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« Centres sociaux en danger » imminent !

Ce mercredi 31 janvier 2024, devant la Sous-Préfecture de Valenciennes, les gouvernances des centres sociaux du Valenciennois et au delà, les salariés, mais également les usagers, étaient présents afin de rencontrer Guillaume Quenet pour exposer leurs doléances. En effet, la contraction générale des budgets publics ruisselle sur le fonctionnement au quotidien de l’action sociale de proximité. C’est pourquoi, les professionnels en charge tirent la sonnette d’alarme à travers une mobilisation nationale des centres sociaux en France.

Monique Denoyelle : « Il faut un nouveau modèle économique pour les centres sociaux »

La France est lourdement endettée, les budgets des collectivités locaux sont contraints, l’inflation tous azimuts pour le fonctionnement des centre sociaux est prégnante, et par capillarité la chaîne de financement de l’action sociale devient plus épars. « C’est moins d’argent pour tout le monde », commente tout de go Benjamin Lemoine, le Directeur général de l’ACSRV (Association des centre sociaux du Valenciennois). 

En France, vous avez environ 2 400 centres sociaux dont la mission est large, voire complètement intergénérationnelle, auprès de la population de proximité comme un généraliste de l’action sociale. « C’est un amortisseur social, nous sommes en 1ère ligne quand vous avez des émeutes comme en juin dernier », ajoute Bruno François, le Directeur de l’association des Maisons de Quartier de Raismes. 

« C’est quasi de la maltraitance administrative », Jean Clavery

Concrètement, lorsque vous avez des centres sociaux gérés sous un modèle associatif, comme dans le Valenciennois à l’exception d’un choix en régie par une collectivité locale, un centre social a besoin d’un financement de 600 000 euros annuel. Sur cette somme, 300 000 euros sont fournis par les partenaires, le Conseil départemental, la CAF, la commune et l’Etat. Par conséquence, chaque centre social doit trouver un financement à hauteur de 50% de ses besoins de fonctionnement. « C’est pourquoi, nous allons déposer nos demandes au Sous-Préfet de Valenciennes, comme partout en France, car nous souhaitons un financement structurel socle plus important. Il faut un nouveau modèle économique pour les centres sociaux avec une enveloppe nationale d’urgence estimée à 65 millions d’euros », déclare Monique Denoyelle, la Présidente de la Fédération des centres sociaux du Nord-Pas de Calais.

Pou rappel, le Nord dispose de 152 centres sociaux et 47 dans le Pas de Calais, c’est énorme et à la mesure du besoin social dans l’ancienne région administrative. « C’est la plus importante Fédération régionale de France », poursuit Monique Denoyelle.

D’autres aspects de ce dossier ne sont pas moins sensibles, car depuis plus d’une décade la tendance est à la sur-justification de chaque euro public dépensé. Certes, il y a eu dans tous les secteurs certains abus sur le principe de l’enveloppe budgétaire générale, mais comme d’habitude on ne sait pas faire en France un compromis intelligent. Nous sommes passés à l’inverse totale comme un essuie-glace balaye toutes vos pratiques précedentes. « Comme les agriculteurs, nos cadres et responsables de centre sociaux passent trop de temps devant leur écran à remplir des formulaires et plus assez sur le terrain avec les usagers. C’est quasi de la maltraitance administrative », indique Jean Clavery, le Président de l’ACSRV. 

Les deux ministres de tutelle, sous réserve de la suite du Gouvernement un jour annoncé, sont Catherine Vautrin, emploi et travail, et Christophe Bechu, transition écologique. Evidemment, les tensions sur ce secteur remontent depuis un moment, notamment depuis 2022 avec une sortie de crise Covid et une inflation galopante. Au bout du bout, la réaction de l’Etat et des autres partenaires de proximité sera, ou pas, à la hauteur de la considération d’une action sociale sur leur secteur. Toutes les preuves d’amour ne sont pas sur la table dans le Valenciennois, comme assurément sur bien d’autres bassin de vie, c’est pourquoi le chemin doit se trouver à travers un nouveau « pacte de coopération entre les centres sociaux et les pouvoirs publics », indique la Fédération régionale dans leur communiqué. 

Une délégation composée de Monique Denoyelle, Présidente de la fédération des centres sociaux du Nord/Pas de Calais (FCSNPdC), Jean Clavery, Président de l’ACSRV et Benjamin Lemoine, son Directeur général, Lydie Houssoy, Présidente de l’Association des Maisons de quartier de Raismes (AMQR) et Bruno François, son directeur, Ralida Kechiche, Présidente du centre social Amilcar Reghem et Nazli Ouedemir, sa directrice, Jorge Mariano, Président de la Maison de Quartier Centre-Ville de Valenciennes (MQCV) et Pascal Delsarte, son directeur, a rencontré Guillaume Quenet qui enchaîne les tensions sociales, agriculteurs, Valdunes, Centres sociaux…, très symptomatique d’une ambiance générale. 

Daniel Carlier

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