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Trith-st-Léger, 1ère commune en France à faire un don financier à l’AGORAE !

Depuis 2015, le réseau des AGORAE, épicerie solidaire et bien plus, est développé par La FAGE ( Fédération des Associations Générales Etudiantes) au sein des universités françaises. Toujours en quête de financement pour ses étudiants bénéficiaires, l’AGORAE est située sur le site de l’UPHF. Ce vendredi 02 avril, elle a reçu un chèque de 5 000 euros par la commune voisine de Trith- Saint-Léger. 

Antoine Dufour : « C’est le 1ère fois qu’une AGORAE reçoit un chèque d’une commune ! »

En propos liminaire, le Président de l’Université Polytechnique Hauts de France, Abdelhakim Artiba, évoque l’impact des nouvelles mesures sanitaires : « 80% des salariés de l’UPHF seront en télétravail. C’est notre doctrine. Comment vous pouvez vous rendre au travail avec des enfants scolarisés ? Ensuite, je laisse aux instituts le soin d’organiser leurs filières selon leurs spécificités, les étudiants pourront toujours venir une journée par semaine.Tout dépend de la discipline, les besoins sont différents entre l’étudiant en Droit de celui en Mécanique. Enfin, la semaine de congés demeure aux mêmes dates, soit du lundi 26 mai au lundi 03 mai ».

« Ce geste de l’équipe municipale fut naturel », Dominique Savary

En propos introductif, parlons de cette désagréable surprise à la remise du chèque de 5 000 € par Dominique Savary, maire de Trith-st-Léger, aux gestionnaire étudiants de l’AGORAE. « L’AGORAE de Valenciennes fut dans les pionnières de France, nous sommes 15 structures en France, mais c’est la 1ère fois qu’une AGORAE, sur l’ensemble du réseau, reçoit un chèque d’une commune. De plus, c’est une sommes très importante pour nous », commente Antoine Dufour, vice-président étudiant au sein du Bureau de l’UPHF.

Il faut l’avouer, mis à part les élus du Conseil municipal, très très peu de personnes lisent le détail ligne par ligne des dons aux associations dans le Budget Primitif communal, puis dans les budgets modificatifs. Dans le Valenciennois, depuis 2015, terre sociale par excellence, on pouvait s’attendre sur 82 communes à une dizaine de dons à minima au fil de l’eau quelque soit le montant du chèque. 100 euros constitue déjà une belle somme, nous le verrons par la suite ! Que nenni, le maire de Trith-st-Léger a appris en direct que c’était la première commune à faire ce geste dans le Valenciennois et même en France… !

Espace de rangement du local de l’AGORAE

Fort heureusement, outre le soutien de l’UPHF, il y a d’autres partenaires à mettre en avant comme « les maisons paroissiales, la banque alimentaire, voire cette année sur de l’informatique la Mutuelle Just », précise François Grenier, représentant de l’association étudiante. Il ne faut pas oublier également des remises de dons, en direct sous forme de colis alimentaires et de produits sanitaires, sur le site de l’UPHF par d’autres corps associatifs.

Pour autant, à la louche, 82 communes dans le Valenciennois, vous rajoutez minimum une cinquantaine en communes sur les autres territoires universitaires, vous avez entre 800 et 1 000 communes en France avec une Université publique sur leur territoire. Visiblement, aucune commune ne pense que leurs jeunes administrés vont à l’université sur leur territoire, aucune ne pense qu’il pourrait connaître des difficultés, etc., hors volet pédagogique ! Quand le bon sens local vous échappe ! Par ailleurs, nous voyons des initiatives des communes à travers le versement d’une subvention ou d’un don sans dossier suite à un événement national, ou régional, pour une grande cause tout à fait respectable au demeurant. De plus, tout cela sans passer par un dossier aussi lourd que l’administration d’Etat a le secret dont chaque commune, par ailleurs, fustige la lourdeur infinie. Gageons que le regard des communes territoriales se porte plus près de chez eux… ! Non, à l’UPHF, il n’y pas 12 000 étudiants nantis !!!

