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Le temps long furieusement urgent à Raismes

Amorcé durant le dernier mandat municipal en 2017, Aymeric Robin et l’équipe municipale poursuivent une stratégie au long cours pour une nouvelle écriture urbaine, écologique, commerciale, et citoyenne au sein de la ville de Raismes. Dans cette optique, le maire a voulu expliquer le déploiement de cette démarche balisée par des conseils externes apportant une plus-value, une vue d’ensemble, comme un immense tricot où chaque maille compte.

De la pensée individuelle à la décision partagée… 

Rendez-vous était donné au sein de la Médiathèque de Raismes, car cette dernière réhabilitée de fond en comble fut achevée début mars 2020. « Nous n’avons pas pu communiquer pour cette ouverture. Aujourd’hui, nous avons un salon où nous développerons les livres audio, un salon 3D, un espace pour les touts-petits, etc. Durant cette crise sanitaire, nous avons développé le Clic and Collect et le portage à domicile. Cette rénovation complète est adaptée aux enjeux d’aujourd’hui », explique le maire. Située sur l’Avenue Henri Durre, difficile de faire un miracle sur l’aspect extérieur, mais l’aménagement intérieur vaut le détour incontestablement.

Bien sûr, cette crise sanitaire a complètement modifié l’exécution d’un mandat municipal. Comme dans toutes les communes, des interrogations légitimes se font jour concernant la conduite des Grands Projets. « La gestion du quotidien a retardé les grands projets. Pour autant, nous avions donné la parole en 2017 aux habitants sur un schéma de transition urbaine pour notre projet Raismes-2032 », précise le maire

2021 sera de fait une année de mise en place. Après cette première phase d’étude, la commune de Raismes travaille avec les cabinets Colas, spécialisé en démocratie participative, et l’Atelier Polis concernant le Plan Paysage.

« 2021, année de la participation citoyenne », Aymeric Robin

Dans les chantiers urbains à l’horizon, la redynamisation du quartier centre-ville s’avère copieuse. En effet, l’édile réfléchit à un périmètre beaucoup plus vaste que le stricto sensu centre bourg. « Il comprend le centre-ville, la Gare SNCF, le Parc de loisirs Porte du Hainaut, et l’espace de la Fonderie Lamoitier à travers une requalification de cette friche », précise le maire.

Dans ce cadre, les aspirations des administrés sont importantes dans le choix étape par étape. A travers un cahier des charges très ciblé sur l’interaction citoyenne, le cabinet COPAS a été retenu pour optimiser la participation citoyenne. « C’est une mission courte sur 9 mois, mais nous avons répondu compte tenu de son objet en phase avec nos valeurs. En effet, nous sommes une coopérative. Ensuite, nous connaissons bien ce territoire puisque nous avons déjà travaillé avec la CAPH, la CAVM, voire les centres sociaux via l’ACSRV », explique Samuel Thyrion.

Ensuite, la mission de ce cabinet conseil est de montrer le meilleur chemin vers une participation citoyenne maximale. « Il y a eu déjà pléthore d’actions pour améliorer la participation, mais nous apporterons une méthode dans l’organisation de celles-ci. On passe de la simple information, de la consultation, du partage à la codécision », commente Samuel Thyrion.

Le GAP est monumental dans la mise en oeuvre d’un programme municipal où vous avez potentiellement une hiérarchie dans le rapport aux électrices/électeurs. De la simple information citoyenne, à la participation active, et l’ultime étape la codécision. Cette mission peut aussi amener un public nouveau vers la sphère publique. « Des études ont démontré que les jeunes dans l’année de leur 18 ans, non inscrit sur une liste électorale, à 80% ne participeront jamais un scrutin électoral », indique Samuel Thyrion. C’est pourquoi, l’importance de capter l’attention collective d’un maximum de citoyens revêt autant d’une démarche locale que d’un bien public.

