AccueilPays de Condé

La lutte contre les déserts médicaux dans le Valenciennois commence… sur Escautpont

Les diagnostics de santé ont été réalisés sur les deux agglo du Valenciennois, La Porte du Hainaut et Valenciennes Métropole, avec un constat implacable. Sans équivoque, les indicateurs sanitaires sont très dégradés sur plusieurs thématiques de la surmortalité jusqu’aux pathologies multiples en croissance en passant par un accès aux soins plus complexe pour les individus. Sur ce dernier point, la commune d’Escautpont marque de son empreinte le territoire avec une coopération majuscule public/privé pour aboutir à la construction ex nihilo d’une maison médicale d’ampleur et essentielle à plus d’un titre (visuel de la Place Salengro en travaux et le futur emplacement de la Maison médicale, à gauche de l’église, où se situe les arbres actuellement).

(Les professionnels représentants la SISA DES RIVES DE L’ESCAUT, Amélie Cochet, Audrey Desloover, Vincent Ryckman, et Christophe Galand avec le maire)

Raphaël Kruszynski, maire d’Escautpont : « Un projet (médical) ambitieux pour ce territoire »

Plus de 30 ans sans médecins, voilà le constat aride du nouveau maire de la commune d’Escaupont. « Nous sommes confrontés à un désert médical sur l’ensemble du territoire, et notamment sur ce corridor minier », commente Raphaël Kruszynski. Puis chemin faisant deux rencontres patient/médecin entre les docteurs Vincent Ryckman et un élu, puis Christophe Galand et le maire, ont débloqué la situation entre le désir de répondre aux attentes des administrés, mais aussi de voir plus large que les limites administratives d’une collectivité locale. « Nous constatons que l’accès aux médecins généralistes est de plus en plus difficile. Les gens se soignent moins. Non, le paracétamol ne soigne pas toutes les maladies ! C’est pourquoi, nous avons un projet (médical) ambitieux pour ce territoire », rappelle le maire. 

Sur la table, l’association « Les Rives de l’Escaut » existait déjà avec des acteurs de santé regroupés, aujourd’hui, dans une SISA (Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires), un statut juridique afin de permettre le versement de subventions aux maisons de santé pluriprofessionnelles. De l’autre, une commune dont l’ambition est de proposer une offre médicale sur les communes de Bruay-sur-l’Escaut, Fresnes-sur-Escaut, et bien sûr Escautpont. 

Zoom sur le futur emplacement de la Maison médicale à gauche de l’église

Le résultat est la construction d’une maison médicale, dont la commune est propriétaire, avec des professionnels de santé locataires, 9 médecins, 5 infirmières et 2 orthophonistes. La signature d’une convention entre Escautpont et « LA SISA DES RIVES DE L’ESCAUT (société interprofessionnelle de soins ambulatoires) constitue un « geste politique fort », souligne le Sous-Préfet de Valenciennes. De plus, la localisation est prémium, car cette réalisation bâtimentaire est attenante à la Place Salengro en pleine mutation urbaine. Très minéral, ce parking sans âmes deviendra un espace paysager, sans réduire le nombre de places, avec un visuel agréable et une maison médicale jusqu’à côté de l’Eglise sur l’espace central communal.

Cette dernière est donc en rénovation lourde avec un achèvement fin août 2024. L’édile annonce déjà son calendrier avec une première pierre pour cette maison médicale fin décembre 2024 et une inauguration fin 2025. « Je remercie nos financeurs, l’Etat, le Département, la Région, La Porte du Hainaut et j’espère Valenciennes Métropole », conclut Raphaël Kruszynski.

Des médecins, mais aussi des maîtres de stage !

L’autre aspect de cette nouvelle offre médicale sur le Valenciennois réside dans la pérennisation de celle-ci. Vincent Ryckman, médecin généraliste, souligne ce point essentiel. « Sur Fresnes-sur-Escaut, le Dr Lambert avait anticipé sa cessation d’activité en s’associant avec des jeunes. Sans cette initiative, il y aurait 3 médecins de moins sur  Fresnes-sur-Escaut. Concrètement, nous devons faire face à une vague massive de départs en retraite »

Dans cette optique, certains des médecins signataires de cette convention seront également des maîtres de Stage. « Des étudiants seront de fait intégrés dans les équipes afin de pérenniser cette maison médicale », poursuit-il. 

Le maire, le Sous-Préfet de Valenciennes et le député de la 20ème circonscription.

Présent également, le député fraîchement élu sur la 20ème circonscription, Guillaume Florquin, porte à notre connaissance son intégration dans la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. « C’est un beau projet très utile pour la population. Je suis à votre disposition sur ce projet afin de faire remonter vos demandes », déclare-t-il. 

« Une réponse coordonnée », Guillaume Quenet

La présence du Sous-Préfet de Valenciennes était très symptomatique sur l’importance de ce dossier sur Escaupont. Ensuite, il souligne la méthode. « Vous n’avez pas choisi juste de construire et de voir ce qu’il se passerait. C’est une réponse coordonnée avec une dynamique où vous avez été accompagnés par l’ARS (Agence Régionale de Santé) et la CPAM (Sécu). Nous constatons sur le terrain que le plus difficile est le premier geste de soin. C’est pourquoi, nous avons lancé une initiative comme le village santé des femmes (sur Wallers, et bientôt Condé) avec le 1er rendez-vous avec un médecin, les premiers examens… Nous devons apporter un réponse collective ».

En tout état de cause, la lutte contre les déserts médicaux constitue le sujet le plus sensible pour un édile aujourd’hui et demain. Compte tenu que le numerus clausus a sauté le 01 janvier 2018, la nouvelle vague massive de médecins n’est pas pour demain. En attendant, les citoyennes et citoyens doivent pouvoir se soigner au plus près de chez eux… !

Daniel Carlier

Articles Similaires