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Un conseil municipal pas « uniforme » à Denain

Le vote du Budget primitif de la deuxième ville du Valenciennois, en terme de population, constitue un moment important pour ladite commune, mais également au delà compte tenu de son rôle de centralité, comme tous les chefs lieux du Hainaut. Cette donnée oblige donc les participants, majorité et opposition, à construire une réflexion locale et/ou politique sur les grands sujets budgétaires à traiter. Force est de constater que nous avons écouté des échanges étonnants, surprenants, déroutants, voire iconoclastes, laissant un profond soupir de perplexité.

(Premier impact visuel du futur centre-ville de Denain)

Le BP 2024 de la ville de Denain

Pour les premières données de ce Budget Primitif 2024, soit 67 251 745 euros ventilé comme suit : 35 473 062 euros en section de fonctionnement et 31 778 683 euros en section d’investissement . Pour ce dernier, Anne-Lise Dufour met en exergue « un chiffre d’investissement historique pour Denain ! ». Ensuite, elle précise que la ville ne laisse pas filer sa dette même avec un nouveau recours à l’emprunt en 2024 : « D’ailleurs, nous avons diminué notre dette (capital + intérêt du capital) de 4 millions d’euros fin 2023 ».

Dans les sujet saillants du débat est apparu la problématique de l’assurance des bâtiments publics de la commune. En effet, depuis les émeutes du mois de juin 2023, de nombreuses communes françaises ont reçu une résiliation de leur compagnie d’assurance. Concrètement, la commune de Denain n’est plus assurée, pour sa partie bâtimentaire, depuis le 31 décembre 2023. « J’ai saisi le nouveau Préfet de la région Hauts-de-France sur cette question. Nous n’avons aucune proposition d’assurance à ce stade, même pas avec une énorme franchise », commente l’édile. Un véritable questionnement que l’Etat et les parlementaires devraient prendre à bras le corps, car en cas de lourds dommages bâtimentaires… que se passe-t-il ? La ville peut-être son propre assureur, comme l’Etat en l’espèce, mais jusqu’à un certain seuil… !

Le maintien des taux de la fiscalité locale embraye, évidemment, sur le sujet chaud de la TEOM 2021. Ludovic Tonneau, dans la lignée d’Eric Renaud,  élu ville de Saint-Amand-les-Eaux, souhaite un remboursement de cette taxe poubelle 2021 par La Porte du Hainaut. Pour autant, la réponse de cadrage, sur cette démarche collective, des contributions publiques est claire, car « elle n’attribue ni un Droit individuel, ni un dégrèvement », explique David Audin. 

La maire admet, en réponse à l’intervention du sénateur Joshua Hochart sur l’état de santé du petit commerce sur Denain, que « la dynamique commerciale est en berne un peu partout dans les centres-villes. Nous n’avons pas de solutions miracles ». Le retour de la Covid fait son oeuvre et le lundi matin au Tribunal de Commerce de Valenciennes/Avesnes, les dossiers de passage devant les magistrats consulaires s’empilent !

Plus de caméras…

Avec déjà 450 caméras de vidéo-surveillance sur la commune, dont 382 installées par la ville et le reste par le SIMOUV et les bailleurs sociaux, la ville de Denain ajoute en 2024 42 nouvelles caméras plus modernes encore avec des capteurs de sons. « Attention, ce ne sont pas des micros, mais des capteurs de décibels », précise Anne-Lise Dufour.

« Oui, il y aura des sanctions à définir si l’uniforme n’est pas porté », Emmanuel Cherrier

En toute logique, la délibération validant le trousseau de la tenue unique sur l’expérimentation du port de l’uniforme, dans l’école primaire Michelet, a fait débat. « C’est une idée de marine Le Pen depuis des années. Donc, je suis très satisfait que Denain fasse partie des établissements scolaires d’expérimentation. Pourtant, longtemps le P.S comme le P.C.F ont refusé cette initiative », souligne Joshua Hochart. David Audin répond tout de go : « Nous, on l’a fait ! ». 

Concrètement, un mini référendum interne à l’école a permis de dégager une majorité, 60,14%, afin de tester la tenue unique. « Dans ce cadre, le port de l’uniforme sera obligatoire et oui, des sanctions à définir seront prévues par l’établissement scolaire en cas de non port de l’uniforme », explique Emmanuel Cherrier, adjoint en charge de ce dossier sensible. Pour autant, quelques trousseaux supplémentaires seront disponibles à l’école en cas d’oubli involontaire. 

Michèle Dandois évoque « un retour de l’uniforme qui ne gommera pas les inégalités sociales, ni ne luttera contre le harcèlement scolaire, ni régler les problèmes de la scolarité de ces jeunes élèves ». Pour Ludovic Tonneau, cette initiative « est symbolique, mais pas prioritaire. D’ailleurs, cette décision ne fait pas l’unanimité. Que font les autres parents défavorables (environ 40%) ? ». 

« Aucune décision n’est à l’unanimité. Par contre, grâce à une majorité solide dans cette école, nous testerons durant 2 années scolaires, 2024-2025 et 2025-2026 », conclut Emmanuel Cherrier. 

Le désert médical.. en zone urbaine !

A l’occasion d’une question orale pertinente de Michèle Dandois, le paysage médical local est une source d’inquiétude, car « nous avons 20 médecins généralistes », précise Anne-Lise Dufour tout en sachant que « de nombreux praticiens seront en retraite les prochaines années », commente Michèle Dandois. Mécaniquement, les prochains professionnels de santé, issus de la fin du Numérus Clausus (01 janvier 2018), ne seront visibles que d’ici 4 à 5 ans, pas une réponse à une carence très prochaine… dossier à suivre en terme de réponse locale !

Daniel Carlier

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