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Dr Franzoni : « Ce vaccin a été testé dix fois plus »

Au Centre Hospitalier de Valenciennes, la campagne de vaccination a démarré ce mercredi 06 janvier avec les premiers soignants bénéficiant du vaccin américano/allemand Pfizer/BioNTech contre la Covid-19, et aujourd’hui à travers la vaccination en live d’Armand Audegond, 1er adjoint de la ville de Valenciennes, et Rodolphe Bourret, Directeur général du CHV. Comme un clap de départ, une dynamique organisationnelle s’est mise en place depuis le début de la semaine entre le CHV et les acteurs santé hors les murs.

Etienne Cousein : « Quel soulagement énorme d’avoir ce concentré de technologie en main »

Le premier de cordée pour cette communication est Etienne Cousein, chef de service du pôle pharmacie au CHV. Après avoir reçu 4875 vaccins ce mardi 05 janvier, le CHV est « dans un emballement organisationnel avec un périmètre élargi sur les personnes cibles, les soignants de plus de 50 ans (pompiers, auxiliaire de vie, ambulanciers…), mais également dans les EHPAD publics. C’est un enjeu de santé public, il faut sortir de ce cauchemar », commente Etienne Cousein.

Ensuite, ce professionnel poursuit en soulignant le circuit : « Nous livrons les autres hôpitaux publics du GHT du Hainaut (Groupement Hospitalier de Territoire), mais également les EHPAD publics (Valenciennes, Denain, Saint-Amand, et Le Quesnoy) où la vaccination va démarrer également cette semaine. Je pense que dès la fin de la semaine, nous aurons vacciné 500 personnes ».

Ensuite, les acteurs de soins de ville constituent l’autre maillon indispensable à une vaccination dans toutes les couches de la population. « La coopération entre le CHV et la médecine de ville avait déjà commencé sur les tests. Elle se poursuit avec la vaccination. Dès lundi, une coopération s’est mise en place immédiatement entre le CHV, les médecins, les infirmiers, les pharmaciens… », commente le Dr Franzoni, représentant du CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé) sur le Hainaut.

A ce titre, en sus d’un espace de vaccination au sein de l’Hôtel Dieu du CHV, un autre local est dédié aux libéraux. Il sera situé au RDC de l’établissement Jean Stablinski avec des plages horaires très larges. Tous les professionnels de Cambrésis, Maubeugeois, et Valenciennois peuvent venir se faire vacciner ici.  » Nous avons déjà en 24h près de 70 demandes de médecins libéraux. Ils peuvent prendre un RDV sur la plateforme Doctolib « , indique le Docteur Franzoni, médecin libéral à Raismes.

« La puissance de l’étude PFIZER », Jacques Franzoni

Ensuite, l’autre sujet du moment est le mouvement anti-vaccins « que l’on entend sur les réseaux sociaux plus que les personnes favorables », commente Armand Audegond, Président du Conseil de Surveillance du CHV, et 1er adjoint de la ville de Valenciennes.

En effet, il faut déminer, informer ! « Il existe encore des pensées avec des informations totalement fausses. Le manque de recul, c’est faux ! Cette recherche de vaccin a fait l’objet d’une immense méthodologie. La puissance de l’étude de PFIZER est la plus importante de l’histoire de la vaccination. A titre d’exemple, le vaccin que nous injectons à nos enfants de deux mois a bénéficié de 35 000 cas cliniques, ici, c’est 45 000. Ce vaccin a été testé dix fois plus que celui évoqué ! Au 07 janvier, il y a eu 16 millions de doses injectées dans le monde, et il n’y a pas plus d’effets secondaires qu’un autre vaccin », précise Jacques Franzoni. Cette nuit, une étude sur 7 millions d’injections du vaccin dans le monde révèle qu’une personne sur 100 000 fait l’objet d’un effet secondaire quel que soit son degré.

ADIL, association d’infirmiers, travaille également à cette coordination des acteurs de santé. A travers la voix de Rémi Kasprzyk, le Président de l’association, ces acteurs de santé veulent s’impliquer au maximum dans cette campagne au long cours. En effet, la phase grand public de cette vaccination devra assurément mobiliser tous les acteurs de santé du territoire.

« Les élu(e)s doivent rassurer les gens », Armand Audegond

Par définition non obligatoire, la vaccination nécessite un consentement du patient, Etienne Cousein le rappelle avec force. « Chaque personne vaccinée doit consentir à celui-ci. Bien sûr, les premiers vaccinés sont motivés, et il n’y a pas besoin de convaincre. C’est plus difficile dans les EHPAD où la personne peut être sous tutelle…, le recueil du consentement est plus long. Ensuite, sur un public plus large, il faudra informer et tenter de convaincre », indique Etienne Cousein.

C’est pourquoi, le démarrage grandeur nature de cette campagne de vaccination hors norme nécessite une interaction maximale. « Je suis très satisfait de la synergie entre le CHV et les autres acteurs de santé afin de mettre en oeuvre une vaccination rapide et bien organisée. Il faut rassurer les gens, et c’est vrai qu’il y a eu un déficit de communication sur ce point alors qu’une solution est là face à nos contraintes quotidiennes. Bien sûr, le risque zéro n’existe pas comme pour tout vaccin ! Toutefois, les élu(e)s doivent rassurer les gens », explique Armand Audegond.

Concernant sa casquette de 1er adjoint de la ville de Valenciennes, il mentionne « le maire n’a pas souhaité faire un effet d’annonces même si, comme le maire de Saint-Amand, l’objectif est d’accélérer les choses », ajoute-t-il. Par contre, la connaissance communale de la population est précieuse. « Nous pourrons fournir via notre CCAS des données avec les personnes âgées les plus fragiles. Ensuite, dès qu’il sera possible (aucune date à ce stade), nous mobiliserons toutes les gymnases, voire les salles communales pour cette phase de vaccination grand public », poursuit-il.

« En étroite coopération avec l’ARS », Rodolphe Bourret

Rappelons que la condition sine qua non d’une vaccination impose la présence d’un médecin de ville ou hospitalier compte tenu que c’est un primo-vaccin. A la différence d’un renouvellement d’un vaccin anti-grippe, une première vaccination implique la présence directe d’un médecin aux cotés d’un infirmier ou d’un pharmacien. Ensuite, les femmes enceintes sont à ce stade exclues de la vaccination, et les personnes déjà atteintes par le COVID-19 sont vaccinables que trois mois après.

Quand je vois l’engouement des médecins libéraux ces premiers jours à se faire vacciner, cela rassure sur l’engagement de cette corporation !

Bien sûr, le CHV n’agit pas seul. « Nous travaillons en étroite coopération avec l’ARS (Agence Régionale de Santé) des Hauts-de-France. Nous sommes le relais de l’ARS au niveau des consignes de vaccination, et de distribution, en l’occurrence sur les personnes les plus à risques », commente le Directeur général du CHV, Rodolphe Bourret.

Enfin, le Président du CME (Commission médical d’établissement) du CHV, dans les 6 premiers vaccinés au CHV, conclut « nos soignants ont été traumatisés par la gravité de cette pathologie au printemps et à l’automne. Je suis contacté même par des acteurs de santé de moins de 50 ans »…, et pour sourire un peu « aucun effet secondaire pour les six vaccinés d’hier ! ».

Daniel Carlier

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