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(USVA) Rétro sur Serge Masnaghetti, 90 ans le 15 avril prochain !

Nous sommes à quelques jours d’une demi-finale de la Coupe de France à Lyon, car le VAFC va vivre un temps extraordinaire de sport, un moment où les joueurs valenciennois peuvent écrire une nouvelle page d’histoire du football. Dans ce cadre, voilà un regard bienveillant sur l’USVA sous la plume de Jean-Jacques Potaux, car Serge Masnaghetti, le serial buteur de l’USVA aura 90 ans le 15 avril prochain (Visuel de Serge Masnaghetti à droite sur le visuel).

L’écrivain Patrice Delbourg raconte quelque part qu’alors qu’il était en classe préparatoire littéraire aux grandes écoles dans un lycée parisien en 1965, le professeur s’amusa pendant une récréation à demander aux élèves qui ils auraient aimé être. L’un répondit qu’il aurait aimé être Baudelaire, un autre Sartre. Patrice Delbourg  répondit qu’il aurait aimé être Serge Masnaghetti. Le professeur qui ne connaissait rien au football le regarda en se disant qu’il s’agissait probablement d’un dramaturge italien qu’il ne connaissait pas.

Serge Masnaghetti est un des meilleurs joueurs de l’Histoire de VA, et le meilleur buteur, égalant en 1962 le record d’Anderson avec 35 buts  en 32 matchs. Qui fit mieux ?   Pas même Jean Pierre Papin qui lui ressemblait un peu sur le terrain. Ils furent quatre , Skoblar, le Yougoslave, Keita, le Malien,  Onnis l’Argentin, et le Nantais Gondet qui marqua 36 buts mais  en 38 rencontres. En tout cas il est, et pour longtemps, le meilleur buteur des Hauts de France.

Tout ne fut pas simple pour cet amateur formé à Giraumont, petite ville de Lorraine qui , dans les années 60, donna quatorze joueurs professionnels dont six internationaux. Il descendait à la mine le matin , s’entrainait l’après -midi et jouait le dimanche.  Il fut d’ailleurs blessé à un pied au travail peu de temps avant son départ pour Valenciennes. A vingt ans, alors qu’il était sollicité par plusieurs clubs, il partit à l’armée pour trois ans, dont deux en Algérie, ce qui n’était pas les meilleures conditions pour progresser. Arrivé à Valenciennes en 1959, rien n’était évident pour lui qui tentait l’aventure professionnelle au point qu’il négocia la possibilité d’être embauché au puits Dutemple si cela ne marchait pas.

                                      Une carrière arrêtée trop tôt pour raisons de santé

Il n’est pas vrai, comme cela a été écrit, que Domergue l’utilisa d’abord comme arrière. Les choses avaient plutôt assez bien commencé et la première année, il marqua 8 buts en 21 rencontres, ce qui n’était pas si mal, mais le classait assez loin des ailiers Baulu et Lubiato. En décembre 1959, VA battit le grand Reims, champion de France,   qui comptait huit internationaux,  3-0 et il marqua deux buts.

La seconde partie de saison fut moins bonne. Il se créait de nombreuses occasions mais n’était pas très adroit dans la finition et il perdit sa place de titulaire. Sans doute manquait-il de confiance en lui alors que les dirigeants et l’entraineur  cherchaient  l’oiseau rare pour la saison suivante sans voir le canonnier potentiel qui était au club. C’est au début de la saison 60-61 qui vit le club descendre que Domergue lui proposa de jouer arrière, mais l’expérience ne fut pas concluante.

Les dirigeants eurent la bonne idée de ne pas le transférer à l’intersaison 1961 et l’arrivée de Keller, un autre buteur,  ainsi que le retour de l’armée de Piumi  incita Domergue qui se retrouvait avec deux arrières centraux de très grande qualité, et deux avants centres à prendre modèle sur le quatre deux quatre d’Anderlecht et à jouer avec deux avants-centres. Les effets ne se firent pas attendre. Serge termina meilleur buteur de seconde division avec 24 buts. Dans un match amical contre Reims le premier octobre 1961, il marqua cinq buts (victoire 8-2). Début février, il en marqua 3 contre la grande équipe de Nîmes en coupe Drago (victoire 7-5).

Une regrettable erreur médicale lui provoqua  de gros problèmes cardiaques. Il dut s’arréter quatre mois une première fois début 1964 et définitivement début 1966. Entre temps VA avait terminé troisième en 1965 et joué la demi finale de coupe contre Lyon, à Paris en 1964, il y a juste 60 ans. VA joua très bien, mais fut battu contre le cours du jeu. Il tira un pénalty arrêté par le gardien Aubour. A la fin du match, le public parisien réclama un tour d’honneur aux Valenciennois. 

En fin de carrière, il marquait un peu moins de buts, mais en faisait marquer. Il était devenu un stratège d’une claivoyance remarquable. Serge Masnaghetti était capable d’effectuer des retournés en ciseau comme seuls  les joueurs brésiliens le faisaient à l’époque. A la fin de l’année 62, il marqua de cette façon contre Bordeaux. Quelques années plus tard, Gaby et Léon Desmenez, vainqueurs du concours du jeune footballeur s’y essayèrent, non sans difficultés.

Il a détenu le record du hat-trick le plus rapide du championnat, marquant 3 buts en six minutes contre  Nice. Ce record a été battu depuis par le Lillois Moussilou et le Lensois Openda. En revanche,  il détient toujours le record du nombre de journées avec au moins un but. 17 buts en treize rencontres consécutives. M’bappé peut toujours s’aligner.

Bon anniversaire Serge !

Jean-Jacques Potaux

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