Mélanie, étudiante à l’accueil de l’AGORAE, mais également en service civique au sein de cette association

Pourtant, cette initiative paraît assez basique. D’ailleurs « ce geste de l’équipe municipale fut naturel. Concrètement, le Conseil municipal a ainsi adopté différentes mesures en faveur du monde estudiantin tell qu’une subvention exceptionnelle de 5 000 euros en faveur de l’épicerie solidaire. Chaque année, les étudiant(e)s reçoivent 123 euros, et durant cette année exceptionnelle, nous avons voté une aide supplémentaire de 100 euros par étudiant(e) », indique Dominique Savary en compagnie de Malika Yahiaoui, adjointe en charge Pour les mois à venir, l’adjointe en charge de la culture,  ajoute « nous laisserons à disposition gratuitement le Théâtre des Forges si nous recevons une demande des étudiants ». L’aide direct à l’étudiant, c’est parfait ! Le soutien à l’AGORAE revient à admettre localement que la précarité n’est pas que sur d’autres continents, mais à notre porte ! Pourtant, ce n’est pas un manque de médiatisation le mal être étudiant à ce stade !

« Nous sommes passés de 68 à 98 bénéficiaires depuis la COVID », Adel Gomez

Evidemment, la précarité étudiante n’est pas née avec la COVID. « La précarité sur cette université existait avant cette pandémie. Par contre, elle a élargi le public bénéficiaire. Nous étions à 68 bénéficiaires avant le 1er confinement. Nous sommes passés à 98 bénéficiaires », commente Adel Gomez, étudiant responsable de l’AGORAE sur le site de l’UPHF.

Ensuite, l’explication est parfaitement tangible, la fin des petits boulots. « Dès l’été 2020, nous avons vu que les étudiants n’obtenaient plus les jobs d’été dans de nombreux domaines. Nous savions à ce moment là que des étudiants seraient en difficultés financières rapidement durant l’année universitaire, ce fut le cas dès le mois d’octobre », explique Dorothée Callens-Debavelaere, vice-présidente en charge de la vie étudiante.

A ce titre, les étudiants agissent pour faire bouger les lignes. « Nous avons rencontré de nombreux élus sur le territoire, et d’autres administrations, afin qu’ils pallient aux entreprises qui ne prendront pas de stagiaire cet été 2021 compte tenu de la situation économique », commente Antoine Dufour.

Sur ce point, le maire de Trith-st-Léger, rappelle « que 90 jobs d’été sont proposés chaque été au sein de la commune ». Un message reçu 5/5 par le Président de l’UPHF « nous allons organisé des rencontres entre vos services et les étudiants ».

Laisser leur autonomie de pouvoir d’achat… !

L’AGORAE propose aux étudiants dans le besoin des denrées alimentaires en tous genres, des vêtements, des produits d’hygiène et bien sûr sanitaire, mais pas de gratuité. Outre l’alimentation d’un fonctionnement de l’AGORAE « le principe de l’achat même pour une somme très modique est très important. On laisse leur autonomie de pouvoir d’achat… aux étudiants. On choisit ces produits, ce n’est pas de la mendicité. Bien sûr, nous prix sont très bas. Avec 25 euros, un(e) étudiant(e) se nourrit normalement un mois complet », poursuit Adel Gomez.

L’AGORAE vers un nouveau local sur 130 M2

Actuellement, le local mis à disposition par l’UPHF est de 30 M2 environ composé d’un espace accueil et d’un local de rangement. « Durant cette pandémie, nous avons considérablement développé notre rayon vêtements. L’UPHF va nous changer également notre frigo », précise François Grenier.

« L’AGORAE va pouvoir déménager dans le bâtiment Eisen de l’IUT (juste en face) sur un espace de 130 M2. En plus des rayons alimentaires et autres produits, il faut un espace de vie. Nous espérions un déménagement anticipé, mais ce site est en travaux. Nous pensons l’inaugurer en septembre 2022  », souligne Dorothée Callens. Ce vieux bâti universitaire fait partie d’un plan de transformation où l’Etat, à travers France Relance, participe à une rénovation de 10,5 millions d’euros (https://www.va-infos.fr/2021/02/12/france-relance-de-lentreprise-innovante-a-la-renovation-thermique-a-luphf-2-2/). Le président Abdelhakim Artiba tient à souligner d’un point de vue global « que la générosité et la solidarité du Français sont là, c’est exceptionnel ! ».

Un retour à la normalité sanitaire n’effacera pas les besoins des étudiants précaires. C’est pourquoi, l’attention de toutes les acteurs publics locaux revêt une importance considérable. On ne peut se battre du soir au matin pour porter aux nues l’UPHF, ses pôles d’excellence, son site de qualité…, et oublier les étudiants qui composent ce tout universitaire !

Daniel Carlier

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