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La Banque de France entre court terme difficile et perspective de rebond

Indéniablement, la prise de température du terrain économique est le meilleur baromètre de la respiration nationale des chefs d’entreprise. En l’espèce, le réseau de la Banque de France a interrogé 8 500 entrepreneurs en France, dont 700 dans la région Hauts de France et 70 sur le Valenciennois afin de dresser un bilan acéré de cette année 2023, mais également un regard lucide sur les années 2024-2025.

En propos liminaire, Gaëlle Albert, Directrice de l’Antenne Economique Valenciennes chez Banque de France, précise, devant un bel auditoire d’acteurs moteurs de l’économie du Valenciennois, que « ces indicateurs sont nommés sous-jacents, car ils excluent le secteur de l’alimentaire et de l’énergie, trop dépendants de paramètres hors de nos frontières. Nous sondons des secteurs là une politique monétaire est possible. La BDF influe sur l’évolution de l’économie », précise-t-elle. Cette enquête au long cours sonde de facto les chefs d’entreprise du pan industriel, de la filière du bâtiment, voire du secteur marchand.

Tout d’abord, un panorama national est utile dans l’appréciation globale de la conjoncture. Globalement, la croissance mondiale a bien résisté durant l’année 2023. L’économie est résistante, les USA sont dynamiques, l’économie de la Chine est moins catastrophique que prévue, les pays du BRICS aussi y compris la Russie, sauf la Zone Euro et La Grande-Bretagne en retrait. L’inflation mondiale s’est stabilisée. Les prévisions de la BDF visent 2,5% en 2024 et 1,8% en 2025. Concernant la prévision de croissance du chômage, elle s’inscrit en 2024 à 7,8% puis un reflux de cette courbe en 2025/2026. Pour sa part, l’épargne des français est toujours très haute, 18% et demeure un enjeu pour l’Etat français, inciter les français à puiser dedans pour consommer. Enfin La Banque de France estime à 0,9% le PIB 2024 contre 1% par le Ministre de l’Economie, déjà un chiffre très contesté sur sa réalité sur la ligne d’arrivée. Bien sûr, des événements spécifiques comme le ralentissement du commerce mondial, voire le blocage complet via le conflit autour du canal de Suez, peuvent impacter l’économie mondiale. « Cela multiplie par 4 le coût du Fret en Europe principalement », indique Gaëlle Albert. 

La Banque de France inscrit son action sur 3 axes : « Le désendettement public actuellement à 110% du PIB, le plein emploi vers le 5%, et le financement du numérique où nous sommes très en retrait des capacités des USA et de la Chine », commente Gaëlle Albert. Effectivement, les dernières envolées du secteur de l’IA (Intelligence Artificielle) sont éclairantes. De plus, il y a une différence fondamentale où les entreprises françaises font principalement appel au Crédit bancaire, alors que l’économie américaine à l’habitude de solliciter les marchés où une levée de fonds est potentiellement plus porteuse. 

Enfin, ne jamais oublier une vertu reconnue : « La Banque de France est classée la meilleure pour son action pour le climat dans les pays du G20 (et par suite du financement des entreprises en la matière) », précise Gaëlle Albert.

Accès au crédit, défaillances, délais de paiement 

Le taux de défaillance des entreprises est assurément un indicateur clé. En 2023, il y a eu 56 290 entreprises défaillantes, un chiffre en deçà de 2019 avant La Covid, 59 342. Il y a clairement une décroissance des défaillances. 

Autre paramètre majeur, le soutien à l’investissement est fondamental. L’accès au crédit est en voie de normalisation. Pour les TPE, les PME et ETI (moins de 5000 salariés), 97% des demandes de crédit dans l’investissement sont acceptés et 86% pour des crédits de trésorerie. « L’accès au crédit est en voie de normalisation », explique François-Xavier Bridoux, Directeur adjoint de la Banque de France Valenciennes.

Autre donnée essentielle pour la survie d’une entreprise de proximité, le fameux délai de paiement  avec « des contrôles réguliers de la DGCCRF et des sanctions à cet effet », poursuit-il.

Pour les chiffres par secteur sur le Chiffre d’Affaires, l’industrie devrait baisser en 2014 avec -1,1% contre + 1,2 % en 2023, les services marchands ont connu une hausse de + 3,5% en 2023, puis devrait reculer à +1,7% en 2024, et la construction a vu une belle hausse en 2023 de 6,4%, et un reflux attendu 1,1% en 2024. 

Voilà pour cette présentation très riche de La Banque de France Valenciennes même si nous savons tous que des évènements exogènes multiples peuvent enrayer plus encore la machine économique mondiale. Pour la France, quel sera l’impact des J.O de Paris 2024 sur l’économie nationale ? Un bon déroulement général de la manifestation, sa sécurité optimale, son organisation globale, son innovation géniale, et les performances françaises va-t-il influer sur la croissance nationale ? On se souvient que les économistes avaient estimé en juin 2006 à + 0,5% de PIB la présence française en finale de la Coupe du Monde de Football. 

Daniel Carlier

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