne bouge sur le développement durable :  » On prévoit, dès 2050, des pointes de chaleur dépassant les 50° en 2050« .

Plus précisément, la chaleur récupérée représente « 86% de la chaleur du réseau de chauffage urbain installé sur Denain. Dalkia investit dans ce projet 8,5 millions avec le soutien du Fonds Chaleur de l’ADEME », poursuit Sylvie Jéhanno.

« L’objectif est le zéro déchet non valorisé », Charles Lemoine

Charles Lemoine

Sur un réseau de chauffage urbain « entre 8,5 km et 9,8 km suivant les parcours dans Denain, nous installons à travers l’entreprise Dalkia, bénéficiaire pour 20 ans de cette Délégation de Service Public, un second réseau de chauffage urbain après celui de Douchy-les-Mines », explique Charles Lemoine. Cette initiative est une résultante d’une réflexion « depuis 3 à 4 ans sur la diversification de nos ressources énergétiques« , poursuit-il. Aucun doute, l’utilisation massive de la chaleur perdue dans les usines, sous-terre, voire dans d’autres milieux, est mécaniquement une piste de diversification énergétique. 

Cette réalisation s’inscrit totalement dans la loi « Croissance Verte » de 2015 dont la ligne d’horizon est de multiplier par cinq la récupération de chaleur fatale d’ici 2030. « A travers ce nouveau réseau de chauffage urbain, cette hausse de notre capacité du CVE, nous visons également à réduire notre taux d’enfouissement. L’objectif est le zéro déchet non valorisé », ajoute le président du SIAVED.

Le calendrier de ce chantier écologique est calé sur Denain… « après les élections municipales de 2020. Le début du chantier commencera mi-2020 avec une mise en exploitation en 2021 », conclut Charles Lemoine.

Et pourquoi cette initiative ne pourrait-elle pas devenir obligatoire pour tous les CVE ? Cela serait une suite logique du processus d’incinération. En résumé durable, nous ne sommes pas devant un cycle parfait, mais plus si loin… !

Daniel Carlier

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