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Ali Benyahia, l’enfant de Fénelon « veut balayer les clichés sur Beuvrages »

L’élection municipale rentre dans son dernier mois de campagne, le momentum où tout se détermine chez l’électeur indécis. A Beuvrages, Ali Benyahia, adjoint de la majorité sortante, a choisi de présenter sa propre liste « Faire ensemble ce qui nous rassemble » rendant encore plus incertaine l’issue de cette bataille entre trois listes à gauche sur l’échiquier politique, pas banal !

Ali Benyahia : « Mon Parti est celui des citoyens »

Tout d’abord, le candidat tient à rappeler son ancrage dans cette ville : « Beuvrages, c’est ma passion ! ». Son enfance est étroitement liée à cette commune naissante dans les années 60. « Je suis né près du Pont de la Bleuse Borne sur Anzin. Un an plus tard, comme mes grands-parents, mes parents sont venus s’installer sur Beuvrages, rue Renoir », explique-t-il. Ce rappel vise à battre en brèche une critique récurrente de ses concurrents à son endroit. « Oui, j’habite à La Sentinelle où j’ai pu faire construire en 1999. Néanmoins, André Lenquette m’a fait confiance comme adjoint en 2001, j’étais également Vice-Président au sein de Valenciennes Métropole, puis en 2008 toujours comme adjoint, et aussi vice-président au sein du SITURV, et encore en 2014, puis en 2016 avec Mme le Maire », déclare Ali Benyahia, 54 ans, enseignant au Lycée du Pays de Condé.

La crise industrielle et l’ANRU

Cette commune a mesuré ô combien l’impact de la fin de la sidérurgie dans le Valenciennois. « Alors, la commune de Beuvrages est devenue une zone de non droit, délinquance, drogue, alors qu’il existait un bien vivre ensemble avant. A cette époque, on commençait déjà à casser les collectifs dans le Valenciennois, et Beuvrages récupérait tous les cas difficiles », commente-t-il. Heureusement, dans les années 80, un premier programme de rénovation urbaine émerge dans l’horizon brumeux de cette commune champignon. Elle est à l’initiative du député du Parti Socialiste Hubert Dubedout (d’où la salle éponyme).

Ensuite, la rénovation urbaine se marie avec l’ANRU 1 et le Président de Valenciennes Métropole, Jean-Louis Borloo. « Tout le monde se souvient du voyage itinérant en bus où nous avons visité le territoire avec Jean-Louis Borloo. Suite à notre sollicitation, André Lenquette et moi même, Jean-Louis Borloo nous a reçu afin d’exposer notre projet. Sa décision fut celle de passer certains quartiers de Beuvrages d’intérêt communautaire. Certains ont pensé à l’époque que c’était de la cosmétique, mais peu après l’ANRU avec 110 millions d’euros est arrivé sur Beuvrages », indique Ali Benyahia.

Le coup de pinceau urbain est gigantesque, le Parc Fénelon et le Parc Ruisart, pléthore de logements dans différents quartiers en « ouvrant les quartiers les uns sur les autres. Il n’y avait pas de lien entre des espaces urbains. Néanmoins, nous avons l’impression que la population ne s’est pas appropriée ces transformations », commente le candidat.

Comme 1er adjoint, Ali Benyahia s’est vu confier en 2018 une délégation au développement économique : « J’ai obtenu le maintien de l’Intermarché sur Beuvrages. Puis, nous avons travaillé étroitement avec EPARECA pour installer de nouveau du commerce de proximité, Place de la Paix notamment. Enfin, j’ai réussi à obtenir une dérogation pour un prolongement du FISAC jusque fin juin 2020 ».

Beuvrages ou la rénovation urbaine inachevée

Ensuite, en 2012/2103 au moment où les prémices d’un ANRU 2 envahissaient le Valenciennois telle une volute bien difficile à maîtriser « on nous a fait comprendre à l’intercommunalité que la commune de Beuvrages avait déjà été bien servie. Il fallait laisser la place aux autres communes même si nous étions en veille », précise Ali Benyahia.

Pour autant, les projets ne sont pas mis sous le tapis. Il y a encore beaucoup à faire. Déjà, dans le quartier Fénelon, une série de logements individuels repris par la foncière logements sera livrée courant 2020 après de nombreux retards, dégradations d’un chantier en stand by etc. Ensuite, les fameux « Jardins de Jeanne » dans le quartier centre-ville avec un nouveau projet présenté fin 2019 en Conseil municipal, un dossier déchiqueté par l’opposition, la tête de liste Michel Domin. 

