Pays de Condé

(Le Boulon) La saison continue encore et encore…

Quoi de neuf sous le ciel du Boulon? Des spectacles bien sûr ! Marquée par l’événement des 20 ans des Turbulentes, passage en revue de cette programmation toujours pétillante, qui se poursuit en mars, amenant l’arrivée des beaux jours, avec Pourama Pourama, du talentueux Gurshad Shaheman, pour le Cabaret de Curiosités, ExilExit proposé par le Phénix. Et sortez vos agendas, entre les spectacles, les sorties de fabrique, les résidences de création, les projets de territoire, « quelques p’arts » entre le 4 et 6 mai, ça va turbuler…sur les pavés à l’heure du 50é anniversaire de mai 68. (Crédit photo Calixte©VincentVanhecke)

Vous vous amusez, vous adorez, et bien turbulez maintenant !

Ça turbule, ça chahute, ça joue, ça rie, ça rêve, pour sûr que les boulonneurs, curieux ou aguerris, vont encore, durant le temps d’un week-end, arrêter le temps. D’ailleurs c’est avec The color of time que la fête va commencer dès le vendredi soir. Mais en attendant le rendez-vous de vingt ans d’âge, la programmation, toujours ouverte à des formes singulières et des esthétiques diverses, propose quelques spectacles et expériences à ne pas manquer. Il faut dire que Virginie Foucault et son équipe ont créé avec les artistes de rue des relations fortes et durables. Ça bouillonne toujours sous le chapiteau.

C’est reparti en mars avec Pourama Pourama de Gurshad Shaheman dans le cadre du Cabaret de curiosités ExilExit proposé par le Phénix. 

C’est ainsi que, complices du Phénix, pôle européen de création à Valenciennes, dans le cadre du Cabaret de curiosités, le Boulon co-accueillera une expérience sensorielle et immersive en compagnie de l’auteur comédien iranien Gurshad Shaheman. Pourama Pourama est un objet hybride à la croisée du théâtre, de l’installation sonore et de la performance. Composée de 3 pièces, Touch Me – « dans laquelle je revenais sur ma petite enfance passée aux côtés de mon père dans l’Iran des années 80 pendant la guerre Iran-Irak », Taste Me « où je raconte mon adolescence passée seul avec ma mère, notre exil d’Iran et mes premiers pas dans l’apprentissage du français » et Trade me «  récit final qui vient clôturer cette quête d’une identité et armer l’apparition d’un « je » émancipé des deux figures parentales » La performance dure 4h30 avec repas. Un véritable voyage touchant et intime dans le monde de cet artiste charismatique. (Vendredi 16 et samedi 17 mars)

©Jacky Johannes

Et ce n’est pas fini…

Du cirque poétique avec Pop up Cirkus, de la compagnie Théâtre l’Articule, pour les tout-petits à partir de 2 ans. Un spectacle autour d’un très grand livre qui s’ouvre, se feuillette, se déplie, s’anime et prend vie. L’enchantement est là. Les enfants possèdent cette disposition incroyable : la faculté d’y croire vraiment. Les décors se déplient, les dessins se mettent en mouvement. Madame Loyale feuillette, joue et manipule. Entre un fauve rugissant et un jongleur enrhumé, elle emmène les spectateurs avec humour, émotion et musique, pour un petit tour de piste poétique. Dans la relation entre l’adulte et l’enfant, le livre tient une place privilégiée. Un lien intime se tisse entre la personne qui lit le livre et celle qui écoute. C’est un lien qui repose sur la sensibilité, l’échange, le partage, l’imaginaire, la confiance… et l’ouverture sur le monde. ( Mercredi 23 mai 20h30 – 9/6€ – durée : 30 minutes – à partir de 2 ans. Séances scolaires le jeudi 24 mai à 9h, 10h30 et 15h)

©Jean-Michel Etchemaïté

Un spectacle à voir en famille, de la Compagnie dans l’arbre, Costa le rouge ( mercredi 30 mai )

Costa est un garçon de 12 ans collé à son grand-père. Il écoute ses histoires, ses chansons pour changer le monde, sa genèse revisitée…Costa le rouge, c’est l’histoire de la transmission d’une génération à l’autre, du passage d’une époque révolue à un aujourd’hui incertain : une certaine idée de la classe paysanne et ouvrière… C’est encore le renoncement des luttes remplacées par une consommation abîmant les êtres. Costa le rouge c’est aussi l’histoire d’un papé qui va mourir, la maladie, la vie et la mort, des mots qu’on n’ose pas dire à ses enfants, un monde à reconstruire, des luttes à poursuivre. L’équipe parle de l’adaptation de Costa le rouge, texte écrit en 2011 par Sylvain Levey, « il nous a parlé de la société d’aujourd’hui, de celle d’hier et nous a posé des questions intemporelles. Il nous a séduit. Costa est un jeune homme qui questionne son grand-père sur le passé, qui réfléchit sur le présent, qui rêve du futur. Que nous ont transmis nos parents ? Pour quoi se sont-ils battus? Qu’avons-nous gardé ? Qu’avons-nous transformé ? Pour quoi nous battons-nous ? Que léguerons-nous à notre tour »

La belle aventure, une valorisation du bassin minier, de le mettre en lumière de manière sensible et poétique, c’est l événement sur le corridor minier valenciennois : La Grande Traversée, avec Sarah Harper – Friches Théâtre urbain au printemps 2018. Une randonnée artistique de plusieurs kilomètres qui révèle le territoire et ses habitants. Le public sera invité à cheminer entre Anzin et le Boulon, en passant par les villes d’Onnaing, Beuvrages, Bruay-sur-Escaut, Fresnes-sur-Escaut, Condé-sur-l’Escaut et Vieux-Condé.