«  2021 sera l’année de la participation citoyenne », met en avant Aymeric Robin, car en plus du Cabinet Copas, l’Atelier Polis élabore sur cette même durée un Plan paysage. « Nous constatons que la ville tourne le dos à la forêt, et elle-même tourne le dos à la cité. Nous voulons créer un chemin vers le centre-ville », précise le maire.

Pour sa part, Rachelle Ringer, de l’Atelier Polis, balaye toutes les cartes sur la table : « Une forêt, un passé minier, un terril, la cité Pinson, et une réserve de biodiversité. Ensuite, il faut un diagnostic, puis un plan d’action partagé avec la population, car cette ville a beaucoup de visages ! ».

Cette démarche d’études préalable s’inscrit dans une logique : « Nous aurions pu recevoir étude après étude sur les différents projets sans lien entre eux. Par contre, ces apports du Cabinet Copas comme de l’Atelier Polis apportent une cohérence entre tous ces projets », déclare la DGS de Raismes.

« Commerce subi ou choisi », Aymeric Robin

Concernant l’aménagement du Centre-Ville, le projet doit s’engager concrètement avant le 31 décembre 2022, car « nous avons 80% de subventions pour la rénovation du centre-ville, et 50% pour les études. Nous avons été retenus par la Région Hauts-de-France comme lauréat pour l’aménagement d’un centre-bourg », commente Aymeric Robin.

Des remontées suite à la consultation locale sur un futur aménagement expriment le besoin d’un aménagement plus attractif avec plus de services. « Vous pouvez mettre les meilleurs commerçants du monde sur un site, si vous n’avez des services autres, vous n’aurez pas cette attractivité. C’est toute la différence entre un commerce subi ou choisi, la notion de temps choisi », explique Aymeric Robin.

Dans la suite logique, le maire veut « implanter une Maison pluridisciplinaire de santé sur le site du château Thibaut. Plus précisément, la CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé) du Hainaut avec le Dr Franzoni pourrait s’implanter dans ce lieu. La santé est un point de vigilance sur la commune même si nous ne sommes pas dans un désert médical, nous devons anticipé les départs en retraite des médecins libéraux », ajoute-t-il.

Energysprong et R-Lab

La ville de Raismes s’est inscrite dans une démarche Energysprong, une initiative globale écologique « où les 3 écoles des années 50/70 connaîtront une rénovation énergétique, Anne Godeau, Joliot Curie, et Paul Langevin », précise Aymeric Robin.

Plus perché, la création d’un lieu de démocratie participative où les administrés pourront réfléchir, élaborer, voire présenter leur projet. « On envisage l’implantation de ce lieu dans le Château Mabille au sein d’un écrin de verdure », poursuit le maire.

Halte ferroviaire…. !

Dans les cartons figure en bonne place la volonté d’obtenir de la région des Hauts-de-France une « halte ferroviaire à la gare de Raismes. J’étais très surpris d’apprendre que le trafic voyageurs avait augmenté de 25% entre 2015 et 2019. Nous voulons que cette station soit un arrêt entre le Lille/ Valenciennes/Paris (actuellement unique axe Valenciennes-Douai). C’est une décision du Conseil régional, et j’attendrai l’issue du prochain scrutin pour aborder la nouvelle gouvernance », commente Aymeric Robin.

«  On attend des preuves d’amour de l’Etat », Aymeric Robin

Si le plan RBM (Renouvellement Bassin Minier) initié par Bernard Cazeneuve le 07 mars 2017 est consacré à la rénovation thermique des logements miniers, ce n’est ni une fin ni un commencement d’une approche sur les quartiers miniers. « Cela concerne également le cadre de vie. Certes, le quartier Sabatier est concerné avec un programme de 193 logements miniers, via le bailleur SIA, mais également par Maisons et Cités sur 580 logements, mais nous avons tous les espaces publics. Le coût estimé est de 16 millions d’euros pour la rénovation des espaces publics sur ce quartier minier, et à ce stade nous négocions avec l’Etat. On attend des preuves d’amour de l’Etat », conclut le maire.

Daniel Carlier

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