« Un nouveau permis de construire est en phase d’instruction. C’est l’opérateur « Pierre et Territoires » à travers lequel nous voulons réussir une mixité sociale, une nouvelle politique de peuplement », explique Ali Benyahia.

Plus globalement sur le volet logement « il faut rediscuter avec SIGH pour une véritable dynamique de l’habitat post ANRU », conclut-il sur cette thématique centrale à Beuvrages.

« Travailler l’image de Beuvrages », Ali Benyahia

Hôtel de Ville de Beuvrages

Le pilier du projet communal du candidat repose sur « le mieux-vivre ensemble. Il faut travailler notre image. Je veux balayer les clichés sur Beuvrages. On peut vivre à Beuvrages, bien vivre à Beuvrages, et y investir, car vous pouvez acheter et revendre votre logement », déclare le candidat.

L’image passe également par la convivialité dans les quartiers, le bien-vivre ensemble : « Il faut relancer des fêtes dans les quartiers, la fête des voisins, une vie culturelle, et en préservant une grande qualité de service pour la population ».

La sécurité

Deux objectifs sont affichés par le candidat. Premièrement, il veut revenir « à l’origine de cette police intercommunale. Initialement, elle devait travailler sur les limites communales, sur les 400 mètres environ des points de jonction. Il faut revenir vers ce choix d’origine », explique Ali Benyahia.

Ensuite, la violence routière est très présente sur cette commune. « La réponse n’est pas forcément pénale. Il faut un maire en capacité de discuter, la médiation peut être très bénéfique », précise-t-il.

Le poids de la dette

Un fait budgétaire tangible est le poids de la dette dans la commune de Beuvrages, notamment sur le coût généré par la salle Dubedout… « Nous devrons pendant trois ans réduire notre dette publique, puis nous pourrons mettre en oeuvre notre programme. Il sera prochainement distribué. A ce titre, une réunion publique se déroulera le mercredi 11 mars, à 18H30 salle   Dubedout », poursuit le candidat.

« Le vainqueur sera celui le plus proche de la population », Ali Benyahia

Comment cette division est-elle née au sein de la majorité ? « Un propos désobligeant a été tenu en mars 2017 contre Mme le maire. On m’a reproché de ne pas l’avoir défendu. Dès ce jour, elle a indiqué qu’elle ne se représenterait pas. Dominique Mary s’est déclaré comme candidat et moi j’ai annoncé porter une candidature également. C’était il y a 3 ans », précise Ali Benyahia.

Concrètement, trois ans en terme de temps politique est une éternité, mais « j’ai réalisé mon mandat jusqu’au bout comme 1er adjoint », précise-t-il. Néanmoins, chacun a suivi sa route. « J’incarne le même esprit qu’André Lenquette. J’ai eu des témoignages des Beuvrageoises et Beuvrageois », explique  Ali Benyahia.

Concernant les deux listes concurrentes à gauche, en l’occurrence celle de l’opposition emmenée par Michel Domin. « Depuis 2008, c’est un élu constamment négatif. Il ne fut jamais une force de proposition. En fait, son management serait celui qui est place en ce moment au sein de la Mission Locale ! », comment-t-elle.

Enfin, la liste avec le plus d’élus de la majorité actuelle, celle de Dominique Mary.  » Il a eu une action complètement invisible vis à vis de la population. Beuvrages ne doit pas être uniquement dirigé par un Directeur de Cabinet. D’ailleurs, le vainqueur sera celui le plus proche de la population ».

Pour sa part Ali Benyahia ne renie pas ses valeurs de gauche. « J’ai milité au Parti radical de gauche, mais mon Parti est celui des citoyens ». Il rappelle également son empreinte vertébrée. « Je suis un défenseur de la laïcité. Nous sommes ensemble pour vivre ensemble. Ensuite, dans le privé, chacun a ses croyances que je respecte. Cela est nécessaire dans une ville avec une forte densité de population, 6 800 habitants sur un très petit périmètre », précise Ali Benyahia.

Donc, avec trois listes de gauche sur la ligne de départ, la question est de savoir si une alliance est possible au second tour entre deux anciens membres de la majorité. La réponse fuse… « je ne tricherai pas avec les Beuvrageois ! », ça c’est fait !

Pour conclure, Ali Benyahia s’engage avec humilité dans cette campagne de proximité : « Je suis un outsider face à deux grosses écuries (politiques) ! » rien n’est moins sûr, car personne n’est l’outsider de sa propre destinée… !

Daniel Carlier

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