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A Valenciennes, la gauche écologiste vilipende un « maire casseur » des services publics

Après une année sociale mouvementée, 2024 s’inscrit presque comme une phase d’attente politique dans la perspective des municipales en mars 2026. Pour autant, le quotidien des Valenciennois se poursuit avec des réalités dures et complexes ; l’opposition municipale de gauche décrypte cet état des lieux décapant.

Cette invitation aux voeux 2024, au 1er étage du Café de Paris, proposée par l’opposition municipale, la seule « véritable puisque la Droite est totalement disparue, Didier Legrand n’est plus là, mais touche toujours son indemnité comme élu communautaire. Nous espérions pourtant l’arrivée de Marion Peretti (quid en 2026) », tance Luce Troadec. Ensuite, elle fustige la complaisance présumée de l’extrême droite avec « presque une scénaristaion des questions permettant au maire de dérouler ses réponses »… « C’est la brosse à reluire pour Laurent Degallaix », ajoute Nathalie Lorette. « Qui rédige les questions ? », s’interroge Pierrick Colpin.

Bref, Luce Troadec plante le décor politique : « Nous sommes la seule opposition. Nous travaillons ensemble même si nous ne sommes pas d’accord sur tout (EELV, LFI, PS,PCF, et Génération S) ». « Les conseils municipaux durent moins d’une heure en moyenne. Il n’y a pas de débat suite à nos interventions. II y a une absence totale de démocratie participative, les réunions publiques sont des temps d’informations sans aucune consultation préalable », poursuit Quentin Omont.

Tout chose étant égale par ailleurs, avant de parler d’une analyse de la politique locale sous le prisme de l’opposition municipale, reprenons les données sur la table pour cette prochaine élection municipale. Sauf erreur, le Rassemblement National, l’extrême droite, pourrait être représentée par Laurent Lasselin, carté RN, et pas franchement dans la complaisance locale. Ensuite, la fenêtre de tir du maire sortant, pour cette municipale 2026, est assez réduite et large à la fois. Laurent Degallaix peut essayer de fédérer le centre droit, l’UDI avec seulement 5 députés à l’Assemblée nationale dont Béatrice Descamps (21ème), un micro-parti avec des électeurs réunis dans une ancienne cabine téléphonique, Les Républicains en décomposition avancée, voire un peu de majorité présidentielle version le parti « Horizons ». Autre solution, le maire de Valenciennes peut s’engager, et pas après les municipales 2026, dans l’équipe d’une candidature présidentielle comme celle d’Édouard Philippe, compte tenu qu’il est son référent Hauts de France, mais le retour de Xavier Bertrand à la conquête présidentielle, soutenu peut-être par un ami proche, Gérald Darmanin démissionnaire après les J.O de Paris 2024, est aussi une option nordiste très tentante. En clair, le bulletin de vote municipal se fera à la fois sur un bilan 2020/2026, mais tout autant, voire plus, sur l’affichage politique proposé où à ce stade l’opacité est la seule lecture politique pour l’édile de Valenciennes. Pour cette élection municipale 2026, à l’image de cette élection européenne dont l’impact national sera inédit, la nouveauté pourrait être une prudence politique rédhibitoire. Qui ne dit mot consent ou s’oppose, on perd dans les deux cas de figure, n’est pas Jean-Louis Borloo qui veut et les briques ne votent pas !

En face, les leaders des partis de la NUPES sont à l’aise dans leur mode de fonctionnement. « On ne parle plus de la NUPES », lance Luce Troadec comme si ce contrat politique était déjà du passé « nous parlons de la gauche écologiste. Notre souhait est de partir ensemble en 2026 quelques que soient les consignes nationales (LFI,EELV, P.S, PCF, Génération S) », ajoute-t-elle tout « en respectant les demandes de nos sections locales. Nous n’allons pas accuser le maire d’un manque de démocratie locale et ne pas l’appliquer. Toutefois, cette union est le souhait de la base », indique Nathalie Lorette.

« Notre bloc municipal déplaît à Laurent Degallaix », conclut José Pressoir comme une reconnaissance implicite d’une contestation impensable, inconcevable… « et une modération des réseaux sociaux de Laurent Degallaix très efficace, les commentaires négatifs restent moins d’une heure et les auteurs sont bannis (du réseau social) immédiatement », ajoute-t-il. 

Enfin, sur ce volet élection, l’action judiciaire à l’endroit du maire de Valenciennes, plusieurs dépôts de plainte en cours, interviendra-t-elle avant ou après les élections municipales, relaxé ou condamné de nouveau. En, effet, déjà condamné dans l’affaire V2H, une inéligibilité est tout simplement sur la table à l’instar de l’ex maire de Toulon, Hubert Falco, gros débauchage de la majorité présidentielle, démis de ses fonctions en avril 2023. 

« un commerce durable », Quentin Omont

Le point d’orgue du courroux de l’opposition municipale est l’action sociale de la majorité municipale. Clairement, le choix de l’économie, comme toutes les communes, s’impose, car les recettes sont en baisse, les dotations d’Etat plus réduites, mais cette ligne budgétaire partagée amène des choix différents suivant les collectivités locales. 

