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La dissolution, la fin du Macronisme et du Mélenchonisme ?

Coup de tonnerre national dans la paysage politique français, le Président de la République abat une nouvelle carte, conformément à ses prérogatives sous la 5ème République, sous la forme d’une élection éclair transformant une défaite personnelle cuisante en débâcle générale des parties politiques composant l’hémicycle de l’Assemblée nationale. En 2017, l’élection d’un jeune Président de 39 ans susceptible de chambouler le vieux clanisme français connaît, paradoxalement, sa quintessence en validant un timing digne d’un réseau social, une immédiateté comme un coup de poker politique improbable (visuel DR Lyon Mag).

En 2016, deux mouvements politiques ont émergé dans notre vieux paysage politique français, La France Insoumise et En Marche. Huit ans après, cette politique doublement incarnée par une personnalité unique, le suivez-moi derrière mon panache…, n’opère plus en direct.

Evidemment, Emmanuel Macron est protégé par la constitution de la 5ème République, il active l’article 12 de ladite constitution française et peut faire renaître une cohabitation différente d’un Mitterrand/Chirac. Toutefois, même en cas de victoire, la bannière proposée de la « Majorité Présidentielle » ne sera plus incarnée par un seul homme, mais un agrégat de personnalités politiques fédératrices. Le Macronisme issu de l’élection en mai 2017 n’est plus !

De la même manière, l’outrance permanente de Jean-Luc Mélenchon, les non-dits comme sur le Hamas, un antisémitisme larvé mis en lumière par un propos indécent sur un « antisémitisme résiduel », et les coups de menton téléguidés en permanence dans l’hémicycle ne sont plus le moyen d’expression d’une majorité écologique de gauche.

Comment vont s’organiser les formations politiques, car elles vont devoir poser sur la table 577 noms dans toutes les circonscriptions françaises d’ici vendredi soir ! La contraction du temps rend les alliances complexes, mais également plus tranchées compte tenu que le temps des approches diplomatiques est révolu. 

Les deux partis les plus sujets à une dislocation sont « Les Républicains » où une fracture nette entre les maires, très nombreux chez les LR, et les députés prend plus d’ampleur à chaque minute. Ecartelé entre déjà des approches du Rassemblement National et de l’extrême droite en général, voire de la Majorité Présidentielle, les désertions s’annonceraient aussi colossales que les décès dans la Grande Armée pendant la retraite de Russie. 

Ensuite, la France insoumise connaissait déjà de nombreuses turbulences, l’affaire Quatennens, le comportement dans l’hémicycle, le positionnement sur l’actualité étrangère… De manière très factuelle, chaque sortie de Jean-Luc Mélenchon clivait dans une confortable opposition, sauf que le second est l’autre très grand perdant de cette dissolution. En effet, les frondeurs de LFI pourraient rallier un nouvel espace public de la gauche écologique même si « Les Ecologistes » pourraient aussi s’éclater en mille morceaux.

Les candidates et candidats a à cette élection législative doivent déposer une candidature entre ce mercredi 12 juin et ce dimanche 16 juin 18H, un pas administratif en mode express avec un petit goût de 4ème République.

Daniel Carlier

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