Valenciennois

(Marly) Jérome Leman lâche ses coups !

Face à une liste d’opposition unie pour ce second tour sur la commune de Marly, la réponse de Jérome Leman ne s’est pas fait attendre. Sa lecture locale est sans concession, tant sur le mariage politique de ces 3 listes du 1er tour que sur la cohérence globale des programmes, le successeur de Fabien Thiémé compte bien que les électrices et les électeurs feront la même analyse que lui le 28 juin prochain.

Jérome Leman : « Une coalition de 3 perdants »

Le 1er fait politique marquant de cette campagne iconoclaste, à plus d’un titre, du second tour des municipales sur le Valenciennois fut cette fusion des 3 listes d’opposition face à la majorité sortante sur Marly.

Cette alliance est-elle surprenante ? Oui si nous étions dans une élection sur deux tours avec 3 jours réels de campagne entre les deux scrutins, beaucoup moins avec plus de 100 jours entre le 1er tour et le vote final. « Je pense que Jean-Noël Verfaillie a été surpris du résultat, comme beaucoup, il pensait pouvoir gagner tout seul », commente le maire.

Néanmoins, Jérome Leman, « et je peux dire maintenant que je suis le maire sortant suite à notre gestion du Covid-19 (plus loin dans l’article) », fustige cette fusion de listes. « C’est une coalition de 3 perdants. Ils paniquent face à la perspective de la défaite. En politique, tous les moyens ne sont pas bons pour gagner ! »

« Quelle est cette droite de Jean-Noël Verfaillie ? », Jérome Leman

Sur cet assemblage politique de listes du 1er tour, il juge « une perte des convictions dans chaque liste. Je pensais que Jean-Noël Verfaillie avait des valeurs, il aurait dû essayer de gagner sans alliance. Là, de quoi parlons-nous ! Quelle est cette droite de Jean-Noël Verfaillie, droite sociale, droite ultra-libérale ? », assène Jérome Leman.

Sur le cheminement politique où Jérome Leman est passé d’une candidature Divers Droite en 2008, sans alliance, à une intégration sur la liste de Fabien Thiémé, figure du PCF, en 2014 : « J’ai mis 19 ans pour effectuer ce chemin politique, Laurence Morel a mis 19 minutes avant de rejoindre Jean-Noël Verfaillie, et Isabelle Jalain 3 mois… », poursuit le candidat/maire.

« Des soutiens très à droite… », Jérome Leman

Sans changer un iota sur la liste du 1er tour, Jérome Leman constate que la tête de liste a changé de stratégie politique. En effet, le leader de l’opposition ne voulait pas de soutien politique ostentatoire. Là, Jean-Noël Verfaillie, deuxième le 15 mars dernier, a affiché ses soutiens sans complexe comme des aouts précieux face à une crise économique à gérer sur Marly comme ailleurs sur le territoire.

Sur cet item, le maire abonde dans ce sens à travers une logique partagé par tous. Les collectivités locales et territoriales auront un rôle majeur dans la relance économique du pays. « C’est pourquoi, dans mon programme initial, j’étais réservé sur la rénovation (lourde) du Stade Denayer. Là, je suis nettement plus confiant sur l’engagement des institutionnels, département, région etc. pour abonder sur ce dossier », précise-t-il.

« Pour le Président du Conseil départemental du Nord, je constate que le département était omniabsent durant cette crise sanitaire. Xavier Bertrand est-il au courant de cette alliance avec des anciens du P.S, et des membres de la France insoumise, etc. ? Pour ce qui concerne Laurent Degallaix, que je respecte comme les autres présidents, il doit se sentir plus libre dans ses propos compte tenu de sa victoire au 1er tour de cette élection. Enfin, concernant Laurent Depagne, le maire d’Aulnoy-lez-Valenciennes doit négocier une place de vice-président à l’agglo, ou autre, avec Laurent Degallaix, Président de Valenciennes Métropole », déclare Jérome Leman tout en notant en majorité « des soutiens très à droite !».

A gauche toute serait réducteur dans le choix stratégique de Jérome Leman, mais il y a un fond de vérité pour le chef de file d’une liste dont l’étiquette est le PCF.

« Je n’ai pas assez mentionné le volet écologique dans notre programme », Jérome Leman

Sans reparler du programme du 1er tour déjà évoqué avant le 15 mars, il veut préciser que le volet écologique n’est pas du tout absent du programme de la liste du PCF. « L’écologie est tellement induite dans celui-ci. Je vais plus mettre en avant ce volet. Je fus durant 15 ans DGS de la Ville de Fresnes-sur-Escaut avec Luc Coppin comme maire (un écolo connu et reconnu). J’ai beaucoup appris à ses cotés à l’époque. Un temps politique où le parti écologique avait pris la gouvernance de la région grâce à un refus de coalition de Jean-Louis Borloo d’ailleurs. Je n’ai pas de leçon à recevoir de Christian Hanquet sur cette thématique que je qualifie d’extrémiste écologique », mentionne Jérome Leman.

Sur ce volet, il annonce (si élu) « un rachat par la commune des jardins ouvriers afin de sanctuariser et sauvegarder ce patrimoine vert vieux de 140 ans », indique le maire.

La gestion du Covid-19 par la commune de Marly

Clairement, mais involontairement, tous les sortants gestionnaires du Covid-19 sur leur commune ont eu deux mois de tribune supplémentaire pour ce second tour. Le maire liste l’action publique à cette occasion : « Nous avons assuré une permanence de l’Etat-Civil, mis en place très rapidement le télétravail, une veille renforcée du CCAS avec un numéro de téléphone disponible quasi 24/24, une distribution de colis par le CCAS plus celle du Secours populaire, sans oublier le couvre-feu (comme d’autres communes) qui a pris fin le 11 mai dernier », explique Jérome Leman.

Concernant le sujet épineux de l’ouverture, ou pas, des écoles, elles seront ouvertes « dès ce jeudi 04 juin. J’ai attendu l’unanimité des directeurs d’école (8 Groupes scolaires sur Marly) ».

Enfin, sur le gel et les masques qui ont agité les réseaux sociaux durant le confinement. « Je remercie toutes les couturières, et toutes les personnes à l’initiative de la production, et de la distribution, gratuite de masques et de gel hydroalcoolique, notamment Mme Verfaillie. Maintenant, elle vend des masques (achetés) et du gel hydroalcoolique (produit) dans sa pharmacie, c’est un mélange des genres ! », conclut-il.

Plus globalement sur ce point, on peut voir le verre à moitié plein où des initiatives bénévoles incroyables ont vu le jour pour fabriquer des masques ici et ailleurs, un élan de solidarité magnifique ! De l’autre, on constate également le verre à moitié vide où l’Etat, les collectivités territoriales comme locales n’étaient pas prêtes sans parler des entreprises livrées à elles-mêmes. Personne n’était opérationnel, comme un camion de pompier sans le tuyau et sa grande échelle, pour la protection des Françaises et des Français, un minimum non ! Une faillite collective qui pèsera sur d’autres échéances électorales…

Daniel Carlier

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