Pour l’opposition municipale, « Laurent Degallaix est le casseur des services publics, plus de service à la personne, l’abandon de l’école d’art supérieure d’art, ... », tance Nathalie Lorette. Sur le volet social, la « hausse de 100 000 euros du budget du CCAS permet juste de revenir au niveau 2018 », ajoute-t-elle. 

Sur le volet culturel, la vente du Mont de Piété au privé, malgré un mensonge de la campagne municipale 2014, la fin de Valentiana Orchestra, l’abandon de l’ESAD de Valenciennes dont la renommée fait partie de la réputation culturelle de Valenciennes, etc., constituent le bilan du maire sortant. Ce choix local sera peut-être masqué par la rénovation très lourde du Musée de Valenciennes, un projet sans doute magnifique in fine !

Sur le volet commerce, Romain Ambert, analyse la température actuelle. Tout d’abord, il y a un climat exogène incontestable. Le « Quoi qu’il en coûte » a sauvé des milliers d’entreprises, mais a aussi prolongé l’activité de TPE/PME déjà en souffrance. Depuis septembre 2022, et surtout en 2023, les dépôts de bilan de ces entreprises de petite taille pleuvent. Un magistrat consulaire précise en coulisses « les dirigeants n’essayent même pas une mesure de sauvegarde ou autre délai, ils choisissent la liquidation judiciaire immédiate, car ils ne peuvent pas rembourser le PGE (Prêt Garanti par l’Etat) ». L’histoire reviendra un jour sur ce dispositif indifférencié dont l’impact est palpable à Valenciennes où les fermetures s’enchaînent même si l’édile crie à cor et à cri que Valenciennes attire encore et encore les investisseurs. « La rue Vielle Poissonnerie, la rue de Famars… voient de nombreuses enseignes baisser le rideau. Que fait la majorité municipale, elle utilise les dispositifs nationaux, Coeur de Ville (le CRAC), pour obtenir des fonds. En 2023, la ville a reçu 50 000 euros de l’Etat et a permis d’octroyer une subvention de  1500 euros pour toute installation. Par ailleurs, la Foncière (Attractive composée de la CCI Grand Hainaut et la ville de Valenciennes) fait son boulot à travers la transformation de cellules vides. Pour autant, la politique portée volontairement par Didier Rizzo ne suffit pas ! Valenciennes devient-elle la capitale des fast-food ? », commente Romain Ambert. Pour sa part, Quentin Omont propose la signature d’une charte pour toute installation d’un nouveau « commerce durable que nous souhaitons pérenne. Il faut co-construire le maintien de notre commerce de proximité ».

Enfin, plus palpable la parole, que la majorité municipale ne veut pas comprendre, ni entendre, ni même écouter, venant des usagers extérieurs, des clients potentiels en provenance du Valenciennois, voire au delà. En effet, le commentaire est à chaque fois identique, voire pire le ressenti commun, sur un flux de circulation pire que sur le Lillois, une politique de stationnement chaotique où la ville tente de combler une dette abyssale de la SAEM Stationnement (Parking de l’Arsenal), et une voiture LAPI (Procès verbaux) dont la présence électrise les clients des commerces de proximité. Il suffit de demander la teneur des propos de leur clientèle aux responsables du commerce de proximité. Ils n’en peuvent plus dans le silence !  Même plus de rues piétonnes seraient plus claires pour les usagers de la voiture, ils prendraient au moins leurs dispositions même s’il faut souligner la tentative du SIMOUV pour le transport partagé, avec trois lignes gratuites du Cordon avec un véritable succès pour les personnes âgées et surtout les étudiants. Au grand maximum, 10% des commerces dont ceux dans la Galerie Place d’Armes peuvent survivre sans la clientèle hors ville de Valenciennes, à méditer !

« Toujours beaucoup de béton », Luce Troadec

Evidemment, promesse de campagne, le chantier de l’ANRU 2 (ou plutôt le NPNRU) est activé au niveau de l’entrée Nord sur le quartier de la Chasse Royale, celui du Faubourg de Lille, et le secteur du CHV. Ces espaces urbains seront transfigurés incontestablement. « La maire se targue comme un bâtisseur, toujours beaucoup de briques, mais nous réclamons de l’humain aussi », indique Luce Troadec.  Un petit moment de détente à l’évocation du« parc à cailloux » devant l’IEM Plaine de Mons, tellement vide écologiquement parlant, mais juste utile pour supprimer un espace de parking gratuit… !

« Depuis des années, nous souhaitons la mise en oeuvre d’un budget participatif ! », ajoute Nathalie Lorette. De droite comme de gauche, des initiatives en la matière existent sur le Valenciennois où tout se passe sans problèmes. 

Dans la quarantaine de participants à ce rassemblement convivial de la nouvelle année, un militant rappelle que le 31 janvier, un rassemblement des centres sociaux, dont les six sur Valenciennes, est prévu à 9H30 devant la Sous-Préfecture de Valenciennes.

Daniel Carlier

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