Une randonnée partagée de plusieurs kilomètres suivant un itinéraire balisé et agrémenté d’étapes, comme des scènes de théâtre, des expositions, des œuvres land art ou encore des expériences gustatives …Munis de « cartes sensibles » composées de textes, photographies, portraits d’habitants, ils chemineront à la rencontre des hommes et du territoire, du patrimoine et de la mémoire, via la voie verte des Gueules noires, l’Escaut et la ligne de tramway qui serviront d’ossature à cette découverte pédestre qui passera par des sites emblématiques tout comme des sites méconnus.

Le Boulon c’est aussi…

L’un des quatorze Centres Nationaux des Arts de la Rue et de l’espace public, qui sont au cœur des évolutions esthétiques et politiques des arts de la rue et qui ont en commun la volonté de conforter et d’équilibrer le triptyque « création, diffusion, actions culturelles » afin de favoriser la rencontre de l’art, des habitants et des territoires dans une dynamique citoyenne active et de proximité.

@crédit photo CélDB

C’est ainsi que nichent sous le chapiteau, tels des oisillons dans leur nid, des compagnies en résidence, offrant des sorties de fabrique, moment de création ouvert au public, échange précieux qui permet, parfois, de réajuster le propos, le rythme, le jeu des acteurs, une occasion rêvée d’entrer dans le processus de création. Ce sera le cas de cette compagnie virevoltante, XY, avec Les voyages, à découvrir dans le valenciennois du 25 avril au 6 mai pour une expérimentation conçue pour l’espace public, pour offrir des impromptus poétiques et acrobatiques aux habitants des quartiers du valenciennois, à Condé-sur-l’Escaut et à Fresnes-sur-Escaut. Et pour terminer leur voyage du 4 au 6 mai sur le Festival. Les Voyages, c’est une aventure hors du commun, c’est bâtir ensemble et silencieusement, artistes et inconnus, une architecture éphémère sur mesure dont le ciment fondateur serait un pur exploit contemporain : la solidarité. In solidum. La fragilité comme élément de solidification d’un chef d’œuvre collectif. Un bâtiment sentimental.

Souvenez-vous, la Cie XY avait enchanté la place d’Armes avec Il n’est pas encore minuit…en ouverture de saison culturelle. Fer de lance de la création française contemporaine dans le monde entier, la Cie est composée de 25 acrobates qui développent une pratique acrobatique pure qui repose sur une vigilance, une attention permanente à l’autre, sur la confiance qu’il faut construire pour s’abandonner à celui entre les mains desquels on dépose sa vie. C’est ce qui fait toute la poésie, la beauté et l’humanité du travail développés par ces artistes hors pairs.

La Cie XY a arrosé de sourires la Place d’Armes à Valenciennes !

Un moment unique le 1er et 2 juin, avec RÉVÉSZ (le Passeur) de la compagnie GK Collective. Un face à face singulier entre spectateur et comédien entre une rive et l’autre. On ne vous en dira pas plus, sauf que vous avez rendez-vous au coucher du soleil, au bord de l’eau. Une personne viendra à votre rencontre et vous installera sur un des lits disposés sur la rive. Il s’agit d’un rituel, d’un rituel individuel. Le temps du passage, c’est le rêve. Et encore, la Cie Annibal et ses éléphants, poursuivra la fabrication du grand cirque des sondages, en résidence du 19 au 30 mars et en sortie de fabrique le jeudi 29 mars, où les spectateurs deviendront des gladi-acteurs. Puis dans Les Robinsonnades du Roi Midas, la Famille Goldini tisse une métaphore entre les sociétés industrielles et le mythe du Roi Midas, qui exaucé par les dieux s’est mis à transformer tout ce qu’ il touchait en or…un don de venu une malédiction. En résidence du 3 au 11 avril, avec une sortie le mardi 10 avril et en scolaire le 09 avril.

…et surtout, Les Turbulentes, festival incontournable des arts de la rue, qui fêtera ses 20 ans !

Né un premier mai en 1999, il est aujourd’hui l’une des plus emblématiques manifestations du genre, en région Hauts-de-France et dans l’euro-région, rassemblant plus de 35000 personnes. Un des plus importants rendez-vous nationaux des arts de la rue, le festival témoigne au travers de la trentaine de projets français et internationaux accueillis, de la vitalité créatrice et innovante du secteur. C’est ainsi que chaque printemps, les habitants sont invités à battre le pavé durant trois jours dédiés aux arts vivants dans l’espace public. Théâtre de rue, cirque, danse, clown, marionnette, installation, performance… au compteur en 19 ans, l’accueil de 550 compagnies artistiques professionnelles et autant de spectacles partagés.

Et comme un anniversaire ne se manque pas, c’est une fête haute en couleur, dont l’équipe du Boulon a confié l’orchestration à la Cie Artonik qui invitera les festivaliers à faire communion et partager une explosion de joie chromatique dans les rues de Vieux-Condé avec la déambulation dansée « The Color of time ». Inspiré des fêtes traditionnelles indiennes, ce spectacle qui s’appuiera sur la participation d’habitants-danseurs complices fera jaillir dans le ciel des Turbulentes, un artifice multicolore au son de la musique électro ! Allez, on vous met l’eau à la bouche…

La Compagnie SHAM le dit si bien «  Vieux Condé est devenu un mythe, une légende dans la profession : vous allez à Vieux Condé ? Veinards, vous allez être dorlotés ! » Alors faites des croix dans vos agendas, Les Turbulentes, c’est du vendredi 04 au dimanche 06 mai, je ne vous en dirai pas plus, pour le moment…la suite au prochain numéro.

Céline Druart Beaufort

 

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